Beckham, figure messianique
Soccer mercredi, 14 sept. 2005. 11:22 jeudi, 12 déc. 2024. 22:52
LONDRES (AFP) - Le capitaine de l'équipe d'Angleterre de soccer David Beckham n'a encore jamais accompli de miracle hors des terrains mais un universitaire a estimé mercredi qu'il était peut-être ce que la société britannique d'aujourd'hui compte de plus proche de la figure messianique.
"La marque Beckham n'est que salut, rédemption et résurrection", a déclaré au quotidien The Guardian le très sérieux Carlton Brick, de la faculté de sociologie et politique de l'université de Paisley en Ecosse.
"Ce n'est pas moi qui dit que Beckham est un personnage pseudo-christique, mais c'est ainsi qu'il est souvent présenté et qu'il se présente lui-même", a ajouté M. Brick, qui devait expliquer mercredi lors d'une conférence à Paisley, comment les médias et les conseillers de Beckham ont élaboré cette image.
Le processus débute pendant la Coupe du monde 1998. Exclu en 8e de finale face à l'Argentine pour un mauvais geste sur Diego Simeone -les Argentins se qualifieront aux tirs aux buts- Beckham est dénoncé par ses coéquipiers, ses entraîneurs, les supporteurs et la presse.
Mais la haine alors manifestée va au fil des ans se muer en adoration pour le joueur formé à Manchester United, qui devient l'un des plus célèbres joueurs de la planète, avant même d'obtenir le brassard de capitaine de l'Angleterre.
"Dieu de la culture de consommation"
"La rédemption est venue en 1998 après qu'il eut été exclu de la Coupe du monde en France, analyse M. Brick. Il a été représenté dans un magazine dans un maillot blanc, ressemblant au Christ, avec au-dessus le mot +rédemption+."
"On attendait alors qu'il soit le sauveur du soccer anglais, reprend-t-il. Le (tabloïde) Sun a même publié une photo de son pied blessé nous demandant d'imposer nos mains pour le guérir."
M. Brick évoque d'autres allusions à la religion encore plus parlantes, comme le tatouage en forme de crucifix que porte Beckham, ses poses christiques dans les magazines, ou son choix d'appeler un de ses fils Cruz, le mot espagnol signifiant croix.
En décembre 2004, le joueur et son épouse, l'ex-Spice Girl Victoria, avaient été incarnés, lui en Joseph, elle en Vierge Marie, dans une scène de la Nativité au célèbre musée de cire de Madame Tussaud, à Londres.
La comparaison s'arrête cependant là. "Beckham peut être un dieu de la culture de consommation -transcendant les barrières sexuelles et raciales-, mais finalement il n'est qu'un joueur", estime M. Brick.
"Ce gars ne peut pas amener la paix et l'harmonie sur terre et il y a quelque chose de fondamentalement faussé à user une iconographie pseudo-chrétienne qui suggère qu'il le pourrait", conclut-il.
"La marque Beckham n'est que salut, rédemption et résurrection", a déclaré au quotidien The Guardian le très sérieux Carlton Brick, de la faculté de sociologie et politique de l'université de Paisley en Ecosse.
"Ce n'est pas moi qui dit que Beckham est un personnage pseudo-christique, mais c'est ainsi qu'il est souvent présenté et qu'il se présente lui-même", a ajouté M. Brick, qui devait expliquer mercredi lors d'une conférence à Paisley, comment les médias et les conseillers de Beckham ont élaboré cette image.
Le processus débute pendant la Coupe du monde 1998. Exclu en 8e de finale face à l'Argentine pour un mauvais geste sur Diego Simeone -les Argentins se qualifieront aux tirs aux buts- Beckham est dénoncé par ses coéquipiers, ses entraîneurs, les supporteurs et la presse.
Mais la haine alors manifestée va au fil des ans se muer en adoration pour le joueur formé à Manchester United, qui devient l'un des plus célèbres joueurs de la planète, avant même d'obtenir le brassard de capitaine de l'Angleterre.
"Dieu de la culture de consommation"
"La rédemption est venue en 1998 après qu'il eut été exclu de la Coupe du monde en France, analyse M. Brick. Il a été représenté dans un magazine dans un maillot blanc, ressemblant au Christ, avec au-dessus le mot +rédemption+."
"On attendait alors qu'il soit le sauveur du soccer anglais, reprend-t-il. Le (tabloïde) Sun a même publié une photo de son pied blessé nous demandant d'imposer nos mains pour le guérir."
M. Brick évoque d'autres allusions à la religion encore plus parlantes, comme le tatouage en forme de crucifix que porte Beckham, ses poses christiques dans les magazines, ou son choix d'appeler un de ses fils Cruz, le mot espagnol signifiant croix.
En décembre 2004, le joueur et son épouse, l'ex-Spice Girl Victoria, avaient été incarnés, lui en Joseph, elle en Vierge Marie, dans une scène de la Nativité au célèbre musée de cire de Madame Tussaud, à Londres.
La comparaison s'arrête cependant là. "Beckham peut être un dieu de la culture de consommation -transcendant les barrières sexuelles et raciales-, mais finalement il n'est qu'un joueur", estime M. Brick.
"Ce gars ne peut pas amener la paix et l'harmonie sur terre et il y a quelque chose de fondamentalement faussé à user une iconographie pseudo-chrétienne qui suggère qu'il le pourrait", conclut-il.