ACCRA - Le Ghana, dominateur, a failli rater son entrée dans la Coupe d'Afrique, ne battant la Guinée (2-1) qu'à la dernière minute, grâce à un but de Sulley Muntari qui a libéré le public d'Accra, dimanche en match d'ouverture.

Ce but tardif a évité aux Ghanéens les affres de l'introspection et des questions qui n'auraient pas manqué s'ils n'avaient pas réussi à écarter une équipe de Guinée au jeu rudimentaire.

Car le "Sily (éléphant) national" avait égalisé sur une de ses rares occasions par Oumar Kalabane (65), qui se rachetait du penalty provoqué dix minutes plus tôt (faute sur Junior Agogo) et qui avait permis au jeune prodige ghanéen, Asamoah Gyan (21 ans), de marquer (55), en force et sous la barre transversale, après presque une heure de domination stérile.

Malheureux jusqu'à la dernière minute, les "Black Stars" ont eu de nombreuses occasions mais ont vu deux fois le poteau gauche de Kemoko Kamara renvoyer leurs tentatives (Agogo, 20, et Mickael Essien, 28), alors que Kalabane a marqué de la tête après que le ballon eut frappé la barre transversale et rebondit sur l'épaule du gardien Richard Kingson!

Le sang-froid de Gyan

Mais la victoire est méritée et les "Black Stars" et leur armada semblent en ordre de marche.

Essien, à la baguette, a tenu seul le rôle de chef en l'absence de Stephen Appiah, habituel capitaine blessé et forfait pour la CAN.
Asamoah Gyan, le buteur couvé par le sélectionneur français Claude Le Roy, a montré son sang-froid en tirant en force et sous la barre le penalty, et son adresse en tentant un retourné acrobatique (22).

Sulley Ali Muntari, une des idoles du Ghana même s'il ne joue pas dans un grand club européen (il est à Portsmouth, en Angleterre), a aussi montré ses qualités à l'Afrique entière (et à une partie du monde qui regarde la CAN).

Enfin l'autre attaquant du Ghana, Junior Agogo, a crevé l'écran et montré pourquoi Le Roy voit en lui le "complément idéal" de Gyan. Agogo, N.9 puissant, ne devrait pas rester longtemps en 3e division anglaise à Nottingham Forest.

La Guinée, elle, a volontiers laissé le jeu aux favoris du tournoi et joué sa partition d'outsider, se contentant de défendre en restant bien organisée. Le "Sily national" n'a jamais trouvé sa pièce maîtresse, Pascal Feindouno, surveillé de près, mais le joueur de Saint-Etienne (FRA) a délivré le corner décisif sur la tête de Kalabane.