MILAN - Le Bayern Munich s'est bien placé pour prendre sa revanche de la finale de la Ligue des champions de l'an dernier en s'imposant à la dernière minute chez l'Inter Milan (1-0), mercredi en 8e de finale, dans un match riche en occasions de but.

Un raffinement de cruauté. Le Bayern a marqué avec l'arme de l'Inter, la contre-attaque, au moment où les champions d'Europe poussaient le plus fort pour essayer de prendre l'avantage.

Mario Gomez, discret jusqu'alors, profitait d'une frappe d'Arjen Robben repoussée par Julio Cesar pour marquer le but (90), son 7e dans la compétition, qui place le Bayern en bonne position pour effacer la finale perdue à Madrid (2-0) contre l'Inter de José Mourinho. Il faut encore confirmer lors du retour en Bavière, le 15 mars.

L'Inter n'a pas encore lâché sa coupe, mais cette troisième défaite d'affilée à domicile contre le Bayern (1988 et 2006) fait mal. Cette troisième déconvenue d'un club italien à domicile en 8e de finale aller, après l'AC Milan et l'AS Rome la semaine dernière, fait encore plus mal.

Il y a quelque chose de vrai dans ce qu'a dit Louis van Gaal. L'entraîneur bavarois estimait, malgré les louanges pour le jeu débridé de l'Inter façon Leonardo (30 buts marqués, 17 encaissés en 13 matches), que les champions d'Europe jouaient toujours "défensif", comme la saison dernière. En effet, le Bayern a produit l'essentiel du jeu et l'Inter a surtout opéré en contres-attaques.

À l'arrivée, l'Inter s'est créé un peu plus d'occasions, mais a perdu.

Le Bayern a frappé un poteau et une barre quand Samuel Eto'o, déchaîné, créait de grosses brèches dans la défense bavaroise.

Les Rouge et Blanc ont été les premiers en action. Franck Ribéry heurtait la transversale sur une tête (24), puis Thomas Müller tirait dans les nuages aux six mètres (29), puis frappait trop mollement une tête dès la reprise (47).

Après quelques premiers dribbles ratés, le duo Ribéry-Robben, enfin reformé (c'était la troisième sortie d'affilée de "Robbery") après avoir été tous deux blessés, trouvait le "la" pour orchestrer la manoeuvre. Le Français, suspendu pour la finale, était même averti pour un tacle trop engagé sur Sneijder (34). Robben lui frappait le poteau (53), puis au-dessus (59).

L'Inter aussi était menaçant, mais surtout en contres ou par les inspirations d'Eto'o.

Le Camerounais s'est d'abord promené (23) autour d'Holger Badstuber pour finir par servir Esteban Cambiasso, mais dans un angle fermé, l'Argentin a buté sur le jeune gardien Thomas Kraft, 22 ans, préféré à Hans-Jörg Butt, le portier de la finale de Madrid.

En pivot dans la surface, Eto'o butait encore sur Kraft, du poing (33). Il a tellement martyrisé Badstuber que van Gaal a choisi de sortir Pranjic pour Breno (38), replaçant Badstuber au poste d'arrière-gauche.

Eto'o transperçait encore une fois la défense bavaroise pour frapper sur Kraft, et Cambiasso, pourtant à six mètres, reprenait nettement au-dessus (57).

Et le Bayern a marqué sur... contre-attaque après une dernière charge intériste, avec notamment une tête à bout portant de Thiago Motta (85) encore parée par Kraft.