MONTRÉAL – Pour un deuxième match de suite, Wilfried Nancy a eu la main heureuse avec les ajustements qu’il a jugé bon d’apporter dans le feu de l’action.

En milieu de semaine à Orlando, le but vainqueur et celui d’assurance ont été marqués par deux joueurs – en l’occurrence Lassi Lappalainen et Sunusi Ibrahim – qui venaient à peine de faire leur entrée dans le match. Dimanche, c’est à la mi-temps que Nancy a pris les décisions que se sont avérées payantes dans la victoire de 2-0 du CF Montréal aux dépens du Fire de Chicago.

Après une première demie échevelée au cours de laquelle les locaux n’étaient pas parvenus à cadrer un seul tir, Nancy a demandé à ses joueurs de « mettre un peu plus de vitesse » dans leur jeu. Pour faciliter l’atteinte de cet objectif, l’entraîneur a pris la décision de retirer Samuel Piette du match pour le remplacer par Ahmed Hamdi, un milieu de terrain à caractère plus offensif.

Le message a été compris et la stratégie a porté fruits. Le corridor droit, pratiquement déserté dans les 45 premières minutes, est devenu un axe fertile dans une construction offensive soudainement plus dégourdie. Mathieu Choinière s’y est imposé en catalyseur avec Hamdi, justement, à la conclusion de plusieurs de ses actions.

« J’ai demandé à Hamdi d’être plus entre les lignes, de servir de point d’appui et de trouver les décalages parce qu’on savait qu’il y avait des supériorités numériques sur le côté », a expliqué Nancy.

Mais au-delà des détails tactiques, l’entraîneur montréalais a tenu à mettre en lumière l’abnégation de Piette et son effet positif indubitable, à son avis, sur le dénouement du match.

« J’ai dit à Sam que j’allais le sortir et on l’a dit dans le vestiaire, je tiens à remercier Sam. C’est ça un groupe. C’est notre capitaine, je lui ai dit que je faisais un changement tactique et il a été irréprochable dans l’état d’esprit. Il a galvanisé l’équipe et je lui dis bravo. C’est grâce à ça qu’on a gagné le match. »

Le défenseur Rudy Camacho a approuvé les propos de Nancy et par le fait même retourné le compliment à son entraîneur.

« C’est ce genre d’attitude dont on a besoin. Aujourd’hui c’est Sam, d’autres jours c’est d’autres joueurs et j’espère que ça va continuer comme ça, on en a besoin », a dit le vétéran.

« C’est vrai que Will essaie de concerner tout le monde. L’effectif tourne beaucoup, à chaque match il y a des joueurs qui entrent dans l’équipe, d’autres qui sortent. Il essaie de mettre cette osmose dans l’équipe. Pour l’instant ça marche et il n’y a pas de raison pour que ça ne marche pas jusqu’à la fin de la saison. »

Un duo dangereusement prometteur

Après un début de saison décevant, voire inquiétant, Romell Quioto est redevenu le dangereux attaquant que les partisans du CF Montréal ont découvert en 2020.

Le bouillant Hondurien a marqué dans un deuxième match de suite dimanche. Avec trois buts et deux passes décisives à ses quatre derniers matchs en MLS, le revoilà dans le rôle de leader offensif incontesté de l’équipe au moment où celle-ci avait désespérément besoin qu’un volontaire se propose pour combler le vide laissé par l’absence de Mason Toye.

Quioto a clairement développé des atomes crochus avec le milieu de terrain Djordje Mihailovic. Ses quatre derniers buts ont d’ailleurs pris naissance sur les semelles de son jeune partenaire, qui est lui-même en train de se faire un nom parmi les meilleurs fabricants de jeux de la MLS.

« Vous voyez la même chose que moi, a dit Mihailovic à un journaliste qui le questionnait sur sa symbiose avec Quioto. Quand j’ai été échangé, un membre des médias m’a demandé avec quel joueur j’avais le plus hâte de travailler et j’ai répondu Romell. C’est un attaquant tellement dynamique et son style de jeu cadre bien avec le mien. »

« Djordje aime faire des passes, il attend que les joueurs fassent les appels et Romell aime faire des appels, a résumé Nancy. [Quioto] est capable aussi de garder la balle pour nous soulager. Du coup, dernièrement, j’ai envie de dire qu’ils s’éclatent tous les deux. J’attends encore un peu plus d’eux physiquement parce que je sais qu’ils sont capables. On travaille aussi pour que d’autres relations s’installent parce que normalement, les équipes s’ajustent. Il faut qu’on ait d’autres armes. Mais je suis très content de ce que je vois. Ils respirent le football et sont sur la même page. »