Ne manquez pas 25 d'émotions : Bernier, dimanche dès 19 h, sur les ondes de RDS et RDS Direct.

On a l’impression de tout savoir sur Patrice Bernier. Et pourtant!

Mes collègues de RDS m’ont offert le privilège de visionner le documentaire sur l’ex-capitaine du XI montréalais avant sa diffusion ce dimanche (19 h, RDS et RDS Direct).

Bernier met en lumière des facettes de la vie de Patrice qui m’ont beaucoup interpellées.

Fini les complexes

En 2012, plusieurs voyaient son retour au bercail comme un coup marketing plus qu’un choix purement sportif. Ils n’avaient pas tout à fait tort. D’entrée de jeu, Jesse Marsch n’était pas son plus grand fan.

Dans l’immédiat, Bernier devait prouver à son nouvel entraîneur qu’il avait les qualités pour s’imposer en MLS. Son retour à Montréal était cependant motivé par une mission beaucoup plus importante pour son legs personnel et le développement de son sport dans la province.

Son intention était de revenir pour faire tomber le complexe d’infériorité dont souffrait le soccer québécois. Je ne sais pas si les complexes se sont complètement écroulés, mais Patrice les a fortement ébranlés. Ce sont maintenant les Samuel Piette et Maxime Crépeau de ce monde qui en profitent.

Une tête de foot

Ironiquement, ce n’est peut-être pas Bernier lui-même qui a posé le geste le plus marquant pour défendre la valeur des joueurs d’ici. Ce fait d’armes revient à sa femme.

Bernier revient évidemment sur le traitement que Frank Klopas réservait à son mari et la publication Facebook qui s’en est suivie en juin 2015. À l’époque, Mélisa Barile avait écrit tout haut ce que tout le monde pensait tout bas. Le club manquait de respect envers Patrice en laissant son coach errer aussi grossièrement dans la gestion de son capitaine.

Le documentaire met bien en valeur le fait que cette sortie publique n’était pas simplement l’œuvre de la femme de...

Ce n’était pas qu’un cri du cœur d’une femme qui se porte à la défense de son mari. C’était aussi l’analyse d’une tête de foot qui croyait sincèrement que le coach était dans le champ. Et elle avait raison.

La réaction de Jean Bernier (père de Patrice) à cette publication est particulièrement touchante.

Une business

On associe Patrice Bernier à la technique et au beau jeu. Derrière le puriste, il y a toutefois un homme qui a rapidement découvert la nature mercantile du foot.

C’est à la dure qu’il a appris que le sport est une business. Une soirée fatidique à Val-d’Or qui l’a fait basculer du côté soccer de la force, un transfert vers la Turquie qui n’a jamais abouti ou le constat que le salaire d’un joueur ne reflète pas nécessairement sa valeur marchande, n’en sont que quelques exemples.

On y est

Il y a vingt ans, on disait que le soccer serait traité différemment le jour où la génération qui l’a pratiqué occuperait des postes influents. La même logique s’applique dans les réalisations d’émissions de télé ou de documentaires dans le cas qui nous concerne.

Comme c’était le cas avec L’aventure du Manic, on sent dans Bernier la touche d’un réalisateur qui a joué.

Je suis le premier à me plaindre lorsqu’on tente de capter un match de soccer comme on capte un match de hockey. Avec, par exemple, un nombre incalculable de gros plans qui nous font rater l’action qui nous intéresse vraiment.

Dans ce cas-ci, j’ai le sentiment inverse. Philippe-André Moreau a joué et ça paraît dans son documentaire. Vingt ans plus tard, on y est!