MADRID - L'avenir de Marseille en Ligue des champions s'est singulièrement obscurci après sa défaite de 2-1 mercredi sur le terrain de l'Atletico Madrid, sa seconde en deux matches après l'échec au Vélodrome devant Liverpool, où l'OM avait déjà inquiété par son niveau défensif.

Ce revers, qui ne souffre aucune contestation, oblige plus que jamais le club français à trouver son salut dans une victoire à l'extérieur, qui imposera une concentration défensive toute autre. Ce mal marseillais était pourtant connu.

Le second club madrilène confirme, lui, son retour au premier plan sur la scène européenne après son succès sans bavure à Eindhoven lors de la première journée (3-0). Son potentiel offensif est il est vrai fort consistant.

Entre l'audace offensive et la sécurité défensive, le coach marseillais Eric Gerets, qui s'était publiquement posé la question, avait finalement opté pour la première configuration, alignant le même onze de départ qu'au Mans samedi en championnat avec Niang et Valbuena devant.

Sauf qu'il y a un univers d'écart entre le stade Léon Bollée et l'incandescent Vicente Calderon, fief de l'Atletico.

Il ne fallut pas longtemps aux Marseillais pour en constater l'évidence: dès la première attaque des "Colchoneros", la vedette localo-argentine Sergio Agüero trompait Mandanda sur un coup de rein qui avait mis Erbate hors d'action (1-0, 4). Soit trois buts en deux matches pour le gendre de Diego Maradona, déjà double buteur à Eindhoven.

Niang égalise
Ce premier coup d'éclat validait la qualité principale de l'Atletico: sa rapidité dans la circulation du ballon et sa capacité à se projeter vers l'avant.

Ce jeu n'est pas sans risque non plus: il impose une couverture défensive sans faille.

Le défenseur marseillais Laurent Bonnart en profitait pour pousser son contre jusqu'au bout et centrer sur la tête de Niang qui s'arrachait pour égaliser (1-1), inscrivant son premier but depuis le 27 août. Il eut le don d'irriter une partie des fans madrilènes, qui eurent des gestes obscènes vers la presse française, et lancèrent des cris de singe lorsque le latéral nigérian Taiwo fit faute sur Agüero.

C'est précisément sur le coup franc qui suivit que la défense marseillaise lâcha de nouveau, trompé par un coup de patte de Raul Garcia, servi par Pernia (1-1, 23).

Une belle frappe enroulée de Niang avant la pause obligeait ensuite Leo Franco à parader, mais l'OM, où Ben Arfa touchait tous les ballons, ne pouvait espérer mieux sans tour de vis défensif. Ce qui conduit Gerets à remplacer à la pause l'infortuné Erbate par Zubar.

De fait, à l'exception d'une talonnade acrobatique de Raul Garcia (55) et une belle frappe de Sinama-Pongolle (62), l'Atletico était chiche en occasion, comme l'OM d'ailleurs, privé de ballons en raison d'un milieu espagnol resserré et que Ben Arfa, boitant bas et remplacé par Zenden, ne pouvait plus perforer.

Niang, sur une vraie belle balle de contre en toute fin de match mal négociée, puis sur une frappe en pivot nourrissait les derniers regrets.