Par où commencer?

 

311.

 

C’est le nombre de jours qui s’étaient écoulés depuis le dernier match au Stade Saputo. Entre temps, on a eu le temps d’aller aux pommes et aux sucres, on a vécu une seconde vague de pandémie, l’entraîneur a changé, Trump a été remplacé par Biden et le club a changé de nom.

 

Ça faisait un bout.

 

Pour célébrer son retour à la maison, le XI Montréalais a frappé un grand coup.

 

Que penser de cette victoire de 5-4 face au FC Cincinnati?

 

Sur la coche

 

Lorsqu’on parle d’attirer des gens au stade, on aboutit inévitablement sur un « il faut aller chercher des stars! »

 

Le match de samedi démontre que cette stratégie onéreuse n’est pas la seule option. Wilfried Nancy n’a pas de Didier Drogba, Nacho Piatti ou Marco Di Vaio à sa disposition.

 

Il a plutôt un groupe composé de plusieurs joueurs offensifs avec un facteur X.

 

Le flair de Mason Toye, la dernière passe de Djordje Mihailovic ou la capacité à accélérer le jeu d’Ahmed Hamdi en sont quelques exemples. Les dribbles dévastateurs de Joaquin Torres face à Cincinnati en étaient l’ultime démonstration.

 

Vu son manque d’expérience à plusieurs postes, l’équipe continuera d’offrir des performances inégales en 2021. Elle a toutefois de nombreux éléments capables soulever les foules.

 

On est loin de la Nacho dépendance dont a souffert le club pendant si longtemps.

 

Une star dans une équipe conservatrice se transformera plus en pétard mouillé qu’en feu d’artifice. Il n’y avait rien de conservateur samedi soir et les spectateurs sont rentrés à la maison en planifiant leur prochaine visite au stade. Mission accomplie.

 

Sur ma faim

 

James Pantemis a tout ce qu’il faut pour s’imposer comme no 1 à Montréal. Avoir les bons outils dans son coffre n’est toutefois pas suffisant. Il faut bien les utiliser dans les moments les plus importants.

 

Depuis la blessure de Clément Diop, Pantemis a fait des arrêts impressionnants et ses sorties aériennes sont convaincantes. C’est avec le ballon à ses pieds qu’on le sent parfois fébrile ou trop relaxe.

 

Il avait eu quelques frousses sur les matchs précédents. C’est finalement contre Cincinnati qu’il a payé cash pour son manque d’urgence.

 

Il se consolera peut-être en constatant qu’un vétéran comme Victor Wanyama peut aussi commettre une bourde menant à un but.

 

Sur la touche

 

Avec un déficit de 2-0 au bout de 15 minutes, Wilfried Nancy avait une consigne claire pour ses troupes. Continuez d’attaquer! Menés 4-2 avec 20 minutes à jouer, le discours n’avait pas changé.

 

Nancy aurait pu laisser la frustration prendre le dessus. Il aurait pu choisir de s’assoir sur le banc comme le faisaient parfois Rémi Garde et Thierry Henry lorsque la mission semblait impossible.

 

Même dans les moments les plus creux de la rencontre, on n’a jamais senti que le coach contemplait lancer la serviette. Ses changements et son langage corporel avaient tout d’un entraîneur qui croyait au miracle.

 

Une foi qui s’est avérée contagieuse pour les joueurs.

 

Sur la bonne voie

 

Au début du mois de juin, Jason Di Tullio a subi des chirurgies pour traiter un cancer du cerveau.

 

En voyant les célébrations d’après-match, j’ai le sentiment que l’équipe se nourrit du courage de son entraineur-adjoint pour passer à travers les moments plus difficiles. Inversement, Di Tullio continue de vibrer au rythme d’un groupe qu’il veut retrouver au plus vite après ses traitements.

 

Une combinaison parfaite pour que toute le monde surmonte les obstacles des prochains mois avant d’être réunis pour de bon.

 

Bon rétablissement à Jason.