Sébastien Fortier sait maintenant qu’il peut être à la hauteur sous pression. Présent à la Coupe du monde de ski paranordique d’Oberried (Allemagne) depuis six jours, l’athlète de Québec rongeait son frein, car ses bagages avaient été perdus dans une escale alors qu’il était en route vers Oberried. Ceux lui ont été finalement redonnés une demi-heure avant la course de mardi matin et c’est en catastrophe que Fortier a pu s’élancer en piste.

Le Québécois a terminé en 17e place de l’épreuve de sprint (classe assise) où le Canadien Collin Cameron a été médaillé de bronze en finale.

« J’étais sur le site de compétition pour encourager mes coéquipiers et non pour faire la course, a expliqué Fortier. J’ai vu mon coéquipier Brain McKeever courir avec un sac de skis. Il m’a dit que c’était le mien et que ma luge arriverait. Je ne l’ai pas réalisé sur le coup. Il était 9 h 45 et mon départ était prévu à 10 h 15. J’ai défait mes bagages, les techniciens ont farté mes skis et je suis parti chercher mon dossard. »

Une fois prêt, Fortier a profité de la dizaine de minutes qui lui restait pour faire un bref échauffement et aller voir une partie du parcours où il y avait des virages. Dans l’excitation du moment, l’athlète a oublié de mettre ses lunettes soleil, ce qui l’a ébloui pendant la course.

« J’avais de la difficulté à voir les virages, mais j’ai donné tout ce que j’avais. Je n’avais pas dormi la nuit d’avant à cause du stress, sauf que j’ai fait une maudite belle course! Les entraîneurs et moi avons vraiment été surpris et j’étais à 7 secondes de me classer dans les demi-finales. C’est un résultat inespéré! » a poursuivi celui qui est plutôt un spécialiste des épreuves de moyenne et longue distance.

« Je n’avais rien à perdre. Ce qui est désolant, c’est que si j’avais eu des conditions parfaites, j’aurais été proche du top-10. Pendant toute la semaine, j’étais comme un lion en cage : je voulais skier! »

Fortier a aussi récupéré sa carabine, ce qui signifie qu’il sera des épreuves de biathlon prévues jeudi, samedi et dimanche, afin de poursuivre son apprentissage dans ce sport qu’il a recommencé à pratiquer cette saison.