ISTANBUL - Les autorités turques ont rejeté l'appel formulé jeudi par le club de football de Fenerbahçe, champion de Turquie en titre, pour son exclusion de l'édition 2011-2012 de la Ligue des champions en raison d'une enquête judiciaire sur les matches arrangés, ont rapporté les médias.

L'avocat du club stambouliote Haluk Burcuoglu avait déposé une requête d'appel dans la matinée auprès du comité d'arbitrage de la Fédération turque de football (TFF).

La TFF avait décidé mercredi d'exclure Fenerbahçe de la C1 qui a été remplacé en phase de poules par un autre club turc, Trabzonspor, a annoncé l'UEFA.

"Cette décision n'a rien à voir avec la justice (...) La TFF n'a pas autorité à exclure un club de la Ligue des champions", a affirmé l'avocat aux journalistes.

Le comité d'arbitrage a jugé que la décision de la TFF était "conforme aux règles" et a rejeté l'appel, précise l'agence Anatolie.

Le club turc n'a d'autre option que de saisir désormais le Tribunal arbitral du sport (TAS), souligne-t-on de source proche de Fenerbahçe

Dans des déclarations à la presse turque le président de la TFF, Mehmet Ali Aydinlar, a précisé que si Fenerbahçe, visé par d'importans soupçons, n'était pas exclu de la C1, l'UEFA "aurait pu exclure la Turquie pendant 8 ans" des compétions internationales.

La presse sportive estime à 25 millions d'euros le manque à gagner de Fenerbahçe en raison de cette exclusion.

La TFF a expliqué sa décision par des avertissements qui lui ont été envoyés par l'UEFA. L'instance européenne du football a indiqué qu'une exclusion du club stambouliote serait une sanction qui lui permettrait de ne pas ouvrir elle-même une enquête disciplinaire.

La TFF a choisi de retirer Fenerbahçe, car le club refusait de se désengager de lui-même.

Fenerbahçe a dénoncé avec virulence son exclusion, accusant la TFF d'avoir cédé "à la position illégale de l'UEFA".

Trente personnes ont été inculpées et emprisonnées depuis juillet en attendant d'être jugées dans le cadre d'une enquête inédite concernant des matches truqués et le versement de pots-de-vin.

Le président de Fenerbahçe, Aziz Yildirim, figure parmi les suspects.

Jeudi, le vice-président de Fenerbahçe Nihat Özdemir a démissionné, en signe de protestation à la décision de la TFF.