Marcel Hirscher, l'exception devenue la norme
Ski alpin vendredi, 11 nov. 2016. 07:24 jeudi, 12 déc. 2024. 19:51Il a fait de l'exception la norme: à force de dominer le circuit depuis cinq saisons, l'Autrichien Marcel Hirscher a fait oublier qu'il était un champion rare, favori dimanche à Levi du premier slalom de la saison, pour un 40e succès en Coupe du monde de ski alpin.
L'an passé, le rendez-vous finlandais au nord du cercle polaire avait dû être annulé en raison du manque d'enneigement.
Pour cette rentrée 2016 entre les piquets serrés, le Salzbourgeois Hirscher s'avance en grand favori. D'autant qu'il ne sera pas aiguillonné par le Norvégien Henrik Kristoffersen, le dernier vainqueur à Levi en 2014 qui avait fini juste devant lui.
Le lauréat du globe de la discipline la saison dernière est forfait pour un différend avec sa fédération concernant le sponsor à afficher sur le casque.
Si Hirscher a trouvé son maître en slalom la saison dernière, de même qu'en géant à la fin de l'hiver dernier avec le Français Alexis Pinturault, l'Autrichien de 27 ans reste un monstre de constance dans les deux disciplines techniques.
Il compte d'ailleurs autant de victoires (18) en slalom et géant sur le circuit majeur. Et 39 en tout. On n'avait pas vu un tel équilibre depuis le Suédois Ingemar Stenmark qui détient le record des succès en Coupe du monde (86, dont 46 géants et 40 slaloms).
Cette saison, pourtant, la menace de Pinturault, qui a gagné le géant d'ouverture le 23 octobre à Sölden, 70/100e de seconde devant Hirscher, se précise.
Pour ravir le gros globe, le Français, qui compte à son tableau de chasse 16 victoires sur le circuit (7 géants et seulement 2 slaloms), devra forcément hausser son niveau entre les piquets serrés.
« Déchets »
« En slalom, j'ai toujours eu énormément de déchets, reconnaît le skieur de Courchevel. Il faut prendre des risques, ça passe ou ça casse. Alors ça se répercute sur mes dossards de départ. Mais je sais ce qu'il faut faire ».
« Par rapport aux qualités physiques et à la notion de rythme, les temps d'appui ne sont pas les mêmes, distingue Frédéric Perrin, responsable du groupe technique de l'équipe de France. Les portes sont espacées de 27 m en géant, de 10 m en slalom. Mais Alexis a les qualités physiques pour aller aussi vite en slalom qu'en géant ».
« Ce qui lui manquait un peu, c'était de la régularité. C'est ce qu'on a essayé de travailler. Cette année, on a fait clairement le choix de privilégier le géant et le slalom dans sa préparation. Le slalom est une discipline où la confiance joue beaucoup. Il va falloir la construire cette confiance. Le fait qu'il a gagné la première course, ce sera un avantage à Levi. Je reste persuadé qu'Alexis va revenir dans le jeu dans cette discipline », poursuit l'entraîneur.
Pinturault a aussi la chance de se confronter quasi quotidiennement à l'entraînement à des partenaires de haut vol, dont Jean-Baptiste Grange, double champion du monde de slalom (2011/2015).
À Levi, Grange a déjà gagné deux fois (2008/2010). Les Suédois sont également affutés.
Chez les dames, samedi, une skieuse fait l'unanimité: l'Américaine Mikaela Shiffrin qui à 21 ans a déjà tout gagné dans sa discipline de prédilection.