Je suis content de ma première fin de semaine de compétition de la saison malgré des 15e et 53e places lors des deux Coupes du monde à Suomu en Finlande. Il faut dire que je revenais d'une grippe et je n'avais pas été en mesure de m'entraîner fort pendant trois semaines.

Je me suis enfin senti bien pour la première journée d'entraînement et j'ai tout de suite été en mesure d'élever mon niveau de ski où il doit être. En fait, ça faisait deux ans que je n'avais pas aussi bien sauté pendant les entraînements.

Par contre, je n'ai pas réussi les performances que je souhaitais. Je partais très tôt lors de la première qualification et je suis parvenu à me qualifier en huitième position grâce à une bonne descente. Ce n'était pas facile puisqu'il y avait peu de bons skieurs autour de moi si bien que les notes ont monté très rapidement vers la fin où la plupart des meilleurs skieurs se retrouvaient.

J'étais satisfait et je me disais mission accomplie. Je suis donc allé le tout pour le tout en finale afin de l'emporter. J'ai pris un petit risque sur le saut du bas en allant un peu vite ce qui m'a permis de réussir le temps le plus rapide, mais je n'ai pas été capable d'atterrir comme je le voulais et j'ai été pénalisé ce qui m'a fait chuter en 15e place.

On se retrouvait sur une piste sur laquelle je ne pouvais pas vraiment me démarquer car c'était impossible d'aller très vite avant le saut du bas.

Un problème avec les juges

Ce sont les minuscules détails qui ont fait la différence sur cette piste relativement facile et je dois dire que ce fut extrêmement mal jugé dans le sens que les deux juges de sauts ont attribué la même note à tous les skieurs peu importe si une main touchait au sol ou non.

C'est niaiseux, c'est comme si tous les skieurs avaient fait le même saut…

Même si ce n'est pas vraiment plaisant de vivre une course comme celle-ci, je suis mieux d'avoir une telle performance dans cette épreuve au lieu d'une compétition bien jugée. Je n'aurais vraiment pas apprécié d'être placé en neuvième position si j'avais réussi la performance de ma vie…

Afin de bien vous expliquer la situation, je dois préciser que ce ne sont pas toujours les mêmes juges qui sont en fonction lors de nos compétitions. De plus, les pointages varient année après année et le travail est toujours à refaire. Il faut les inciter à nous écouter et mieux comprendre notre sport puisque ce sont des gens qui sont détachés de notre discipline.

En fait, c'est un peu n'importe quoi! Ce n'est pas très sérieux, il ne s'agit pas du métier à temps plein des juges et ils ont un peu notre vie entre leurs mains...

Je me rappelle très bien que les juges avaient essuyé de sévères critiques il y a environ quatre ou cinq ans. La situation s'était replacée depuis deux ans, mais on semble revivre un problème.

Je tiens à souligner que je suis très objectif dans mes propos parce que je suis tombé en qualifications lors de la deuxième journée et je n'ai pas participé à la finale ce qui me permet d'évaluer le travail des juges sans être biaisé.

Bref, ce fut jugé n'importe comment! Il faudra que les juges s'aperçoivent que ceux qui pratiquent le sport sont ceux qui le connaissent mieux. Je dois avouer que cette situation représente une source d'inquiétude et surtout une source d'inquiétude incontrôlable lors d'une année olympique.

Du côté positif, c'est préférable que ceci survienne en début de saison ce qui donne du temps pour améliorer le tout. De plus, nous allons disputer plusieurs courses en peu de temps en janvier sans oublier que les juges sont meilleurs en Amérique du Nord car ils voient davantage de compétitions de ski de bosses.

Trop tôt pour être stressé

Alexandre Bilodeau a profité des deux premières compétitions pour confirmer sa présence aux Jeux olympiques. Bien sûr, j'aurais aimé en faire autant pour régler ce dossier avant Noël, mais il est trop tôt pour sentir un stress. Après tout, c'est la première fois en trois ans que je ne gagne pas la première course de la saison et je suis en très bonne forme.

Je souhaite donc que mon meilleur ski arrive en février, mais l'important c'est de savoir que je suis de calibre. J'ai réussi les temps les plus rapides et ma technique était au rendez-vous.

Je suis persuadé que les choses se replaceront très rapidement et Alex, Vincent Marquis et moi se retrouveront ensemble sur le podium bientôt.

Une pause de quelques semaines

Notre prochaine compétition aura lieu en janvier à Calgary ce qui nous permet de profiter d'une pause de quelques semaines. C'est étrange puisque je reviens d'un repos d'un mois en raison de ma grippe... J'ai été forcé de presque tout arrêter durant cette période et ça ne m'a pas ralenti à mon retour, c'est difficile à comprendre parfois le sport.

Chose certaine, je vais me mettre en grande forme pour attaquer janvier en force. Nous allons effectuer cinq compétitions en seulement trois semaines et ce sera le moment crucial de la saison. Il faudra être au sommet de notre ski et s'illustrer lors des deux événements double consécutifs.


Évidemment, l'idéal demeure de se qualifier pour les Olympiques le plus tôt possible afin de s'enlever un peu de pression sur les épaules et utiliser les courses suivantes comme une préparation précieuse. À mon avis, nous devons effectuer un peu trop de compétitions, mais ce n'est pas un problème quand tu es en santé. Le calendrier prévoit tout de même un répit de trois semaines avant la tenue des Jeux de Vancouver ce qui est excellent.

En terminant, j'aimerais souhaiter de très Joyeuses Fêtes à tous les internautes et vous pouvez devenir fan de Pierre-Alexandre Rousseau sur ma page Facebook ce qui vous permet de suivre mes états d'âme et d'obtenir plus d'informations au sujet de mes courses.

*Propos recueillis par Éric Leblanc