En terrassant d'un triplé le Bayern Munich (3-2) en Ligue des champions, le « petit taureau » de Manchester City, Sergio « Kun » Agüero, est sorti un peu de l'ombre de son compatriote argentin Lionel Messi ou du Portugais Cristiano Ronaldo.

« Kun, c'est Suarez sans les dents », rigolaient même ses supporteurs à la sortie du stade dans un clin d’œil au casier disciplinaire de l'ex-Uruguayen de Liverpool, parti à Barcelone.

Agüero, qui a également provoqué l'exclusion de Benatia mardi soir en C1, tourne maintenant pile poil à un but par match.

Comme l'Argentin de 26 ans aime les comptes ronds, cela donne 12 réalisations en 12 matchs de championnat et 5 en 5 matchs de C1.

Survolté, le « Guérillero » a prévenu ensuite qu'il comptait se battre jusqu'à la fin, alors que la qualification de son équipe en 8e de finale, longtemps hypothétique, est relancée avant le dernier match à Rome.

Acharné plus que génial, il n'a pas le prestige des Lionel Messi et CR7, plus spectaculaires. Il sait moins se vendre aussi, puisque mardi soir, après son triplé, il a éteint la lumière, laissant ses coéquipiers parler pour lui.

« Si vous voulez remporter quelque chose, il vous faut un joueur spécial, a insisté son capitaine Vincent Kompany. Chez nous, c'est Sergio. Quand il est dans cette forme, il rend possible des choses qui ne le seraient pas autrement. »

« City a été assez faible mais Kompany a raison de dire que c'est un joueur très spécial, a validé ensuite l'ex-vedette locale Paul Dickov. Chaque fois qu'il a eu la balle, la défense adverse a paniqué. »

L'ex-attaquant mancunien a bien fait de nuancer la performance globale de l'équipe car le Bayern, à dix pendant 70 minutes, a très longtemps rivalisé avantageusement avec le champion d'Angleterre qui n'est pas, à part son buteur, dans une forme étincelante.

Lampard est fan

« Je n'ai pas attendu mardi soir pour dire qu'il est l'un des meilleurs joueurs du monde, a pour sa part triomphé Manuel Pellegrini, l'entraîneur contesté. Toutes les grandes équipes ont besoin de grands joueurs et Sergio est très important pour nous. »

« Heureusement qu'on a ce type devant, a poursuivi le « vieux » Frank Lampard qui en a vu d'autres mais s'est régalé à lui balancer de longs ballons. Quand vous le voyez partir comme ça, vous savez qu'il va marquer. »

Obstiné, affamé, prêt à tout arracher sur son passage, celui qui a eu un enfant avec la fille de Maradona, s'était lancé au début du mois dans une déclaration d'amour à son club, au moment de la parution de son autobiographie.

« Je ne vais pas seulement rester jusqu'à la fin de mon contrat et faire huit ans ici, mais je vais aller au delà, jusqu'à ce qu'on gagne la Ligue des champions », promettait ainsi celui qui, arrivé en 2011 a prolongé cet été jusqu'en 2019.

Mais ni lui ni son club n'ont le même pedigree européen que la concurrence, ce qui commence à le titiller un peu alors que les discussions pour l'attribution du Ballon d'Or vont bon train.

« Il faut peut-être que je me fasse encore plus remarquer en Ligue des champions pour être considéré sérieusement en vue de cette distinction. Ou alors que j'inscrive 70 buts en championnat », rigolait-il dans une forme de défi.

« Je me mouille un peu, mais il est au niveau de Ronaldo ou Messi, a assuré Lampard. Je le côtoie de près et, du point de vue de l'efficacité, il est dans le lot, sans aucun doute. Il faut qu'il continue comme ça et les gens le compareront à eux.