Impérial, le Français Clément Noël a écrasé le premier slalom de la saison de Coupe du monde dimanche à Val d'Isère, devant son public, dans la station où il a vécu à la fin de l'adolescence.

Le Suédois Kristoffer Jakobsen a pris la 2e place à 1 sec 40 et le Croate Filip Zubcic la 3e à 1 sec 85, leur premier podium en slalom à tous les deux.

Comme de tradition, Clément Noël avait prévu de venir prendre le goûter en fin d'après-midi chez les Chevallot, dans son ancienne famille d'accueil, où il a vécu entre ses 15 et 18 ans pour atteindre le haut niveau. Il aura peut-être un peu de retard pour le chocolat chaud, après une immense journée de ski et notamment une deuxième manche de folie.

Ultime rescapé des Bleus, Clément Noël s'est élancé en dernier après avoir dominé le premier tracé. Le cardio à bloc, le public retenait son souffle, priant pour que le héros local évite les mésaventures du Suisse Tanguy Nef et de l'Italien Alex Vinatzer, sortis de façon spectaculaire sur la première et la dernière porte du tracé juste avant lui.

Jamais en danger, Noël a fait mieux qu'assurer en dominant aussi la deuxième manche sous un grand soleil, une performance rare.

« La première manche ça a été limite en bas, la seconde je n'ai plus trop de souvenirs, il ne me semble pas avoir fait de fautes, je pense avoir progressé dans ce type de conditions. Des choses dans mon ski ont évolué, ça ne veut pas dire que j'ai trouvé la recette, mais en tout cas c'était bien », a-t-il apprécié.

Il attaque parfaitement la saison après un dernier hiver frustrant (deux victoires mais trois zéros).

Pinturault frustré

À seulement 24 ans, le natif des Vosges s'offre un 9e succès en slalom en Coupe du monde, le premier à Val d'Isère, un de plus que son glorieux aîné Jean-Baptiste Grange, retraité au printemps. Seuls Jean-Noël Augert (13) et Patrick Russel (9) ont fait mieux ou au moins aussi bien dans l'histoire des Bleus.

« Il a un énorme talent, il a l'intelligence, comme il l'a prouvé aujourd'hui, c'est déjà un grand champion quelle que soit la suite de sa carrière. Faire ce qu'il fait à 24 ans c'est magnifique », a salué le patron du groupe technique français Frédéric Perrin.

Numéro deux mondial des trois dernières saisons, Clément Noël aspire à mieux et a prouvé qu'il serait un prétendant à la victoire à chaque course, notamment dans moins de deux mois aux Jeux olympiques de Pékin (4-20 février).

Deux ans après sa victoire dans la station savoyarde, son compatriote Alexis Pinturault s'est lui raté avec une manche pas dans le rythme achevée sur une grosse faute qui lui a fermé les portes de la qualification.

« J'ai fait un très mauvais choix de matériel qui s'est transformé en difficulté de rester en équilibre sur mes skis et me coûte cette faute en fin de manche », a regretté le tenant du titre du gros globe de cristal.

Deuxième du géant samedi derrière Odermatt, le Français a manqué l'occasion de grappiller des points sur son rival qui ne dispute pas le slalom. Le Suisse reste en tête du général avec 136 points d'avance sur l'Autrichien Matthias Mayer.

Pinturault a directement pris la direction de son camp de base autrichien à Altenmarkt, où il restera quelques jours avant de se diriger vers Alta Badia (Italie), où les skieurs doivent disputer deux géants le week-end prochain.