SAO PAULO, Brésil - La Confédération de soccer du Brésil a fait savoir qu'elle ne retiendra pas les services de Luiz Felipe Scolari au poste d'entraîneur de la sélection brésilienne.

La CFB a indiqué dans un communiqué, lundi, que Scolari ne sera pas de retour après que l'équipe nationale eut conclu la Coupe du monde de façon désastreuse.

Scolari avait promis de remporter le tournoi à domicile, mais le Brésil a été éliminé en demi-finale lors d'une défaite de 7-1 contre l'Allemagne, le pire revers de la sélection brésilienne en 100 ans d'histoire.

Les Brésiliens ont ensuite perdu 3-0 devant les Néerlandais dans le match pour la troisième place.

Le contrat de Scolari s'est terminé en même temps que la Coupe du monde et il avait déclaré que ce serait à la Confédération de décider s'il restait au non.

La CBF n'a pas immédiatement annoncé l'identité de son successeur.

Pourtant, ce n'est pas sur le terrain qu'on redoutait le pire pour le Brésil, mais bien au niveau de l'organisation. En bout de ligne, le pays hôte a présenté un magnifique tournoi, mis à part quelques fausses notes. C'est finalement la performance de l'équipe qui a incité plusieurs Brésiliens à se demander pourquoi les choses ont si mal tourné.

On estimait que la coupe était à la portée de la Seleçao, surtout en jouant sur ses terres. L'équipe s'est finalement contentée de la quatrième position.

La nation la plus titrée de l'histoire de la Coupe du monde a donc échoué à ses trois derniers tournois, un palmarès qui soulève bien des questions sur les façons de faire.

Outre le départ de Scolari, il est déjà acquis que la sélection présentera un visage différent dans quatre ans. De nouveaux joueurs se joindront à Neymar et Oscar pour la prochaine édition de la Coupe du monde en Russie en 2018. Les critiques disent que de plus gros changements encore sont nécessaires, y compris au sein de la CBF. La défaite de 7-1 contre l'Allemagne a démontré qu'il faut reconstruire.

« Nous avons échoué. Nous n'avons pas répondu aux attentes, nous savons que nous n'avons pas disputé un bon tournoi, a reconnu l'attaquant Neymar, qui a raté les deux derniers matchs en raison d'une blessure au dos. Nous n'avons pas offert le type de soccer qui caractérise l'équipe nationale brésilienne. Nous avons suffisamment bien joué pour atteindre les demi-finales, mais ce n'était pas le soccer brésilien, celui qui fait le délice de tout le monde. »

Le Brésil n'a jamais offert son traditionnel Jogo Bonito, ou « Beau jeu », et il a terminé le tournoi avec trois victoires, deux verdicts nuls et deux défaites.

« Le soccer brésilien doit évoluer en général, a analysé le défenseur Dani Alves. Nous ne pouvons pas discréditer le travail qui a été fait au sein de cette équipe, mais nous devons trouver une façon de commencer la restructuration de notre soccer grâce à la relève. »

Le président de la CBF, Jose Maria Marin, avait déclaré que perdre la Coupe du monde à domicile serait comme aller en enfer.

« Nous devons penser notre soccer différemment, a estimé l'entraîneur brésilien Paulo Autuori, qui a guidé Sao Paulo au titre de la Coupe du monde des clubs en 2005. La confédération brésilienne doit être entre les mains de personnes du monde du football. Les personnes en charge doivent pouvoir penser football. »

Marin, un ancien politicien, quitte la CBF l'année prochaine et il sera remplacé par le président de l'État de Sao Paulo, Marco Paulo Del Nero. Tous les deux ont des liens politiques avec Ricardo Teixeira, qui a dirigé la confédération pendant plus de 20 ans avant de démissionner en 2012. Il avait alors évoqué des raisons médicales, mais il se retrouvait en plein coeur d'allégations de corruption et d'irrégularités au sein de son administraiton.

Scolari a été nommé à la tête de l'équipe de 2014 surtout en raison de sa popularité et de son expérience du titre gagné en 2002. Plusieurs critiques estiment qu'il est dépassé comme entraîneur. Avant de se joindre à l'équipe nationale, il avait été relégué dans la Ligue brésilienne à Palmeiras.

« Nous devrions le remercier, mais nous avons besoin de nouvelles personnes avec de nouvelles idées sur la façon de jouer à la manière brésilienne", a déclaré l'ancienne vedette Zico, qui a également expliqué les problèmes du Brésil "par la mauvaise gestion, un manque de structure et un manque de leadership. »

Scolari a précisé que le Brésil traverse une période où il y a moins de jeunes joueurs prometteurs dans le pays, et a déclaré que la CBF doit continuer à travailler pour en produire davantage dans l'avenir.

Quel que soit l'identité du nouvel entraîneur, on assistera à un changement de la garde parmi les joueurs.

Des 23 joueurs sélectionnés par Scolari pour le tournoi de cette année, seulement sept auront moins de 30 ans en Russie : Neymar, Oscar, Marcelo, Luiz Gustavo, Paulinho, Willian et Bernard.

« C'était décevant comme dénouement, mais nous devons nous rappeler que cette génération a commencé un processus de reconstruction pour 2018 avec une quatrième place à la Coupe du monde », a mentionné Scolari.

Neymar, qui aura 26 ans en Russie, portera alors toujours les espoirs d'un sixième titre mondial pour l'équipe nationale.

« Ce sera un souvenir douloureux pour un bon moment, mais nous savons que des jours meilleurs viendront, a déclaré l'attaquant de 22 ans. Nous devons faire tout ce qui est possible pour que le peuple brésilien redevienne heureux. »