On s’attendait déjà à une semaine chargée chez le XI Montréalais. C’était sans savoir qu’on aurait droit à une première divulgation des salaires depuis 2019.

 

À la veille d’un troisième match en sept jours, voici quelques constats.

 

Multidimensionnel

 

Bjorn Johnsen aura monopolisé les faits saillants grâce à ses deux premiers buts dans l’uniforme montréalais. Ce sont toutefois ses déplacements en décrochage et son jeu en une touche qui m’ont le plus impressionnés.

 

On ne s’attend pas à voir autant de finesse dans le jeu d’un attaquant de 6 pieds, 5 pouces. Sa finition de l’extérieur du pied sur le deuxième but était pourtant d’une parfaite délicatesse.

 

L’art de faire oublier des présences de demi-teintes sur les quatre premiers matchs.

 

Fausse piste :

 

Lundi après-midi, Wilfried Nancy disait ne pas savoir si James Pantemis aurait des minutes de jeu en 2021. Quarante-huit heures plus tard, il était titulaire.

 

Je pourrais me tromper, mais je peine à croire qu’un coach aussi méthodique et réfléchi de Nancy ne savait pas déjà que Pantemis aurait bientôt du temps de jeu.

 

Il y a une différence entre ne pas dévoiler son jeu et envoyer son auditoire sur une fausse piste. Le deuxième cas de figure mène à un terrain glissant où la confiance devient fragile.

 

Depuis son arrivée, Nancy a été d’une grande générosité dans ses propos. Entre lui et Thierry Henry, il n’y a pas photo. Ses actions ont aussi démontré qu’on peut croire ses paroles sans se méfier d’intox ou d’arnaques.

 

Une réalité qui joue en sa faveur puisqu’il est facile de suivre et acheter son discours. Voilà pourquoi je ne trouvais pas nécessaire la diversion concernant les gardiens.

 

Ceci étant dit, le départ offert à Pantemis démontre une vision pour son développement que l’on n’a pas eu à l’époque où Maxime Crépeau était au club. Une décision qui m’a agréablement surprise.

 

Jamais vu

 

Face à Miami mercredi, Nancy était dans l’obligation de brasser la soupe pour la première fois de son règne.

 

À commencer par la présence du no 2 dans les buts, c’était le roulement d’effectif le mieux calculé et planifié de l’ère MLS à Montréal.

 

Dans le passé, on a vu des entraîneurs y aller de rotations bien assumées. Elles avaient toutefois comme objectif principal de reposer le XI type en vue du prochain match. Résultat des courses? On avait trop souvent l’impression d’assister à un match décousu d’une équipe B envoyée à l’abattoir.

 

On a vécu tout le contraire en milieu de semaine. L’équipe était en jambes, le match excitant et le résultat des plus satisfaisants.

 

De l’ordre dans les dépenses 

 

Wilfried Nancy aurait beau avoir un plan du tonnerre pour faire tourner son groupe et le garder affuté, si la qualité n’y était pas ce serait un coup d’épée dans l’eau.

 

En ce sens, le travail d’Olivier Renard doit encore être salué. Le Belge a non seulement assemblé un groupe équilibré, il l’a fait en mettant de l’ordre dans les finances. C’est du moins ce que l’on constate en consultant les salaires divulgués par l’association des joueurs pour une première fois depuis l’arrivée du directeur sportif.

 

Malgré son nouveau contrat et une augmentation de salaire, Romell Quioto reste 400,000$ moins cher que Maxi Urruti ne l’était. Avec son début de saison, les 85,000$ qu’on verse à Kamal Miller en font un des meilleurs rapports qualité/prix de la MLS au grand complet.

 

Quant au plus haut salarié du club, Victor Wanyama devra élever son jeu d’une, voire deux coches pour justifier ses 3 millions. S’il n’y arrive pas, ce serait très cher payé pour sa dernière année de contrat en 2022.