PARIS - Ambiance délétère chez les Bleus: une altercation verbale entre Nicolas Anelka et le sélectionneur Raymond Domenech à la mi-temps du match France-Mexique de jeudi dernier a mené à l'exclusion, samedi, de l'attaquant de l'équipe de France de soccer, samedi.

Le vice-président de la Fédération française de football (FFF) Noël Le Graet a confirmé la nouvelle sur les ondes de la radio RTL.

"La décision vient juste d'être prise. (...) C'est surprenant, car si quelqu'un a protégé Anelka, c'est bien Domenech", a dinqué Le Graet.

Selon L'Équipe, le joueur a proféré des insultes à l'endroit du sélectionneur, qui lui demandait de rester à son poste d'avant-centre.

Cette engueulade s'est produite dans les vestiaires, lorsque Domenech a demandé à Anelka d'arrêter de "décrocher en permanence, de 'dézoner' à volonté" et de demeurer "plus en pointe". Le joueur de Chelsea n'aurait pas apprécié et aurait alors lâché ces mots: "Va te faire enc..., sale fils de p...!". "O.K., tu sors", aurait répondu le sélectionneur, avant de le remplacer par André-Pierre Gignac à la reprise, en présence de joueurs "médusés, choqués, consternés" par la réaction d'Anelka.

Christian Teinturier, vice-président de la Fédération française de football (FFF), avait demandé qu'Anelka soit immédiatement exclu de l'équipe de France pour ces propos. "Si, effectivement, les mots que je viens d'entendre ont été employés, il n'a plus rien à faire là-bas. À ce moment-là, on accepte tout", a-t-il déclaré sur France-Info.

"Si les mots exactement ont été dits, je ne comprends même pas qu'il ait été sur le terrain (d'entraînement vendredi). Il aurait dû être expulsé tout de suite ou s'excuser, sinon il ne devait pas réapparaître sous un maillot d'entraînement de l'équipe de France, a estimé Teinturier. Ce n'est pas normal, on n'a pas le droit de faire ça."

Alors qu'Anelka n'était pas présent à l'entraînement de samedi, à Knysna, le capitaine de l'équipe de France Patrice Evra devrait donner une conférence de presse en fin d'après-midi.

La ministre des Sports Roselyne Bachelot a appelé les joueurs de l'équipe de France "à la retenue et à la dignité". "La très forte pression qui pèse sur les Bleus n'autorise pour autant aucun dérapage, a-t-elle déclaré dans un communiqué. Les joueurs doivent se rappeler qu'ils portent les couleurs de la France et qu'ils sont considérés comme des modèles par beaucoup de jeunes."

L'Équipe et Le Parisien/Aujourd'hui en France rapportent également qu'à l'issue de la rencontre, William Gallas a fait un doigt d'honneur à un journaliste de TF1 qui lui tendait son micro.

L'équipe de France a été battue 2-0 jeudi par le Mexique, après un nul de 0-0 contre l'Uruguay dans le groupe A de la Coupe du monde de soccer. Son dernier match de poule est prévu mardi, contre l'Afrique du Sud.