Valérie Grenier termine en 8e position au Mont-Tremblant
Valérie Grenier attendait le slalom géant de la Coupe du monde de ski alpin de Mont-Tremblant depuis très longtemps. Samedi, celle qui a amorcé sa carrière d'athlète au club de la station québécoise a connu une course à l'image de son début de saison : une place dans les dix premières qui aurait pu se transformer en un top-5, si elle n'avait pas commis des erreurs dans ses deux descentes.
Grenier a conclu au huitième rang, à 1,85 s de l'Italienne Federica Brigone, meneuse de l'équipe italienne qui a réussi à placer trois skieuses dans les sept premières. La Slovaque Petra Vlhova (+0,21 s) et l'Américaine Mikaela Shiffrin (+0,29 s) ont fini deuxième et troisième.
La constance peut être une belle qualité dans le sport de haut niveau. Cinquième, une semaine plus tôt à la Coupe du monde de Killington, au Vermont, Grenier avait également fini septième en lever de rideau à l'étape de Sölden (Autriche) et elle pointe au septième rang du classement provisoire de la spécialité. Des places respectables, sauf qu'elle n'a pas encore skié comme elle le souhaitait cette saison.
« Je suis quand même déçue. Le résultat n'est pas mauvais non plus, c'est correct, mais j'espérais être première (provisoire) après ma deuxième descente pour remonter au classement. Il n'y avait pas beaucoup de rythme dans le parcours et j'ai eu de la misère à skier comme je le voulais », a expliqué Grenier en entrevue d'après course.
« C'est plate, mais au moins je sais que dans les sections où je ne fais pas d'erreurs, je suis capable de skier vite. Ce n'est pas une mauvaise chose, mais j'aimerais juste arrêter de faire beaucoup d'erreurs comme je l'ai fait aujourd'hui. »
Les erreurs, c'est surtout dans le quatrième virage de la deuxième manche que la Franco-Ontarienne les a commises. L'athlète de 27 ans a tenté de skier plus léger cette section, sauf qu'elle s'est fait déporter loin et elle a dû braquer ses skis pour passer la porte suivante. Elle n'a d'ailleurs pas été la seule à avoir du fil à retordre à cet endroit précis où deux athlètes sont sorties de piste.
« Ça m'a coûté du temps et ce n'était pas l'endroit pour que ça arrive, car le plat arrivait après. »
Les 10 000 spectateurs massés au pied de la piste Flying Mile ne lui ont pas tenu rigueur en l'acclamant comme une vedette de rock qui sait que la glace est maintenant brisée et qu'elle pourra se reprendre dimanche.
« J'entendais la foule dans le départ et c'était malade! C'est un rêve qui se réalise [...] Je sais maintenant comment ça va se passer, alors je peux juste un peu plus relaxer et faire comme si ce sera une journée normale. »
Une Coupe du monde : le meilleur endroit où apprendre
Justine Clément, Justine Lamontagne et Sarah Bennett ont vu leur journée se terminer après la première manche. Une fenêtre ensoleillée s'est entrouverte pour les deux Justine rendant le parcours un peu plus rapide, mais elles n'ont pu en profiter. Clément s'est classé 51e, Lamontagne 54e, tandis que Bennett a chuté.
« Ce n'est pas le ski que je suis capable de faire. Les conditions étaient un peu difficiles, on ne voyait pas grand-chose en haut et j'étais un peu incertaine de ce que j'avais en dessous des pieds, mais je vais bâtir là-dessus pour demain », a soutenu Clément, 24 ans, ajoutant que la piste était moins glacée et plus instable qu'au moment de l'inspection pré-course.
« J'avais 13 ans quand je coursais ici, aux Can-Am, alors de revenir pour une Coupe du monde, c'est un peu surréel. [...] Ça m'apporte un peu plus d'expérience que les courses que je fais dans le circuit universitaire américain », a conclu la membre des Catamounts de l'Université du Vermont, qui compte se servir des courses laurentiennes comme tremplin pour la suite de la saison.
Lamontagne, âgée de 21 ans seulement, compte mettre cette journée dans son bagage d'expérience.
« Je savais que ce n'était pas la run que je voulais. [...] J'ai eu un peu d'expérience (aux Coupes du monde) à Levi et de Killington et j'étais autant stressée. C'est un gros événement, mais ça reste une course de ski et faut se calmer », soutient la jeune femme de Saint-Ferréol-les-Neiges qui continuera sa saison dans le circuit NorAm la semaine prochaine pour viser une place en deuxième manche d'une Coupe du monde pour une première fois dans un avenir proche.
Quelques instants plus tôt, Sarah Bennett, de Stoneham était sortie de piste.
« J'ai tippé le ski trop rapidement, mon timing était off et et j'ai frappé la porte. Ça n'a juste pas fonctionné » a commenté Bennett, ajoutant qu'elle s'est blessée au dos en matinée dans le parcours d'entraînement. « Dès la première porte, je ne l'ai pas sentie. [...] C'est un autre DNF et c'est signe que je tente des choses en poussant au maximum. Ça fait partie du processus et ça ne m'inquiète pas beaucoup. »
À l'image du brouillard matinal qui a retardé le départ de la première manche, les quatre athlètes des clubs québécois souhaitent maintenant que leurs erreurs se dissipent elles aussi dimanche.