PARIS (AFP) - David Beckham, le prodige du soccer anglais, finira sa carrière au Los Angeles Galaxy, dans la Californie à paillettes et un Championnat de seconde zone, après l'échec sportif de ses quatre saisons au Real Madrid, où il n'a pu, comme il en rêvait, atteindre définitivement les sommets du soccer.

Beckham "ne peut pas tirer avec son pied gauche, il ne peut pas faire de tête, il ne peut pas tacler et il ne marque pas beaucoup de buts. A part ça, il est très bien", disait de lui feu la star de Manchester United, George Best.

Beckham est un vrai bon joueur, au palmarès bien fourni, deuxième au classement du Ballon d'Or en 1999 (derrière Rivaldo), mais n'a jamais été, comme l'avait caustiquement noté Best, un Pelé ni un Cruyff. Véritable icône mondiale, déplaçant sur son seul nom les foules jusqu'en Asie, modèle publicitaire, +Becks+ était plus une star tout court qu'une star du soccer.

Mais, alors qu'il a quitté au sommet de son art Manchester United, le club qu'il l'a formé et avec lequel il a tout gagné, le 'Spice boy' n'a pas, comme il en rêvait, explosé au Real à l'âge (28 ans) où un footballeur arrive traditionnellement à son apogée. Il n'y a gagné qu'une SuperCoupe d'Espagne (2003).

En quatre saison espagnoles, le milieu de terrain a perdu sa place de titulaire en club et en équipe nationale, dont il était le capitaine, confirmant les prédictions des supporteurs de MU: "Becks" n'aurait jamais dû quitter le club de sa vie.


Centres fouettés

La lune de miel avec le club Merengue aura duré une saison, le temps de briller avec son maillot blanc frappé du N.23 de quelques coups francs et centres fouettés du pied droit dont il a le secret.

Ballotté par les différents entraîneurs entre son aile droite et le poste de récupérateur, décrié par les socios avec ses collègues "Galactiques" pour son manque de rendement, miné par les frasques de son couple largement reprises par les tabloïds britanniques et espagnols, Beckham est peu à peu devenu transparent.

L'idole a aussi perdu sa place dans le coeur des supporteurs anglais, notamment après avoir manqué un penalty contre la France et un tir au but en quarts de finale contre le Portugal à l'Euro-2004.

Au Mondial-2006, il réalise de piètres performances, à l'image d'une équipe d'Angleterre qui ne tient pas ses promesses et chute une nouvelle fois en quarts de finale.


"Ce n'est pas pour l'argent"

Après avoir renoncé de lui-même au capitanat, il est écarté de la sélection par le nouveau sélectionneur Steve McClaren.

L'arrivée de Fabio Capello à la tête du Real accable l'Anglais, plus souvent sur le banc que sur le terrain (seulement 5 matches débuté comme titulaire). A 31 ans, le "nouveau défi" aux airs de bonne action de Beckham ressemble plus à un constat d'échec sur fond de marketing.

"Le football est le sport le plus pratiqué aux Etats-Unis jusqu'à un certain âge et je veux l'amener à un autre niveau", a expliqué le joueur, en se défendant: "Je ne veux pas arriver aux Etats-Unis à 34 ans (il en aura 32 en mai) et que les gens disent que c'est uniquement pour l'argent. Ce n'est pas pour ça que j'y vais".

A Los Angeles, il retrouvera pourtant la gloire qu'il a perdue sur le Vieux Continent, le glamour d'Hollywood et de Beverly Hills, où son épouse, l'ex-Spice Girl Victoria, aurait déjà acheté une maison, et la lucrative académie de football qu'il a créée.

Certains lui prêtent même l'intention de s'associer au propriétaire de Manchester United (1re div. anglaise), l'Américain Malcolm Glazer, pour racheter le club.