Quand la skieuse Geneviève Simard a pris connaissance de l'importance de l'intervention chircurgicale que les docteurs voulaient lui faire subir au genou gauche, elle a eu peur.

Mais après une conversation avec le joueur étoile Steve Yzerman, des Red Wings de Detroit, elle a compris que c'était la chose à faire.

En avril, Simard a subi une ostéotomie. On ne savait pas encore alors si la skieuse de 26 allait revenir un jour à la compétition. Mais la skieuse originaire de Val-Morin a passé les derniers jours dans un centre d'entraînement à Bottrop en Allemagne. Son but avoué est maintenant d'effectuer un retour sur le circuit de la Coupe du Monde en janvier.

Yzerman, qui a subi la même intervention en 2002 et qui est retourné sur la glace par la suite, a joué un grand rôle dans la décision de Simard d'accepter de subir l'opération.

"C'est pourquoi j'ai décidé d'aller de l'avant et d'être opérée, a-t-elle dit lundi. C'était très important pour moi de connaître le point de vue d'un athlète, de savoir comment cela allait se passer et ce que serait la réadaptation. C'est un peu ce qui a influencé ma décision."

Simard, qui est entrée en communication avec Yzerman par l'entremise d'un soigneur de l'équipe nationale de ski qui avait déjà travaillé avec Equipe-Canada, a dit que son entraînement en Allemagne se déroule très bien.

"Je pense que la première expérience a été très positive, a-t-elle dit. Je travaille depuis trois jours et je progresse bien. J'ai pu augmenter le nombre de descentes à chaque jour.

"Aujourd'hui je suis demeurée plus longtemps sur les skis pour voir comment ça irait. Je suis très excitée et soulagée de voir que tout va très bien."

Mais elle sait qu'elle a encore beaucoup de chemin à parcourir avec d'être prête à reprendre le collier.

"Nous sommes un peu dans un territoire inconnu, dit-elle. Mon but est toujours d'être en piste à la fin de janvier. Mais d'ici là, j'ai bien des étapes à franchir."

Yzerman s'est dit enchanté lundi de voir que Simard était de retour sur les skis et il entend bien suivre ses progrès tout au long de l'hiver.

"Je suis très optimiste, a-t-il révélé. Tout dépendra de son désir de s'en sortir et de son seuil de tolérance à la douleur.

L'avenir ne semblait pas très rose pour Simard le printemps dernier. Elle a fondu en larmes quand les médecins lui ont montré les radiographies de l'intérieur de son genou. Elle a vu des dégâts qui étaient là depuis 1999 quand elle s'était déchirée le ligament croisé antérieur elle a vu aussi des dégâts causés par l'usure des tissus.

Pour régler le problème, les docteurs voulaient procéder à une ostéotomie, une procédure qui veut qu'on enlève un peu dos de la jambe gauche près du genou. Cela ferait en sorte que son corps pencherait du côté opposé de son genou endommagé. On y insérerait une plaque et des vis.

Yzerman, qui a expliqué ce qui en était à Simard pendant une demi-heure, lui a bien fait comprendre que cela ne la guérirait pas.

"Cela ne changera en rien les dommages qui ont déjà été causés à ton genou, lui avait dit Yzerman. Ca te permettra seulement d'être plus à l'aise dans tes mouvements et à long terme, cela aidera ton genou."

Yzerman a admis que l'opération fait peur.

"Ils m'ont scié la jambe en deux, a-t-il dit. Quand je me suis réveillé, je me demandais ce que j'avais fait, pourquoi j'avais accepté. Mais à la fin, j'étais heureux de l'avoir fait."

Simard est membre de l'équipe nationale depuis 1996. Elle a grimpé sur le podium de la Coupe du Monde quatre fois en slalom géant et a remporté su Super-G à Cortina d'Ampezzo en 2004.

Une des raisons pour lesquelles elle a accepté de subir cette opération est qu'elle tient à participer aux Jeux olympiques de Vancouver de 2010. Elle pensait aussi à la vie après le ski.

"Je veux prolonger ma carrière pendant cinq ans ou plus, a-t-elle dit. Je veux aussi avoir une vie active après le ski."

Le premier mois après l'opération a été le plus difficile.

"Je souffrais beaucoup, a-t-elle dit. J'ai pris de la morphine pendant trois semaines. Je ne pouvais bouger la jambe. Je ne pouvais rien faire. C'était très difficile. Je ne savais pas du tout ce qui allait m'arriver."

Simard s'est rendue à ce centre d'entraînement intérieur en Allemagne parce que la neige est parfaite et que les pistes sont très larges.

Simard est plus confiante maintenant, mais elle sait que la lutte n'est pas terminée.

"Je ne sais pas encore si je pourrai skier à nouveau en Coupe du Monde, a-t-elle dit. Mais je viens de passer plusieurs mois en réadaptation et les choses vont bien. Je réponds bien aux traitements. Je suis vraiment confiante."