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CF Montréal : un message à passer contre NYCFC

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MONTRÉAL – C'est le genre de résultat qu'on veut généralement tout de suite laisser derrière, mais qu'on n'oublie jamais vraiment. Le 4-1 qu'a pris le CF Montréal en pleine figure la dernière fois qu'il a affronté le New York City Football Club est revenu dans son quotidien comme la notification d'un mauvais souvenir peut parfois apparaître sur l'écran de son téléphone, cette semaine.

Mais plutôt que de simplement la faire glisser hors de leur champ de vision et continuer leur chemin dans le déni, les joueurs de Wilfried Nancy ont cliqué, ils se sont fait violence. Il y a de ces circonstances où la rancœur peut avoir des vertus constructives.

« Ce n'est pas pour rien qu'on joue contre ces équipes deux fois dans une saison, interprétait le défenseur Joel Waterman après l'entraînement de jeudi. La première fois ne s'est pas bien passée. On veut s'assurer de rectifier ça. »

Le contexte a considérablement changé depuis cette correction subie au mois de mars. À l'époque, les Montréalais tentaient de garder la tête hors de l'eau, poussés vers le fond par le poids de leurs ambitions en Ligue des champions et celui d'un calendrier comprimé en MLS. La défaite contre NYCFC avait été leur troisième de suite pour débuter la saison. Leur première victoire ne viendrait que trois semaines plus tard.

Une vingtaine de matchs plus tard, le CF Montréal s'accroche parmi les équipes de tête de l'Association Est. Ses onze victoires lui valent présentement le quatrième rang au classement. Il vient tout juste de signer son cinquième succès de la saison sur la route, un record pour le club. Bientôt, l'objectif de participer aux éliminatoires devra être remplacé par celui d'y obtenir l'avantage du terrain pour le début de son parcours.

Les New-Yorkais sont parmi les rares qui devancent le Bleu et Noir. C'est d'ailleurs là qu'on les attendait. Les Bleus n'ont subi que quatre revers en 21 parties. Ils ont la meilleure attaque (41 buts) et le meilleur différentiel (+20) dans l'Est. Ils arriveront au Québec forts de trois victoires de suite par blanchissage, les deux plus récentes sur les terrains adverses.

Un adversaire intimidant, donc, contre qui Waterman a parlé d'un « statement game ». Traduction libre : les gars du CFM veulent passer un message en fin de semaine.

« Une victoire voudrait dire beaucoup, a affirmé le rouquin sous le soleil qui plombait sur la métropole. Ils forment une équipe de tête, ils encore sont les champions en titre. Pour nous c'est simple : on veut battre les meilleurs parce qu'on veut être considérés comme les meilleurs. Ils seront chez nous cette fois et l'histoire sera un peu différente. On veut se mesurer aux meilleurs, on pense qu'on en fait partie. Je m'attends à un très bon match. »

Un gros absent

En plus de jouer celle-là à la maison et de se trouver dans une bien meilleure forme que la dernière fois, le CF Montréal sera favorisé par un autre fruit des circonstances. C'est que pour NYCFC, le match à Montréal sera le premier sans son attaquant vedette Taty Castellanos, récemment prêté au Girona FC en première division espagnole.

Castellanos a été le meilleur buteur de la MLS depuis un an et demi. La saison dernière, ses 19 buts lui ont valu le Soulier d'Or remis au meilleur finisseur du circuit Garber. Il en a ajouté trois en matchs éliminatoires pour aider son équipe à remporter les grands honneurs. Cette saison, l'Argentin était à égalité avec Sebastian Driussi pour le titre de meilleur buteur de la Ligue. Il en revendiquait 13 en seulement 17 rencontres.

Castellanos irradiait tout particulièrement depuis un mois. En cinq matchs, il a lui-même produit six des dix buts des siens en plus d'ajouter une passe décisive.

« Personnellement il ne va pas me manquer, je suis très honnête avec vous, parce que c'est un pur joueur, a complimenté l'entraîneur Wilfried Nancy. Déjà en début d'année, quand on avait joué contre eux en présaison, on avait discuté un peu et je lui avais dit : ‘Mais qu'est-ce que tu fais là? T'as rien à faire ici, t'as tout gagné, va voir l'Europe!' »

« Il n'est plus là, mais ils ont toujours des bons joueurs, prévient aussitôt le stratège montréalais. C'est toujours une bonne équipe, New York City, on sait qu'ils investissent beaucoup, qu'ils font bien leur travail. Il y a Héber [Araujo] qui est là. Il a eu des petits pépins physiques, mais c'est un très bon joueur. Il est différent, mais très bon. Alors ça ne change rien pour nous, on sait qu'on va affronter une bonne équipe. »

« Pour nous, ça ne change vraiment pas grand-chose, a entériné Waterman. C'est évidemment un énorme joueur qu'ils viennent de perdre, mais pour nous c'est pareil. Même sans lui, ils forment toute une équipe. Ils ont d'autres joueurs de talent et il faudra être prêts. »