TURIN (AFP) - La présence visible des forces de sécurité et certaines banderoles déployées par des supporteurs italiens avant le quart de finale retour de Ligue des champions de soccer entre la Juventus et Liverpool, mercredi à Turin, ont rappelé le contexte tendu de ce match.

Vingt ans après le drame du Heysel, et après que des menaces eurent été proférées sur des forums de discussion sur internet en Italie, la colonie de 2500 supporteurs anglais a été très encadrée. Le millier de policiers mobilisés étaient très visibles aux abords du stade et un hélicoptère de la police a patrouillé en permanence au dessus de l'enceinte turinoise.

L'arrivée de cars de supporteurs anglais provoqua quelques remous, quelques fidèles de la Juventus tentant de s'en approcher. La police a alors eu recours de façon préventive à des gaz lacrymogènes, a rapporté l'agence de
presse italienne Ansa.

Les premiers supporteurs anglais sont apparus dans le
stade à 18h40 locales (16h40 GMT), soit deux heures avant le coup d'envoi. Ils ont pris place et affiché leurs couleurs dans l'espace qui leur était réservé, soigneusement isolés des spectateurs italiens par plusieurs rangées de sièges inoccupés et un cordon de stadiers.

Les supporteurs bianconeri les ont accueillis avec des sifflets et quelques banderoles. Si certaines restaient humoristiques ("Je hais les Beatles"), d'autres se voulaient plus dignes, faisant référence au drame du Heysel. "Facile de parler, difficile de pardonner", affirmait celle-ci, alors qu'une autre, longuement applaudie par le Stadio delle Alpi, rendait hommage aux "39 anges" tombés le 29 mai 1985 avant la finale de C1 entre Liverpool et la Juve.

A l'entrée des joueurs sur le terrain, et comme au match aller à Anfield Road, une banderole a été déployée sur la pelouse dédiée à la "mémoire" et l'"amitié".

Ce que ne virent pas quelques supporteurs anglais qui préféraient tenter de s'approcher des supporteurs italiens et leur lancer quelques bouteilles de plastique. Mais ils retrouvaient rapidement leur place après l'intervention d'une dizaine de CRS casqués.