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Des couleurs à reprendre sur la route

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MONTRÉAL – De tous les accomplissements de l'édition 2022 du CF Montréal, le plus remarquable aura sans doute été son efficacité dans les stades ennemis. Dans un superbe pied-de-nez aux probabilités, l'équipe avait remporté 11 de ses 17 matchs sur la route, un sommet dans l'histoire de la MLS.

L'exploit allait toujours être difficile, voire impossible, à rééditer. Mais à peine quelques mois après son inscription dans les annales du circuit Garber, les performances de l'équipe se retrouvent à l'autre extrême du spectre des possibilités.

Avant même que la neige soit fondue sur la métropole québécoise, le CFM doit déjà justifier autant de revers à l'étranger qu'il n'en a encaissés de mars à octobre la saison dernière. De son prochain déplacement en Nouvelle-Angleterre, il pourrait revenir bredouille pour une cinquième fois en 2023.

Plus la saison progresse, moins ces contre-performances en territoire hostile sont facilement justifiables. Après avoir fait plutôt belle figure à Miami et s'être défendu honorablement à Austin, le onze montréalais n'a cadré aucun tir lors de ses deux voyages suivants à Nashville et Vancouver. Il est d'ailleurs toujours à la recherche d'un premier but cette saison ailleurs qu'au Stade olympique.

En Colombie-Britannique, les Gris ont subi 29 tirs au but et encaissé cinq fois, des chiffres grossiers malgré des effectifs réduit par l'attribution d'un carton route.

« Même à dix joueurs, on a donné des buts qu'on n'aurait pas dû donner », acquiesçait Joel Waterman jeudi en réponse à la suggestion que l'équipe avait fait un gros pas en arrière à Vancouver.  

L'avocat du diable plaidera que Montréal compte désormais sur un alignement de moindre qualité qui s'ajuste toujours aux demandes d'un nouvel entraîneur. La Couronne répliquera que l'édition actuelle peut faire son apprentissage au gré d'un calendrier relativement léger libéré d'obligations en Ligue des champions.

« C'est certain que les comparaisons sont inévitables, comprend Romell Quioto. Mais si on veut comparer avec l'an dernier, on avait eu un début de saison très difficiles avec quatre défaites. On avait même perdu à la maison contre Philadelphie. Je crois que l'important, c'est de garder notre calme. La saison est très longue. Une fois que les bons résultats vont commencer à s'enchaîner, ça va faire du bien à tout le monde et on va commencer à trouver un rythme comme l'an dernier. »

Plus que le talent, on sentait que la dernière mouture dirigée par Wilfried Nancy était animée d'un état d'esprit conquérant, libre de tout complexe, sur la route.

« Qu'on joue à domicile ou à l'étranger, on jouait de la même façon. On jouait notre style de football, s'est remémoré Waterman. Je continue de croire que nos façons de faire ne devraient pas changer sur la route. C'est évidemment plus difficile quand les partisans adverses sont contre toi et que les conditions, le décalage horaire par exemple, te sont défavorables. Mais on n'est pas ici pour se trouver des excuses. Il faut juste rester fidèles à nos façons de faire. »

« Ça passe surtout par une bonne organisation défensive, a répondu l'entraîneur-chef Hernan Losada lorsque questionné sur ce qu'il manquait à son équipe pour qu'elle soit compétitive une fois sortie du 514. Il y a ensuite les choses que tu as dites : rester concentrés, rester forts mentalement dans les moments difficiles. »

Les erreurs individuelles, a-t-il ajouté, devront aussi être réduites à un minimum.

Waterman fait son mea culpa

Waterman a décrit la dégelée à Vancouver comme « la pire journée de travail possible ». Le natif d'Aldergrove en Colombie-Britannique jouait devant plusieurs membres de sa famille, mais les retrouvailles ont été douces-amères. Dans cette défaite sans appel, le défenseur central a été particulièrement exposé, jouant de mollesse sur au moins trois buts.

Jeudi, l'international canadien a admis ses torts, mais aussi ceux de ses frères d'armes, en se faisant le porte-parole d'une charnière centrale mise à mal.

« Ça n'a pas été assez bon et on le sait. Ce n'est pas juste nous trois, ça doit être un effort collectif, mais il faut être plus difficile à affronter et ça commence avec nous. On a accordé des buts évitables, on cherche encore notre premier jeu blanc de la saison et je prends ma partie du blâme. Je dois être meilleur. »

Même si son équipe a été blanchie dans quatre de ses cinq matchs, Losada a déclaré avant de quitter l'ouest canadien que la défensive représentait, collectivement, la grande faiblesse de son groupe. Waterman est d'accord avec lui.

« On sait qui on est et on est toujours aussi exigeants envers nous-mêmes. [Kamal Miller, Rudy Camacho et moi] sommes trois vétérans à l'arrière, trois gars qui doivent mieux faire et qui veulent être à la base des succès de l'équipe. On dit que la défensive gagne des championnats. Il faut retrouver cette mentalité où on prend plaisir à défendre et à garder la balle loin de notre but. Les propos de Hernan ne me vexent pas le moindrement. Je crois qu'il a entièrement raison. »