S'il y a une leçon à tirer de la dernière sortie du CF Montréal, c'est qu'il faut parfois prendre les statistiques d'un match avec un grain de sel.

Possiblement l'équipe de l'heure en MLS avec sa série de six parties sans défaite et ses trois victoires consécutives, le CF Montréal a eu le ballon dans ses pieds pendant plus de la moitié du match, mercredi soir au Red Bull Arena. Toutefois, les nombreuses passes réussies n'ont abouti à rien dans une défaite de 1-0 contre le New York City FC.

Après le revers, l'entraîneur-chef Wilfried Nancy a voulu remettre les pendules à l'heure en affirmant sans hésiter que son équipe avait joué un bon match, en ce sens qu'elle avait mis en pratique les enseignements des jours précédant ce rendez-vous.

Sauf que le mordant nécessaire pour finir les actions, qui avait tant contribué à la spectaculaire victoire de 5-4 contre le FC Cincinnati samedi au stade Saputo, n'y était pas face à une équipe de meilleure qualité, il faut le reconnaître.

Le CF Montréal a complété la rencontre avec un seul tir cadré, et aucun en deuxième demie.

L'équipe montréalaise, dont on a tant vanté la profondeur jusqu'à maintenant cette saison, était privée de quatre joueurs importants en Samuel Piette, Kamal Miller, Romell Quioto, tous trois à la Gold Cup, et en Kiki Struna, non disponible.

Et ce devrait aussi être le cas dimanche soir alors que le CF Montréal rendra visite au Revolution de la Nouvelle-Angleterre, qui domine aisément le classement de l'Association Est.

D'ailleurs, possiblement en prévision de ce qui sera alors un troisième match en huit jours, Nancy a entamé la rencontre de mercredi avec Djordje Mihailovic, Mason Toye et Lassi Lappalainen sur les lignes de côté.

Le premier a été dépêché dans la mêlée à la 60e minute et les deux autres, à la 71e. Ces insertions n'ont toutefois pas permis de modifier l'allure de la partie.

Qu'à cela ne tienne, les propos de Nancy, du défenseur Joel Waterman et de l'attaquant Bjorn Johnsen laissaient transparaître une certaine sérénité malgré ce premier revers en deux mois et cette occasion ratée de modifier le livre des records de l'équipe.

« Nous étions invaincus à nos six derniers matchs. Nous ne voulons jamais perdre, mais félicitations à New York. C'est une bonne équipe », a déclaré Waterman.

« Je suis fier de la façon dont nous nous sommes battus. Notre possession était bonne. D'une certaine façon, nous avons été naïfs sur le ballon. C'est dommage d'accorder un but de cette façon et qu'il soit décisif », a ajouté le défenseur canadien.

Waterman faisait allusion au fait qu'Ismael Tajourdi-Shradi, à la 29e minute de jeu, ait marqué à la suite d'un long dégagement du gardien Luis Barraza et à la suite de ce qui a semblé être un manque de communication entre le gardien James Pantemis et le défenseur Zorhan Bassong.

Par ailleurs, s'il avait fallu que la chance favorise Bjorn Johnsen 20 minutes plus tôt et que le ballon fasse vibrer le haut des cordages du filet de Luis Barraza plutôt que la barre transversale, l'issue aurait pu être différente. Le discours aussi.

Du coup, aussi, le CF Montréal aurait pu éditer un record avec un septième match sans défaite, et s'approcher d'une autre marque d'équipe, celle du nombre de victoires d'affilée, bloquée à cinq depuis la saison inaugurale du club montréalais en MLS, en 2012.

« La plupart des joueurs ne regardent pas le classement tant que l'on n'est pas arrivé au milieu de la saison. Nous ne pensons pas au fait que nous avons gagné les trois matchs précédents, ou perdu nos trois derniers matchs. Nous jouons notre style de football, nous jouons bien et nous obtenons des résultats en ce moment », a souligné Johnsen, qui s'est vu refuser le filet égalisateur à la 48e minute parce qu'il était hors-jeu.

« (New York City FC) a marqué un but chanceux, il s'en est tiré avec une victoire de 1-0 et je ne pense pas qu'il soit nécessaire d'être si sévère. Il a obtenu un but bizarre et c'est comme ça. On passe au prochain match contre la Nouvelle-Angleterre », a ajouté Johnsen.