MONTRÉAL – Le nom d’Ignacio Piatti a refait surface dans les discussions entourant le CF Montréal depuis la victoire de 5-4 signée par le club samedi soir. Et il n’est pas ici question de nouvelles rumeurs au sujet d’un possible retour du populaire joueur argentin.

Ces jours-ci, les allusions à ce bon vieux Nacho apparaissent plutôt sous la forme de comparaisons avec son compatriote Joaquin Torres, qui a offert une performance marquante lors du premier match de la saison au Stade Saputo.

Inséré dans la formation partante pour la première fois depuis son acquisition, Torres s’est enfin révélé comme le joueur qu’avait décrit le directeur sportif Olivier Renard au moment de son embauche.    

« Il aime jouer dans la verticalité et percuter la défense grâce à ses qualités en un contre un », avait présenté Renard en février. Cinq mois plus tard, le dynamique ailier a joué à la hauteur de ces promesses. Il a marqué son premier but de la saison pour créer l’égalité 2-2 à la 34e minute, puis a été crédité de sa première passe décisive sur le but d’Ahmed Hamdi qui créait l’égalité 4-4 à la 74e minute.

Deux des cinq tirs que Torres a dirigés vers le filet adverse ont frappé le poteau. Il a remporté quatre duels balle au pied et provoqué trois fautes de l’adversaires, deux sommets dans le camp montréalais. Il a aussi dirigé cinq centres dans la surface du FC Cincinnati.

« Je suis entré dans ce match avec beaucoup de confiance, a dit la recrue de 24 ans par le biais d’un interprète après l’entraînement de lundi. J’ai tenté dès le départ de trouver les espaces et les failles dans la défense pour les punir. Heureusement pour l’équipe, ça a bien fonctionné. »

Torres avait été très peu utilisé par l’entraîneur-chef Wilfried Nancy avant cette éclosion libératrice. Il n’avait participé qu’à six matchs, tous dans un rôle de substitut, pour un maigre total de 69 minutes. Contre Cincinnati, il en a joué 93 avant d’être remplacé par Clément Bayiha dans les arrêts de jeu. Nancy avait justifié sa décision de limiter ses opportunités par « une question de système ».

« J’attendais ce moment avec impatience. C’est vrai que je n’avais pas eu beaucoup de minutes en début de saison. J’ai eu la chance de commencer et je voulais en profiter le plus possible. Je me suis senti très bien », a humblement réagi cette boule d’énergie de 5 pieds 5 pouces.

« Sur le terrain, j’essaie de m’amuser tout en étant conscient de mes responsabilités défensives. Mais essayer de déstabiliser l’adversaire, c’est ce qui me plaît, c’est mon style. »

« C’est un départ qu’il attendait depuis longtemps, a commenté Zorhan Bassong, heureux pour son coéquipier. Il est là toujours à l’entraînement, il travaille super fort, il est concentré et il en a envie. C’est un petit gars qui est super motivé. Il attendait son moment et il l’a saisi avec brio. »

Bassong trouve ses marques

Les exploits de Torres, combinés aux doublés de Mason Toye et Ahmed Hamdi, ont permis au CF Montréal de survivre à un rare excès de générosité en défensive. L’équipe n’avait concédé que deux buts à ses cinq matchs précédents.

« C’est sûr que les entraîneurs, en général, ils n’aiment pas les matchs comme ça, a admis Bassong. Ils préfèrent justement qu’on encaisse le moins de buts possible. Mais je pense que dans l’ensemble, ils restent relativement satisfaits de ce match. Tous les buts qu’on a encaissés, ce sont des erreurs qu’on a commises, ce n’est pas qu’on nous a mis en difficulté. »

« C’est sûr que c’est frustrant, mais on a réussi à rester concentrés. En restant sur notre tâche, on a su les mettre en difficulté et à la fin, ça a payé », s’est consolé le jeune Québécois.

La défensive montréalaise est présentement fragilisée par l’absence de certains piliers. Kamal Miller se trouve avec la sélection canadienne qui participe à la Gold Cup. Kiki Struna est quant à lui « indisponible », selon le dernier rapport offert par Nancy.

À l’entraînement lundi, le nouveau venu Robert Thorkelsson, récemment embauché en réaction au départ de Luis Binks, s’est entraîné à l’écart du groupe. Il faudra donc patienter avant de le voir contribuer sur le terrain.  

Cette faille dans la profondeur du groupe force d’autres joueurs à sortir de leur zone de confort afin d’apporter leur pierre à l’édifice. Bassong est l’un de ceux-là. Latéral gauche de formation, il a été utilisé en défense centrale contre Cincinnati.

À l’instar de Torres, Bassong a dû attendre son tour avant de trouver sa place dans le XI partant, mais il a maintenant débuté quatre des cinq derniers matchs des siens.

« Tranquillement, je suis en train de me familiariser avec le système. Plus je joue, plus je mets mes marques sur le terrain, plus je suis à l’aise et je tente de nouveaux trucs. Le coach communique beaucoup avec moi, il me met à l’aise, il me dit quoi faire. On parle énormément par rapport au rôle qu’il veut que j’occupe sur le terrain. Je commence à saisir les notions qu’il me demande d’appliquer et franchement à me sentir de plus en plus à l’aise. »

Fort d’une troisième victoire consécutive, le CF Montréal n’a pas subi la défaite à ses six derniers matchs. Ses 22 points lui valent le quatrième rang du classement de l’Association Est à l’approche de la mi-saison.

Le onze montréalais disputera deux matchs cette semaine. Mercredi, il sera au New Jersey pour affronter le New York City FC, qu’il a battu début juillet. Il affrontera ensuite le Revolution de la Nouvelle-Angleterre, meilleure équipe dans l’Est, dimanche.