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CF Montréal : éternel sous-estimé

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Mise à jour

COLLABORATION SPÉCIALE

 

RDS et RDS.ca présenteront le match d'ouverture de la saison du CF Montréal contre l'Inter Miami, samedi soir dès 18 h 30 avec l'émission d'avant-match.
 

Pensez-y! Vous habitez en Géorgie, en Floride ou à New York. Comme c'est votre habitude, vous faites vos recherches d'avant-saison en MLS. Vous commencez à connaître le manège.

 

Quand vient le temps d'analyser les perspectives montréalaises pour l'année, vos devoirs de février vous mènent rapidement vers des scénarios plus rocambolesques les uns que les autres.

 

En 2020, Thierry Henry arrivait en grande pompe à la tête de l'équipe, mais Nacho Piatti (buteur le plus prolifique de l'histoire du club) voulait rentrer en Argentine après s'être sauvé par la porte d'en arrière (littéralement) du bilan de saison 2019.

 

L'année suivante, les médias sociaux étaient encore à feu et à sang après la décision de remplacer l'Impact et son logo fleurdelisé, par le CF Montréal et son flocon.

 

L'an dernier, trois mois après le départ de Kevin Gilmore, le club était toujours à la recherche d'un président et se retrouvait à couteaux tirés avec des Ultras bannis du Stade Saputo.

 

C'est sans compter l'absence d'un maillot primaire pour commencer la saison 2023, l'aspect francophone dans la Métropole et ces fameux matchs à l'intérieur qui sont parfois menacés de report en raison d'accumulation de neige sur la toile du Stade olympique.

 

L'arrivée d'un 9e entraîneur en 11 ans et la volonté de Kei Kamara d'être échangé n'aident pas non plus.

 

On souhaite tous l'objectivité absolue, mais il faut être fait fort en s'il vous plaît pour ne pas laisser tout ce bagage affecter notre analyse.

 

Carburant

 

Voilà pourquoi je ne m'offusque pas de voir que 11 des 13 experts de MLSsoccer.com placent le CF Montréal hors des séries (10e place ou pire sur 15).

 

Avec un modèle d'affaires qui ne mise plus sur les coups d'éclat, le club se doit d'embrasser cette position de négligé. Pour quelques années du moins. Les deux dernières campagnes ont montré que ce statut peut servir de précieux carburant pour motiver les troupes, remplir le Stade Saputo et faire bonne figure en séries.

 

Après une saison record en 2022, six joueurs du CF Montréal représentaient le Canada à la Coupe du monde en novembre dernier. Depuis, la fleur de lys est de retour sur le logo, les abonnements de saison sont en hausse, Olivier Renard continue son recrutement cohérent et Gabriel Gervais est de plus en plus maître à bord après presque un an de présidence.

 

N'en déplaise aux experts, je préfère ce travail de fond aux shows de boucane du passé qui camouflaient des bases extrêmement fragiles.

 

Continuité

 

Les départs de Djordje Mihailovic (Pays-Bas), Alistair Johnston (Écosse) et Ismael Koné (Angleterre) ont rempli les coffres de la famille Saputo avec des revenus de transferts qui dépasseraient les 15 M$. En revanche, ils posent quelques défis sportifs à Renard et son nouvel entraîneur, Hernan Losada.

 

Malgré ces trous à combler (73 départs combinés en 2022), le sentiment de continuité persiste chez le CF Montréal. Une continuité qu'on se doit de saluer puisque c'est le troisième coach à s'inscrire dans cette même philosophie de jeu. Une approche tournée vers un jeu offensif, entreprenant et excitant.

 

Fut un temps où la philosophie du club changeait du tout au tout lorsqu'un nouvel entraîneur arrivait à la barre. Cette époque semble heureusement révolue.

 

Pierre d'assise

 

Depuis deux ans, les succès du CF Montréal passent par l'art de construire de derrière. Par sa capacité à sortir de son tiers défensif lorsque l'adversaire veut l'intimider avec un pressing haut. Dans pareilles circonstances, l'importance du gardien croît de manière exponentielle.

 

C'est une facette du jeu qui a fait très mal aux hommes de Wilfried Nancy en début d'année 2022. La défense montréalaise avait accordé 14 buts à ses 5 premiers matchs de championnat.

 

Sebastian Breza n'en était pas le seul responsable, mais ses difficultés ont contribué positivement avec ses pieds étaient une embûche de taille.

 

La décision de laisser partir Breza dans l'entre-saison et de donner officiellement le rôle de no.1 à James Pantemis témoigne d'une volonté de faire des choix de personnel cohérents avec le projet de jeu.

 

En 2023, une équipe qui veut construire de derrière se doit d'avoir un gardien capable de jouer balle au pied. Pantemis tombe dans cette catégorie.

 

Le portier de 26 ans a un énorme coup à jouer pour le reste de sa carrière en MLS.

 

Heureusement pour lui, la défense qui s'alignera devant lui devrait rester inchangée. Un autre élément de continuité qui aidera la cause du XI montréalais en début de saison.

 

Une saison qui sera officiellement lancée ce samedi soir sur les ondes de RDS avec un déplacement à Miami.