Après un début de saison en fanfare de la Slovaque Petra Vlhova, les spécialistes de la vitesse tenaient à Saint-Moritz une première occasion de briller: c'était compter sans la neige, qui a contraint à annuler les deux super-G suisses samedi et dimanche.

Alors que les flocons volent depuis vendredi sur le village grison, balayé par le vent, la Fédération internationale de ski a renoncé samedi matin à la première épreuve, programmée à 11 h 30 locales (10 h 30 GMT).

Quelques heures plus tard, l'instance sportive s'est résolue à annuler le deuxième super-G prévu dimanche matin, l'Institut pour l'étude de la neige et des avalanches de Davos ayant « décidé de fermer les domaines skiables de la Haute-Engadine » tant le manteau neigeux était instable.

Chez les hommes aussi, les chutes de neige annoncées dans la nuit rendent incertaine la tenue du deuxième slalom géant prévu dimanche à Santa Caterina di Valfurva, dans le nord de l'Italie.

Les skieuses reviendront à la technique pour la prochaine étape de Coupe du Monde, avec deux slaloms géants à Courchevel samedi et dimanche prochains, avant deux descentes et un super-G le week-end suivant à Val d'Isère.

Vlhova en apprentissage

L'étape de Saint-Moritz était l'occasion de bousculer la hiérarchie déjà nette en début de saison, puisque Petra Vlhova a remporté trois courses sur quatre et compte 185 points d'avance sur la Suissesse Michelle Gisin.

Ancienne spécialiste du slalom passée avec succès au géant, dont elle est championne du monde en titre, la Slovaque de 25 ans paraît mieux placée que jamais pour décrocher son premier gros globe de cristal.

Mais elle n'est jamais montée sur le podium d'une épreuve de vitesse, où elle a commencé à s'aligner l'hiver dernier avec trois top-10 en Super-G et trois en descente.

Elle reste donc sous la menace de skieuses plus complètes, même si elle profite cette année du prudent retour à la compétition de l'Américaine Mikaela Shiffrin, triple lauréate de la Coupe du monde (2017, 2018, 2019), qui se concentre sur le géant et le slalom après près de dix mois d'absence.

Restent des championnes de la polyvalence, comme sa dauphine Michelle Gisin, championne olympique en titre du combiné alpin, mais aussi l'Italienne Federica Brignone, qui a remporté en mars son premier classement général en brillant partout (globes de géant et de combiné, 2e en super G et 3e en descente).

Le retour de Gut

La suprématie entre pures spécialistes de la vitesse reste également à établir, plus incertaine ces dernières années que les épreuves techniques écrasées par le duo Shiffrin/Vlhova.

La saison 2020/21 pourrait être celle de la confirmation pour la Suissesse Corinne Suter, 26 ans, grand espoir en juniors mais longtemps freinée par des pépins de santé.

Forte l'an dernier d'un gros travail technique en virages, venu renforcer son sens naturel de la glisse, la skieuse de Schwytz a remporté ses deux premières victoires en Coupe du Monde, à Altenmarkt-Zauchensee en descente puis Garmisch-Partenkirschen en Super-G, et raflé les globes de cristal des deux spécialités.

Parmi ses rivales annoncées figure l'Italienne Sofia Goggia, qui avait triomphé l'an dernier du Super-G de Saint-Moritz malgré la perte d'un bâton, mais sort d'une année 2020 éprouvante: opérée après une fracture du bras gauche à Garmisch-Partenkirschen, la championne olympique à Pyongcheang avait vu sa ville de Bergame devenir l'épicentre italien de l'épidémie de Covid-19.

A moins que la Tessinoise Lara Gut-Berahmi ne confirme sa renaissance: après deux ans sans succès et une cascade de blessures, la détentrice du gros globe de cristal 2016 avait arraché fin février la descente de Crans-Montana.