Mauro Biello a 36 ans. Il aura 37 le 8 août. Mûr pour la retraite? Pas encore! Il est de retour pour une 17e saison au soccer professionnel.

"16 saisons, 288 blessures et 300 poteaux! ", de dire un Biello toujours prêt à rire pendant une entrevue. C'est une façon comme une autre de résumer la malchance qui lui a souvent collé à la peau.

Détenteur de la plupart des records d'équipe, il n'était pas encore rassasié. " Je voulais être certain d'améliorer un autre record. C'est pour ça que je reviens! C'est le record pour le plus d'os cassés! Deux fois le nez, trois côtes, une clavicule, un poignet, un coude, deux doigts, un pied… Essayez de battre ça! Ah, et j'ai aussi eu le cœur brisé lors de notre défaite contre Santos Laguna au Mexique… "

Tout ça, c'est bien beau Mauro. Mais à ton âge, penses-tu que c'est ta dernière saison? " On va voir. Disons que je me suis fixé des objectifs personnels. Si je ne suis pas capable de les rencontrer, je prendrai ma retraite. "

Des objectifs? Quels objectifs? " C'est un secret! Je te le dirai si je ne les atteins pas!" d'enchaîner le petit cachotier.

Le capitaine a été habitué à avoir un rôle de leader au cours de sa carrière. Il était un joueur qui devrait montrer l'exemple et mener l'équipe sur le terrain. Cependant, avec l'âge, les choses ont changé. Il sait que son travail est différent maintenant. " Je suis seulement content de continuer, surtout avec tout ce qui arrive avec l'équipe, le stade Saputo, les belles foules, le match qu'on a joué au stade olympique et la ligue des champions de la CONCACAF. Je suis prêt à faire ce qu'on me demande, comme réserviste ou comme titulaire. "

Que fera l'Impact cette saison?

Après un début difficile l'an dernier, un début pénible qui a mené à la démission de Nick De Santis comme entraîneur-chef et à l'arrivée de John Limniatis dans les mêmes fonctions, l'Impact s'est drôlement bien replacé. Conquête du championnat canadien devant les rivaux des USL, les Whitecaps de Vancouver, et les Ontariens de la MLS, le Toronto FC. Puis, participation aussi surprenante que remarquable à la ligue des champions de la CONCACAF. Seule ombre au tableau : l'élimination de l'Impact contre les Whitecaps en demi-finale de la première division des USL.

Mais l'Impact a bougé au cours de la saison morte. Après avoir fait mal aux Montréalais en séries, Eduardo Sebrango a accepté de revenir avec son ancienne équipe. L'attaquant pourrait bien être le remède aux problèmes offensifs dont l'Impact a souffert ces dernières années. Il s'est déjà distingué en ligue des champions, avec trois buts en deux matchs, face à Santos Laguna.

Parmi les autres nouveaux-venus, le directeur technique, Nick De Santis, se réjouit particulièrement de l'acquisition d'un défenseur gaucher. Son nom : Mohama Atte-Oudevi, alias Zanzan. L'Impact n'avait aucune stabilité à ce poste d'arrière gauche depuis le départ de Mauricio Vincello après la saison 2007. Zanzan, un Togolais, pourrait combler le vide. En revanche, Alex Surprenant a été renvoyé à Trois-Rivières pour commencer la saison avec l'Attak.

Mauro Biello est bien placé pour évaluer son équipe, lui qui était de la toute première édition de l'Impact. À quel rang se situe cette formation dans l'histoire? " C'est peut-être la meilleure équipe sur papier, une des équipes les plus complètes. Et on ne va pas s'arrêter sur nos succès de l'an dernier. On sait ce que ça prend pour accomplir de telles choses. "

Selon Biello, un des grands défis reviendra aux entraîneurs. L'équipe a beaucoup de profondeur, surtout en milieu de terrain. " Ce sera difficile de garder tout le monde heureux. Il y aura beaucoup de compétition à l'interne, mais ça pourrait être une bonne chose ".

Les retombées de la LDC

Les succès en ligue des champions ont permis à l'Impact de gagner en crédibilité. Des clubs étrangers, européens et mexicains, ont contacté l'Impact pour affronter l'équipe montréalaise en matchs amicaux cet été. Les discussions sont en cours. On pourrait donc avoir deux ou trois matchs à saveur internationale en juillet à Montréal. C'est du moins ce que laissait entendre Joey Saputo, le président de l'Impact, mercredi, lors du banquet de l'équipe.