Sölden, Autriche - Pour la deuxième année consécutive le géant messieurs de Sölden (Autriche), épreuve d'ouverture de la Coupe du monde de ski alpin, est annulé à cause des mauvaises conditions météo, frustrant à nouveau les participants.

Comme l'année dernière, la course féminine a bien eu lieu samedi, pour une victoire de la Française Tessa Worley, avant que le vent ne frustre les hommes dimanche.

Après avoir empêché le télécabine de fonctionner en 2017, les rafales qui soufflent sur le glacier de Rettenbach (3 000 m d'altitude) ramènent dimanche de la neige en continu sur la piste, déjà recouverte d'une couche fraîche de 50 cm tombée la nuit dernière, empêchant l'organisation de dégager la pente.

Devant l'impossibilité d'assurer « la sécurité dans les temps », l'organisation et la Fédération autrichienne de ski ont préféré annuler la course. « Les prévisions météo pour la journée n'annoncent aucune accalmie, que ce soit pour le vent ou les chutes de neige », précisent-elles dans un communiqué.

Neige et vent

La météo a donc fini par triompher. Un mois d'octobre exceptionnellement chaud avait d'abord obligé les organisateurs à préparer la piste avec de la neige stockée depuis l'hiver. La neige était enfin tombée avec abondance à partir de samedi, ravissant les bambins de la station qui sortaient les luges du garage mais moins les organisateurs, qui avaient déjà raccourci la course dames faute de visibilité, le brouillard se mêlant aux précipitations.

C'est la quatrième fois en 18 ans, depuis qu'il fait l'ouverture de la saison, que le géant messieurs est annulé à Sölden après 2006 (chaleur), 2010 (seconde manche annulée à cause du brouillard) et donc 2017 (vent).

« (Je suis) forcément un peu déçu, automatiquement, surtout que c'est la deuxième année consécutive maintenant que Sölden est annulé », a regretté Alexis Pinturault dans une déclaration à la presse. Le Français reste donc le tenant du titre dans la station du Tyrol autrichien, après sa victoire en 2016.

À la différence de l'an passé, le géant de Sölden pourrait être reprogrammé.

Après de vives critiques sur l'impossibilité de réattribuer une course annulée sur un glacier, la Fédération internationale de ski (FIS) a modifié son règlement, qui stipule désormais que "les courses qui doivent être annulées en cas de +force majeure+ ou parce qu'elle ne remplissent pas les conditions de bon déroulement peuvent exceptionnellement être reprogrammées lors d'étapes de Coupe du monde déjà prévues au calendrier".

« Le processus d'une éventuelle ré-attribution de la course vient de commencer, plus d'informations suivront la semaine prochaine », a communiqué la FIS dimanche matin.

Concrètement ce sont aux fédérations nationales de se positionner auprès de la FIS pour récupérer l'évènement.

« Tout le monde a intérêt à avoir une course en plus chez lui parce que tu prends des droits TV, des droits marketing, donc les fédérations se battent pour avoir les courses chez elles », explique à l'AFP Vincent Jay, directeur du Club des sports de Val d'Isère, organisateur de deux manches de la Coupe du monde (8-9 puis 14-16 décembre).

Les fédérations discutent en parallèle avec les comités d'organisation locaux, par exemple ceux de Val d'Isère et Courchevel en France.

En attendant les skieurs devront patienter jusqu'au slalom de Levi en Finlande (18 novembre, le lendemain des dames) pour de nouveau épingler un dossard, alors que le prochain géant messieurs est prévu le 2 décembre à Beaver Creek (Etats-Unis).

Une situation pas évidente à gérer pour les champions de ce sport de haute précision.

« On ne met pas de dossard pendant six, sept mois de l'année. Donc le meilleur entraînement pour la course c'est de faire des courses », explique le Français Mathieu Faivre aux médias. « On a beau se mettre dans des conditions de course à l'entraînement, c'est jamais la même adrénaline, jamais la même tension, jamais la même pression ».

Rendez-vous dans trois semaines.