Les matchs aller-retour contre le Panama sont derrière nous, de retour maintenant à la course aux séries dans la MLS. Toutefois, avant de vous parler de l'Impact, je veux revenir sur mon expérience en sélection nationale.

C'était un retour pour moi avec mes coéquipiers de l'équipe du Canada. C'était bien de les revoir, on sent que l'esprit d'équipe est toujours là, malgré le peu de matchs que nous disputons ensemble. Pour la plupart des joueurs, nous nous côtoyons depuis environ dix ans, donc c'était agréable de revêtir à nouveau le maillot rouge et de contribuer à l'équipe du meilleur de mes capacités.

Lors du premier match, on a bien commencé, on a sorti fort et on a réussi à prendre l'avance en deuxième mi-temps. Nous avons réussi à bien neutraliser nos adversaires et à limiter leurs chances de marquer. Résultat : une belle victoire de 1-0, qui nous faisait passer au premier rang de notre groupe... Tout ça à la maison, devant les partisans du Canada à Toronto.

Pour le match retour au Panama, c'est tout le contraire qui s'est produit. Nous étions à plat, sans énergie et on a laissé les Panaméens jouer. Après avoir encaissé un but assez tôt dans la rencontre, on a dû ouvrir le jeu un peu, mais nous n'étions pas en mesure de revenir dans le match, on se retrouvait constamment deuxièmes.


Je ne suis pas vraiment satisfait de notre performance lors de ces deux matchs. Oui, nous avons récolté la victoire lors de la première rencontre, mais je pense qu'on aurait dû aller chercher au moins un point lors du match au Panama. Avec un point de plus aujourd'hui, on ne serait pas troisième derrière les Panaméens et les Honduriens, mais bien premiers avec un point de priorité. Disons que la vie aurait été un peu plus facile pour nous, surtout lorsqu'on constate que ces deux formations vont s'affronter lors du prochain match. Tout est encore jouable, certes, mais nous nous attendions à avoir une plus grande marge de manoeuvre.

Lorsqu'on affronte des équipes d'Amérique centrale, comme ce fut le cas pour nous lors des derniers jours, on sent que la partisanerie est très présente et véhiculée par tous. Les gens s'impliquent et sont derrière leur équipe de façon inconditionnelle. Les supporters panaméens ont même tenté de nous déranger et de nous empêcher de dormir la veille du match! On peut dire une chose : au Panama, l'équipe nationale, c'est un tout. C'est beaucoup plus grand que les 22 joueurs qui font partie de la formation, c'est tout le pays qui fait partie de l'équipe!

J'ai aussi vécu quelque chose de très spécial à Toronto, parce que c'était l'une des premières fois où j'ai pu prendre part à une rencontre avec un stade pro-Canada. C'était très gréable de disputer ce match-là, sachant que les gens étaient derrière nous. C'est très important d'avoir son public, surtout avec un match extrêmement important qui nous attend en octobre contre Cuba, encore à la maison.

Les Cubains, on les attend de pied ferme! Nous devrons absolument leur infliger une défaite cuisante pour reprendre le contrôle au différentiel des buts, advenant une égalité. L'objectif sera le même au Honduras pour le dernier match de la phase de groupe, mais pour l'instant, on doit se concentrer pour aller chercher la grosse victoire à Toronto. Je ne sais pas encore si je serai sélectionné pour participer à ces matchs, mais si j'y suis, je donnerai tout, encore une fois, pour permettre au Canada de se rapprocher du rêve ultime : une participation à la Coupe du monde 2014 au Brésil. Je n'accorde toutefois pas d'importance à savoir si je serai choisi, pour l'instant, nous avons des dossiers plus importants à régler.

Une blessure qui fait mal au Canada...

Lors du match retour, une tuile nous est tombée sur la tête : Dwayne De Rosario a subi une entorse ligamentaire à un genou et devra s'absenter pour une période de 10 à 12 semaines.

Meilleur marqueur de l'histoire de la sélection nationale, c'est un gros morceau qui nous manquera pour compléter la phase de groupe. On ne peut pas dire que le Canada possède des joueurs de qualité internationale qui peuvent changer l'issue d'un match à eux seuls, mais sa créativité et sa contribution offensive nous manqueront, c'est certain.

...et qui donne un coup de main à l'Impact!

Si on regarde le côté positif, De Rosario ne manquera pas seulement au Canada, il manquera aussi beaucoup au DC United!

En pleine course aux séries, ce sera certainement un très dur coup pour la formation de la capitale américaine, mais le DC possède tout de même de la profondeur qui pourra tenter de combler son absence. Chris Pontius aura l'occasion de se dresser comme un vrai <ì>leader de cette équipe.

Au moment d'écrire ces lignes, aucune de nos deux formations ne se retrouve en position de faire les séries, donc l'absence de De Rosario n'est pas un véritable avantage pour nous.

Éteindre le Fire

Après deux semaines de repos, l'Impact reprend sa quête d'une place en séries samedi, contre le Fire de Chicago, qui disputera un deuxième match en quatre jours.

Jouer deux matchs rapprochés comme le Fire, ça a du bon. Les automatismes ne sont pas loin, l'exécution est peut-être plus facile en début de match, etc. D'un autre côté, nous sommes au repos depuis 14 jours, donc mes coéquipiers se sont bien entraînés pour se préparer à ce match. À ce stade-ci de l'année, la forme physique n'a plus la même importance. Dans une course aux séries, c'est le désir de vaincre et de mériter sa place en éliminatoires qui comptent. On dit toujours, de façon un peu clichée, que le prochain match est toujours le plus important de la saison, mais dans notre situation, c'est vrai. On se doit de remporter chaque match pour se donner le maximum de chances de prolonger notre première saison en MLS.

Si on regarde la situation sur une période plus longue, par exemple d'ici la fin de la saison régulière, les deux options sont aussi bonnes. D'un côté, les équipes qui connaissent des bonnes séquences pourront profiter du momentum en ayant des matchs rapprochés. Par contre, des formations qui ont déjà disputé plus de rencontres (comme c'est notre cas) pourront profiter d'une période plus longue pour se préparer adéquatement et bien analyser leur prochain adversaire.

Parlons hockey!

J'ai suivi du coin de l'oeil le conflit qui s'annonce dans la LNH. Avec la course aux séries dans la MLS, je ne m'en occupe pas trop, car de toute façon, ça semble être devenu monnaie courante dans le sport professionnel de voir des conflits de travail cycliques.

J'espère que pour les amateurs de sports, comme moi, les deux partis trouveront un terrain d'entente pour éviter un lock-out qui nous priverait de hockey cet hiver, mais de nos jours, c'est beaucoup plus une décision d'argent et non une décision sportive. Dans l'éventualité d'un conflit, souhaitons que ce soit court, comme la dernière saison dans la NBA et que nous pourrons voir du hockey, ne serait-ce qu'une campagne d'une quarantaine de matchs, en janvier.

Dans le meilleur des scénarios, la saison de hockey s'amorcera comme prévu en octobre, mais si ce n'est pas le cas, il y aura toujours le soccer! Si nous nous taillons une place en séries, les partisans de Montréal et de tout le Québec pourront nous suivre dans la course au titre. Les Québécois adorent voir leurs équipes gagner et se battre pour le championnat de leur ligue. Souhaitons pouvoir leur offrir cela cet automne avec l'Impact!

Propos recueillis par Roch Carignan