ROME (AFP) - Le tribunal disciplinaire de la Fédération italienne de soccer pourrait rendre jeudi son jugement dans l'immense scandale des matches truqués du Calcio, visant quatre prestigieuses équipes menacées de relégation en 2e, voire en 3e division, a-t-on appris de sources concordantes.

"Ce ne sera sûrement pas mardi et probablement pas mercredi. Selon toute vraisemblance, on devrait y arriver jeudi", a indiqué à l'AFP un porte-parole de la Fédération.

Treize des vingt-trois joueurs de la Squadra Azzurra victorieuse de la Coupe du monde évoluent à la Juventus Turin, l'AC Milan, la Fiorentina ou la Lazio Rome, les quatre clubs soupçonnés d'avoir obtenu des arbitres ou juges de touche favorables lors de plusieurs rencontres de la saison 2004-2005.

Le jugement du procès, prévu lundi dernier, puis repoussé à mardi, devrait maintenant être rendu jeudi, ont annoncé plusieurs médias, évoquant le lourd travail des magistrats chargés d'évaluer la position des équipes et des vingt-cinq arbitres, patrons de clubs et dirigeants de la Fédération menacés d'une suspension.

Le président du tribunal disciplinaire, Cesare Ruperto, 81 ans, avait annoncé vendredi, jour de la fin des débats au Stade Olympique de Rome, que le jury prendrait entre "trois et quinze jours" pour délibérer.

Entre les avocats des clubs se plaignant d'un procès mené trop rapidement et des voix réclamant la clémence dans ce scandale en raison de la victoire italienne en Coupe du monde, Cesare Ruperto avait promis que le jugement ne tiendrait compte que des faits commis par les accusés.

Aucun joueur n'a été déféré, mais vingt-cinq personnes sont visées par des requêtes de suspension, toutes soupçonnées d'avoir fait la pluie et le beau temps sur le déroulement du Championnat italien.

Tour à tour, de Luciano Moggi, ex-directeur général de la Juventus Turin à Adriano Galliani, vice-président de l'AC Milan en passant par l'industriel Diego Della Valle, président honoraire de la Fiorentina, les grands noms du Calcio se sont retrouvés impliqués dans cette sombre affaire, éclaboussés par des écoutes téléphoniques où l'on discute de choix d'arbitres, de coups de main sur la pelouse et d'autres échanges de faveurs.