Mikaël Kingsbury, Philippe Marquis et Marc-Antoine Gagnon sur le podium
Ski acrobatique lundi, 19 janv. 2015. 08:08 samedi, 14 déc. 2024. 08:56MONTRÉAL - De leur propre aveu, les bosseurs québécois étaient en mission lors de l'épreuve des bosses en parallèle aux Championnats du monde de ski acrobatique disputés à Kreischberg, en Autriche. Et ils n'ont pas raté leur coup, offrant au Canada un triplé historique.
Mikaël Kingsbury, meneur de l'équipe, s'est imposé en grande finale aux dépens de son bon ami Philippe Marquis. Marc-Antoine Gagnon a complété le podium.
Leur coéquipière Justine Dufour-Lapointe est pour sa part montée sur la deuxième marche du podium au lendemain de son sacre dans l'épreuve individuelle.
Kingsbury, de Deux-Montagnes, avait une revanche à prendre, lundi, après avoir cédé son titre mondial individuel la veille au Français Anthony Benna. Mais le triplé canadien a conféré une saveur vraiment spéciale à son triomphe.
« Être couronné champion du monde, c'est quelque chose. Mais réussir un triplé canadien, c'est vraiment incroyable. Je n'ai pas vraiment de mots pour décrire ce que je ressens », a avoué le médaillé olympique d'argent en conférence téléphonique.
« Hier (dimanche), j'ai senti que la médaille d'or m'a glissé entre les doigts. Je voulais donc la victoire aujourd'hui. Les trois, nous étions vraiment très déterminés à nous reprendre quand nous nous sommes levés ce matin. Nous nous sommes présentés tous les trois le couteau entre les dents. »
Il s'agit seulement du deuxième triplé de l'histoire des Championnats du monde de ski acrobatique. En 1999, le Finlandais Janne Lahtela s'était imposé devant ses coéquipiers Lauri Lassila et Sami Mustonen dans l'épreuve des bosses individuelles.
« Ça fait longtemps que nous en parlions de faire un balayage les trois ensemble, a poursuivi Kingsbury, qui totalise désormais six médailles en six départs aux Mondiaux. Nous avons vraiment choisi le meilleur 'timing'. Les Jeux olympiques, c'est certainement plus gros. Mais faire ça aux Championnats du monde, en duel de surcroît, alors que tu ne contrôles pas l'identité de tes adversaires, c'est encore plus difficile qu'en simple. »
« C'est un moment dont nous allons nous souvenir les trois toute notre vie. Chaque médaille a sa propre importance, mais je suis fier de la manière dont j'ai géré toute ma journée. »
Kingsbury a eu raison de Marquis, de Québec, 20-15 en finale pour décrocher son premier titre mondial des bosses en parallèle après s'être contenté deux fois de la deuxième place.
« J'ai tout donné. Contre Philippe, nous sommes allés super vite mais je ne voulais vraiment pas faire d'erreur. Lors des deux derniers Championnats du monde, je me suis rendu en finale mais je n'ai pas réussi à gagner. Cette fois, je ne voulais pas manquer mon coup. Le duel a été serré. Je n'ai pas fait d'erreur, lui non plus. Nous avons vraiment donné un bon spectacle. »
Gagnon, de Terrebonne, a complété le podium en disposant de l'Américain Sho Kashima dans la petite finale.
Marquis et Gagnon, respectivement sixième et cinquième dans l'épreuve en simple dimanche, étaient eux aussi désireux de se racheter. Ils se sont affrontés en demi-finale lors d'un duel de titans.
« Nous avions une mission à remplir. Les astres se sont alignés pour qu'on réalise le triplé, a expliqué Marquis. Contre Marc-Antoine, je m'attendais à un duel relevé car, il y a deux ans, je l'avais battu ici même à Kreischberg. C'est un duel qu'on aurait pu gagner tous les deux. »
Le parcours de Simon Pouliot-Cavanagh, de L'Ancienne-Lorette, a pris fin en huitièmes de finale lorsqu'il a été éliminé par l'Américain Thomas Rowley. Il a conclu la compétition au 11e rang.
Chez les femmes, Justine Dufour-Lapointe est montée sur la deuxième marche du podium.