PARIS - Le Sud-Coréen Chung Mong-joon, candidat à la présidence de la Fifa, a lancé un cri d'alarme en affirmant que « l'élection est en danger d'être manipulée comme elle ne l'avait jamais été même dans les plus fameuses élections présidentielles Fifa ».

« Seule une élection juste et équitable peut restaurer la réputation de la Fifa qui a été gravement minée par des scandales, anciens et récents », a ajouté M. Chung en revenant sur ses accusations d'interférence à l'encontre de Joseph Blatter, le président démissionnaire.

« Malheureusement, de nombreux indices laissent penser que l'élection est en train d'être pourrie et de devenir une affaire typique que connaît bien la Fifa avec des fuites de soi-disant informations "confidentielles", des accusations de mauvaises conduites basées sur "des informations non confirmées", des "sources" non identifiées et des "initiés"», a ajouté M. Chung dans un communiqué.

Le milliardaire sud-coréen fait allusion aux allégations des médias selon lesquelles le Comité d'éthique de la Fifa mène une enquête sur lui « pour ses lettres aux membres du comité exécutif expliquant le plan déjà annoncé par le comité de candidature de la Corée du Sud (pour le Mondial-2022 finalement attribué au Qatar) de lever 777 millions de dollars pour un Fonds global du football».

La Fifa, par la voix de son secrétaire général Jérôme Valcke, a d'ores et déjà répondu que l'affaire « était fermée ».

« Le test ultime pour savoir si de vraies réformes seraient ou non entreprises par la Fifa réside dans la prochaine élection présidentielle. A savoir si elle se déroulera ou non de manière régulière, juste et ouverte », a conclu l'ancien vice-président de la Fifa, âgé de 63 ans.

Le comité de réformes de la Fifa, réclamé par plusieurs parraineurs de poids et dont la création avait été annoncée en juillet par Sepp Blatter, se réunira pour la première fois les 2 et 3 septembre à Berne.

Le Congrès extraordinaire électif doit élire le président de la Fifa le 26 février 2016.

Michel Platini, président de l'UEFA, est le grand favori pour succéder à Sepp Blatter, en poste depuis 1998 et réélu en mai pour un cinquième mandat avant sa démission surprise au plus fort d'un scandale de corruption qui a déjà valu à plusieurs anciens responsables de la Fifa d'être arrêtés en Suisse ou mis en examen par la justice américaine.