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RÉSULTATS

Christine Sinclair passe le flambeau dans la déception

Christine Sinclair Christine Sinclair - PC
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MELBOURNE, Australie – Armées de leurs vétéranes Christine Sinclair et Sophie Schmidt, d'un bon noyau et de jeunes joueuses prometteuses, les Canadiennes s'étaient rendues en Australie avec le mandat de faire un long parcours à la Coupe du monde féminine de la FIFA™, voire même de décrocher une médaille.

Voilà qu'à peine 11 jours plus tard, le constat est bien différent. Le Canada doit déjà plier bagage, résultat d'une élimination hâtive, et le pays devra faire le deuil de sa capitaine Christine Sinclair, qui a visiblement disputé la dernière Coupe du monde de sa longue et brillante carrière.

« C'est la fin de la Coupe du monde et je ne vais probablement pas en jouer une autre. Je quitte le terrain pour une dernière fois en Coupe du monde », a confié Sinclair à Claire Hanna de TSN lundi matin, après le revers amer subi par l'Unifolié.

C'est ainsi main dans la main que Sinclair et Schmidt vont tendre le flambeau aux Olivia Smith, Simi Awujo et Julia Grosso de la nation, qui auront un rôle crucial pour poursuivre le développement du soccer féminin canadien, un travail déjà amorcé par les deux légendes.

« C'est un honneur. J'ai été si privilégiée d'avoir une longue carrière. Je suis heureuse d'avoir joué si longtemps avec Christine. C'est notre dernier match ensemble, c'est incroyable. C'est un privilège d'avoir représenté le Canada et j'espère que nous avons laissé le soccer féminin canadien en meilleur état qu'il ne l'était », a admis Schmidt, qui avait déjà annoncé sa retraite internationale à la conclusion du tournoi.

« Je ne l'ai pas encore réalisé, a dit Bev Priestman. Je crois qu'avec ce qu'elles ont fait pour leur pays, elles sont des légendes. La raison pour laquelle Olivia Smith est ici, c'est parce qu'elles l'ont inspirée. »

Sinclair était de retour dans le 11 partant du Canada contre l'Australie, avant d'être remplacée à mi-chemin dans le match. Au final, elle aura participé à six Coupes du monde avec la délégation canadienne, marquant au passage des buts dans cinq d'entre elles.

Questionnée afin de savoir ce qui l'attend, la Britanno-Colombienne âgée de 40 ans a répondu : « Je ne le sais pas ».

L'entraîneuse canadienne Bev Priestman a aussi affirmé ne pas savoir ce que l'avenir réservait à Sinclair.

« Je pense qu'elle va aborder les choses un match à la fois, a ajouté Priestman. J'aimerais bien sûr que ces joueuses (Sinclair et Schmidt) participent aux qualifications olympiques. Je pense qu'elles méritent d'envoyer le Canada aux Olympiques lors d'un match devant leurs partisans. C'est ce qui va les motiver. Mes conversations avec les joueuses d'expérience concernaient l'importance de cette série en septembre.

« De penser que c'était peut-être le dernier match de Christine Sinclair me brise le coeur », a-t-elle ajouté.

Sinclair a souligné que le tournoi avait déjà démontré que "les pays sont venus pour jouer", soulignant que la Colombie, 25e au classement de la FIFA, avait surpris l'Allemagne, no 2, par le score de 2-1, dimanche.

« Ça arrive, a-t-elle dit. C'est ce qui rend le sport spécial. Les équipes de pointe se font rattraper. »

Une défaite difficile à digérer

« Nous sentons que nous avons abandonné le Canada. »

C'est le sentiment qui a envahi les Canadiennes lundi matin, a confié Schmidt.

« Je crois qu'il n'y a aucun mot pour décrire comment nous nous sentons en ce moment. Nous sommes sous le choc, nous sommes déçues. »

Septièmes du classement de la FIFA et championnes en titre des Olympiques, les Canadiennes ont été limitées à seulement trois matchs. Elles doivent donc rentrer au pays après avoir présenté un dossier de 1-1-1 en trois matchs. Lundi, le Canada a été dominé 4-0 par l'Australie, qui disputait le match devant ses partisans.

« On voit la réalité, c'est la fin de notre parcours. Tout le crédit va à l'Australie. Elles étaient les meilleures aujourd'hui, devant une foule en feu. Je n'ai aucune critique à faire sur mes joueuses. Le soccer peut être cruel. Ce n'était pas notre journée. C'est tout », a défendu Priestman après la rencontre.

Le rendement des joueuses canadiennes au cours des derniers jours pourrait-il avoir un impact sur la confiance des joueuses? Priestman compte s'assurer du contraire, alors que le Canada amorcera la défense de son titre olympique dans à peine 12 mois aux Jeux olympiques de Paris.

« C'était difficile, mais nous allons rebondir. C'est le genre de moment qui vous fait grandir, autant comme joueuse que comme personne. Nous devons rebondir. Ce sera difficile, mais nous devons le faire. »

« Nous devons croire. L'équipe doit croire en elle. Les joueuses sont engagées, elles travaillent fort et elles sont unies. Par moment, nous devons toutefois croire davantage en nous. Une fois que nous l'aurons réalisé, ce moment aura forgé cette équipe. Dans un an, nous aurons des matchs aux Jeux olympiques », a rappelé Priestman.