Le CF Montréal défait le Charlotte FC et évite de subir un 3e revers de suite
CF Montréal samedi, 25 juin 2022. 21:31 samedi, 25 juin 2022. 23:26MONTRÉAL – Mathieu Choinière a commencé sa soirée sur le banc. Il l’a terminée avec le but gagnant.
Le milieu de terrain québécois a marqué seulement deux minutes après son entrée dans le match, samedi, et le CF Montréal a conclu une semaine difficile avec une réconfortante victoire de 2-1 sur Charlotte FC.
Blanchis à leur dernier match au Stade Saputo et humiliés en milieu de semaine à Toronto, les Montréalais ont signé une première victoire depuis le 28 mai pour grimper au deuxième rang du classement serré de l’Association Est.
Choinière est entré dans le match au retour de l’entracte. Ismaël Koné et lui ont reçu le mandat de remplacer Lassi Lappalainen et Ahmed Hamdi. Le premier, qui revient d’une longue absence reliée à la COVID-19, avait donné ce qu’il avait à donner. L’autre avait connu une première demie difficile.
Le message de l’entraîneur Wilfried Nancy pour ses jeunes substituts? « Il nous a dit d’animer le couloir, de chercher la profondeur un peu plus. C’est exactement ce qu’on a fait », a résumé Choinière.
À la 47e minute, le piston gauche a reçu un ballon de Romell Quioto et a détalé dans son corridor. Après avoir pénétré la surface adverse sans grande résistance, il a effectué un crochet vers la droite avant de croiser une solide frappe du pied droit.
L’homme du match a souri quand on lui a fait réaliser que son geste lui avait donné des airs d’Ignacio Piatti.
« Je l’ai tellement vu faire, je pourrais faire une dédicace à Nacho! Je me suis fait tellement fait déjouer comme ça », a humblement confessé Choinière.
« Ça fait depuis l’âge de 12 ans qu’il est au club, il a sûrement pu observer Nacho. Mais il le fait bien ce geste là à l’entraînement, a noté Nancy. Il en a mis pas mal aussi quand il était avec l’équipe de l’Académie. C’est bien pour lui, c’est bien pour l’équipe. »
Le but, qui brisait une égalité de 1-1, ne s’est pas affiché au tableau avant de longues minutes. L’arbitre Nima Saghafi a dû aller observer la reprise après avoir reçu le signal de l’officiel vidéo.
« Je stressais, a admis Choinière. Je me demandais ce qu’ils avaient pu voir qu’on n’avait pas déjà vu. Quand il a pointé au milieu du terrain j’étais vraiment soulagé. »
« À partir du moment où ça prend du temps et qu’ils vont voir la vidéo, la plupart du temps, ils reviennent sur la décision, a craint Nancy. Max, notre analyste vidéo, nous avait dit qu’ils pouvaient effectivement siffler le hors-jeu. Mais on le prend. On avait besoin de ça en ce moment. »
Romell Quioto a été l’autre buteur des vainqueurs, qui sont ainsi parvenus à clôturer un séjour de quatre matchs MLS à domicile avec une fiche de 2-2. Son but est survenu à la sixième minute. Trois minutes plus tard, Charlotte créait l’égalité par l’entremise du défenseur Guzman Corujo.
Charlotte était privé de dix joueurs en raison des restrictions liées au protocole COVID-19. Son gardien numéro un Kristijan Kahlina, le milieu de terrain Ben Bender et l’attaquant Andre Shinyashiki étaient parmi les absents de marque. Son cerbère remplaçant, George Marks, disputait son premier match en carrière en MLS.
Le retour de Toye...
La rencontre a été marquée par le retour au jeu de Mason Toye, qu’une blessure avait contraint au rôle de spectateur depuis le début de la saison.
L’attaquant, auteur de sept buts en 14 parties la saison dernière, est entrée à la 78e minute en remplacement de Joaquin Torres. Son apparition a été chaudement accueillie par la foule de 13 520 spectateurs, à qui il a rendu les applaudissements en prenant place à son poste.
Toye a failli ouvrir son compteur sur sa toute première action, quelques secondes après sa rentrée. Visé par un centre de Quioto, le grand Américain a mis la tête sur le ballon, mais sa déviation a tout juste raté le cadre.
« C’est dommage qu’il n’ait pas marqué ce but-là, a reconnu Nancy. Pas pour moi, par pour mes stats, mais vraiment pour lui. Je voulais vraiment lui donner quelques minutes. C’était prévu qu’il aille jouer avec la réserve, mais on avait besoin de lui. [...] Je suis content qu’il revienne parce qu’il a beaucoup travaillé et a été très courageux parce que vous garantis que lors de sa première blessure, il était proche de revenir. »
...et des Ultras
Il y avait du nouveau au stade en cette chaude soirée de juin. La section 132, silencieuse depuis sa réouverture en début de saison, fourmillait comme à l’époque où elle était reconnue comme le fief du groupe de supporters Ultras Montréal.
À la fin de la période d’échauffement, une centaine de partisans y ont pris place et y ont déroulé une grande bannière sur laquelle on pouvait lire « Impact Montréal ». À la deuxième minute du match, le groupe a dévoilé un message qui disait : « Pour toujours on chantera ton nom, Impact! » avant de se lever d’un trait pour danser et chanter.
En deuxième demie, les bruyants revenants ont brandi une rime à saveur éditoriale, « Rebrand local, échec international ». Un peu plus tard, un cri du cœur : « Droits, fiers et sans regrets, notre combat continue », suivi du déclenchement de fumigènes qui ont rapidement couvert la surface de jeu.
« Je l’ai su juste avant de commencer le match, je n’étais pas au courant, a dit Nancy. Je les ai entendus. Il y a eu des rebondissements entre les deux kops, il y a eu du bruit. Maintenant, tant mieux si y a une opportunité pour que les fans reviennent, tout le monde. Que ça soit les Ultras, les 1642, pour moi ce sont les mêmes. »
« C’était le fun. C’est le fun de voir tous les partisans dans le stade, s’est réjoui Choinière. Plus il y en a, plus on entend de bruit et ça nous motive. Ils sont les bienvenus et ça fait plaisir. »
Opposants assumés au changement d’identité effectué par le CF Montréal sous la présidence de Kevin Gilmore, les Ultras Montréal n’avaient pas été vus au Stade Saputo depuis la décision du club de condamner la section 132 en raison notamment « d’agissements répétés de violence, d’agression verbale et physique, d’intimidation et de vandalisme ». L’Association des supporters de l’équipe avait vivement décrié cette décision jugée « arbitraire » et « abusive ».
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