Le Québécois Antoine Cyr et l’Ontarien Graham Ritchie ont fait tourner bien des têtes en prenant le septième rang du sprint par équipes style libre des Championnats du monde de ski de fond. Dimanche, à Oberstdorf (Allemagne), la plus jeune équipe finaliste (22 ans chacun) a su se frotter à l’élite mondiale sans complexe.

Dans cette épreuve à relais de six tours, le Canada a conclu avec un retard de 17,06 secondes sur les Norvégiens Johannes Hoesflot Klaebo et Erik Valnes. L’argent est allé à la Finlande (+1,68 s) et le bronze à la Russie (+2,09 s).

« Nous avons tout laissé sur la piste et c’était le fun ! Je pense qu’il y a beaucoup de monde qui nous a dit que nous étions la surprise de la journée, alors c’est sûr que c’est plaisant à entendre », a reconnu Antoine Cyr en entrevue à Sportcom.

« Au sprint final, nous étions contre Federico Pellegrino (l’Italien vice-champion olympique au sprint et vainqueur de globes de cristal) qui était juste devant. Après, il y avait le Suédois qui a fini 0,02 seconde devant nous. Et lui, il a deux victoires en Coupe du monde cette année. C’est donc vraiment encourageant et on se rend compte qu’on mérite notre place parmi ces gars-là ! »

Au lendemain de sa 27e place au skiathlon 30 kilomètres, le Gatinois avait encore de l’énergie à titre de premier relayeur de son équipe sur le parcours où la neige était particulièrement molle.

« Mon travail était de bien positionner Graham. Il s’est qualifié dans un top-10 à un sprint libre cette année, alors on sait qu’il est un des meilleurs sprinters au monde en skate. »

Le Russe et gagnant du skiathlon Alexander Bolshunov a porté une première attaque au troisième des six tours. La Norvège a pris son temps pour combler l’écart pendant que derrière, le Québécois tentait de s’accrocher au peloton en septième place.

« C’est de loin un des meilleurs au monde en ce moment et c’est impressionnant de le voir aller. Il (Bolshunov) est vraiment rapide et quand il est capable de faire mal à un Norvégien comme Erik Valnes, c’est dur pour moi de suivre, sauf que tout le monde était dans le même bateau », a poursuivi le Québécois.

Le relayeur suivant de la Russie a maintenu le rythme, mais la Norvège et la Finlande sont revenues sur la tête à l’avant-dernier tour et c’est dans la dernière montée finale où Klaebo, déjà médaillé d’or au sprint individuel à ces mondiaux, a porté l’attaque décisive. Cette victoire a permis à la Norvège de défendre avec succès son titre remporté aux Championnats du monde de Seefeld, en 2019.

Dix ans après le sacre mondial d’Alex Harvey et Devon Kershaw au sprint par équipes, le Canada aurait-il trouvé de potentiels successeurs ? Antoine Cyr ne s’avance pas trop à ce sujet, mais il confirme qu’ils ont leur appui.

« On sait que Devon suit les courses de très près et Alex m’a écrit cette semaine pour me féliciter. Il y a aussi Len Valjas qui nous a envoyé ses bons mots. »

Les choses viennent de changer affirme Antoine Cyr qui croit désormais que sa place est en Europe à plein temps dans le circuit mondial.

« Il nous manquait juste un petit peu d’expérience, apprendre à connaître la game un peu plus et faire des départs groupés et des sprints. Là, tous les morceaux se mettent en place et nous sommes capables de faire de bonnes courses. »

L’équipe canadienne féminine formée de Dahria Beatty et Maya MacIsaac-Jones a terminé la journée en 12e place au volet féminin.

Cendrine Browne sera du 10 kilomètres style libre départ individuel de mardi. La présence de Katherine Stewart-Jones à cette course reste à confirmer pour le moment.