MONTRÉAL – Le CF Montréal n’avait plus l’habitude de perdre. Plus de deux mois se sont écoulés entre sa défaite de mercredi dernier à Nashville et celle qui l’avait précédée, le 12 mars à New York.

Le onze montréalais a aligné huit matchs sans revers, un sommet historique pour le club, au cours de cette improbable séquence. Maintenant, s’il souhaite déjà repartir à la chasse au record, il ne pourrait espérer un meilleur contexte pour le faire.

À partir de dimanche, le CFM disputera ses quatre prochains matchs en MLS dans le confort de son domicile en plus d’y lancer la défense de son titre en Championnat canadien. Parce que ce bloc de matchs locaux sera coupé en deux par une trêve internationale de deux semaines, la troupe de l’entraîneur Wilfried Nancy ne foulera pas un terrain adverse avant le 29 juin à Seattle.

« On est contents d’avoir cette séquence à la maison, a affirmé Samuel Piette après une légère séance d’entraînement vendredi. On sait qu’on est puissants à la maison, qu’on joue bien, qu’on a cette confiance d’y jouer. La préparation est plus facile aussi quand tu n’as pas à voyager, tu n’as pas à revenir aux petites heures du matin. Donc c’est sûr qu’on est contents. »

Les Montréalais reviennent s’installer à la maison alors qu’ils occupent le troisième rang du classement de l’Association Est. Un bon rendement d’ici leur prochain voyage pourrait leur permettre d’arriver à la mi-saison confortablement installés parmi le groupe de tête de leur section.

Mais Nancy a toujours répété qu’il ne regardait pas le classement et fixer des objectifs pour des segments précis du calendrier ne fait pas non plus partie de ses habitudes.

« C’est toujours le prochain match, on veut le gagner. Donc qu’est-ce qu’on met en place par rapport à ça? », a demandé de façon rhétorique le stratège montréalais lorsqu’on l’a questionné sur sa façon d’approcher ce long séjour à domicile.

« Si tu me reposes la question pour les cinq derniers matchs de la saison, j’aurais peut-être des nuances dans ce que je dis. Mais là on est en milieu de saison. [...] Je ne raisonne pas en termes de "Ouais, si on a cinq points c’est bien, si on a huit points c’est bien". Je ne suis pas bon en maths de toute façon. »

De la visite rare

La première équipe à rayer de la liste sera donc Real Salt Lake. Détentrice de la cinquième place au classement dans l’Ouest, la formation de l’Utah a traversé ses quatre premiers matchs de la saison sans subir la défaite. Elle n’a toutefois passé que deux de ses huit tests suivants.

« [La vidéo] montre une équipe qui travaille, qui travaille bien ensemble, qui n’a pas peur de défendre en nombre et qui est capable aussi de presser à certains moments, a analysé Nancy. Ils peuvent avoir un jeu assez direct. Ils sont aussi capables de combiner, mais la plupart du temps c’est assez direct. Ce n’est pas une équipe de possession comme Charlotte. C’est une équipe agressive. Encore une fois, ça ne sera pas un match facile. »

« Ils comptent sur quelques jeunes joueurs américains que je connais personnellement, je sais qu’ils forment une jeune équipe pleine d’énergie, a décrit Djordje Mihailovic. L’équipe a tourné un coin l’année dernière et a attiré l’attention avec ses bonnes performances en éliminatoires. On ne peut pas la sous-estimer. Mais je suis aussi confiant de les affronter à domicile, on n’a pas encore perdu au Stade Saputo. Ça va être un bon match. »

RSL n’a jusqu’ici récolté que six points sur une possibilité de 21 sur la route. Mais malgré le long déplacement à Montréal, il pourrait avoir l’avantage d’être l’équipe la plus reposée dimanche. Alors que le CFM se remet encore de deux allers-retours successifs au sud des États-Unis, ses prochains adversaires n’ont pas joué depuis samedi dernier, une victoire de 2-1 à domicile contre Austin FC.

« [La défaite contre Nashville] est juste une petite erreur du parcours, clame Piette. On ne perd pas la tête, on ne perd pas de vue l’objectif et, surtout, l’humilité qu’on a depuis le début de la saison. C’est sûr que c’est décevant, on voulait poursuivre cette séquence, mais c’est à nous d’en repartir une autre. »