YOKOHAMA, Japon (AFP) - Le Brésil a décroché dimanche sa cinquième Coupe du monde de soccer après un parcours sans faute où la Seleçao a gagné ses sept rencontres, marqué dix-huit buts pour quatre encaissés seulement, avec en prime dans ses rangs le meilleur buteur du tournoi, Ronaldo, avec huit buts.

Après des éliminatoires calamiteux, où les "Auriverdes" ne se sont qualifiés qu'à la dernière journée, la marche triomphale des joueurs de Luiz Felipe Scolari commence le 3 juin à Ulsan, en Corée du Sud, lors d'un premier match difficile contre la Turquie.

Après avoir été menés 1 à 0 à la mi-temps, les Brésiliens s'imposent 2 à 1 (Ronaldo et Rivaldo sur penalty) grâce à l'extraordinaire mobilité de Juninho Paulista en milieu de terrain. Ils ne doivent cependant leur victoire qu'à un penalty controversé, après une faute commise à la limite de la surface de réparation.

Autre note négative, Rivaldo écope d'une forte amende pour avoir simulé une blessure à la tête, ce qui a provoqué l'exclusion du Turc Hakan Unsal.

Toujours en Corée du Sud, le Brésil se rend ensuite à Seogwipo pour rencontrer la Chine de Bora Milutinovic, dont c'est le premier Mondial.

Le génie de Rivaldo

Le géant du soccer mondial dispose facilement (4-0) du géant démographique. Pour l'occasion, Ronaldo marque encore, et Roberto Carlos expédie dans les filets un coup franc supersonique que le gardien chinois ne voit pas passer.

Déjà qualifié, le Brésil joue quand même le jeu jusqu'au bout en s'imposant 5 à 2 contre le Costa Rica. Ce résultat permet aux Turcs de se qualifier, ce qui aura son importance par la suite, en demi-finale, quand les deux équipes se retrouveront.

Direction le Japon. A partir des matches à élimination directe, Scolari remplace Juninho Paulista par Kleberson pour donner davantage d'épaisseur défensive au milieu de terrain.

A Kobe, en huitième de finale, le Brésil frôle pourtant le pire contre une vaillante équipe de Belgique, qui ouvre le score en première mi-temps par Marc Wilmots. Mais le but est refusé pour une obscure raison.

Un coup de génie de Rivaldo, et un second but de Ronaldo, mettent finalement les hommes de Scolari en orbite pour les quarts de finale contre l'Angleterre, qui de son côté dispose du Danemark 3 à 0.

Ronaldo fait plier Kahn

Nouvelles sueurs froides à Shizuoka. Les Anglais prennent l'avantage grâce à un but de Michael Owen, avant d'offrir des espaces aux Brésiliens. Ronaldinho devient alors l'homme du match en trois épisodes. Comme Maradona, en 1986 contre ces mêmes Anglais, il traverse le terrain balle au pied, élimine plusieurs adversaires avant de donner en cadeau un but à Rivaldo.

Le joueur du Paris Saint-Germain évite la prolongation avec un coup franc de plus de 30 mètres qui lobe l'infortuné David Seaman en position trop avancée. Puis il écope d'un carton rouge.

Sans Ronaldinho donc, le Brésil retrouve la Turquie, son adversaire du premier match, en demi-finale à Saitama. Au grand soulagement de la "Torcida" (les supporteurs), Ronaldo, remplacé contre l'Angleterre en raison d'une douleur musculaire à la cuisse gauche, peut tenir sa place. Grand bien fasse à la Seleçao, puisque le "Phénomène" inscrit d'un "pointu" croisé en début de seconde mi-temps son sixième but du tournoi - le but de la victoire qui permet au Brésil d'affronter en finale l'Allemagne pour la première fois.

La suite est connue. Ronaldo, encore lui, fait plier deux fois Oliver Kahn, le gardien allemand qui n'avait encaissé qu'un seul but en six matches jusque là. Le Brésil s'offre un "penta", un cinquième titre de champion du monde. "Avec ce résultat, le soccer brésilien est de nouveau respecté et applaudi", constate Roberto Carlos.