Listen to "LDSF - Épisode 38 - 01 Déc. 2017" on Spreaker.

Finalement, il y en aura peut-être quelques-une de faciles. C’est Piton Ruel qui va finir par se retourner dans sa tombe. Même si les matchs ne sont pas encore joués, on a l’impression que le tirage au sort de la Coupe du monde a déjà fait quelques vainqueurs. Voici donc un bref portrait de ce qu’on peut d’ores et déjà anticiper du tournoi disputé en Russie cet été.

 

Favoris

 

Parmi les favoris, on a tendance à croire que la France et le Brésil ont fait les meilleurs affaires avec ce premier saut en Russie. Le tirage des Bleus leur procure un certain confort avec un adversaire connu : le Danemark; un client qui va devoir se concentrer à défendre : l’Australie; et une équipe déjà très heureuse d’être de retour au tournoi : le Pérou. Dans un tel contexte, la France de Didier Deschamps devra savoir manoeuvrer et surtout ne pas se saboter. « Après, un tirage, c’est un tirage… J’y peux rien. J’ai pas de pouvoir sur les boules », a dit un Didier somme toute assez serein.

 

Pour ce qui est du Brésil, véritable rouleau compresseur lors des qualifications en Amérique du sud, la Seleçao ne devrait pas trembler en analysant ses adversaires du groupe E.

 

La Suisse de Blerim Dzemaili est une équipe bien structurée, mais elle n’a rien cassé dans les dernières années. La Serbie pourrait avoir des arguments pour embêter, mais on ne compare plus les joueurs de cette équipe à des Brésiliens d’Europe, comme c’était le cas à l’époque de la Yougoslavie. Reste le Costa Rica, éternel négligé, qui s’était pourtant rendu aux quarts lors de la dernière édition, justement au Brésil. À Paris, c’est Neymar qui doit lever son verre en criant : santé!

 

Quant à l’Allemagne, il en aurait fallu plus pour véritablement inquiéter les champions en titre. Sauf que le groupe F en est un de qualité. Le Mexique a eu des hauts et des bas depuis que Juan Carlos Osorio est à sa tête. Les attentes ne seront pas des plus élevées envers El Tri. Cependant, la Suède a montré savoir neutraliser un adversaire lors des barrages contre l’Italie. « C’est une équipe bien organisée qui peut rendre inconfortable », affirmait après le tirage Oliver Bierhoff, le directeur technique de l’Allemagne. Enfin, on ignore pour l’instant ce que nous réserve la Corée du Sud, mais on peut déjà miser un petit 2 $ que les 22 joueurs qui seront sur la pelouse de Kazan lorsque la Mannschaft lui disputera la victoire seront parmi ceux qui courront le plus durant 90 minutes. 

 

Groupes plus complexes

 

Le groupe B commencera en force avec un affrontement Portugal contre Espagne. Le vainqueur de ce match s’établira dès lors comme favori pour terminer premier dans un poule où le Maroc d’Hervé Renard aimerait bien jouer les « trouble-fêtes » contre des « monstres » du football : « on a besoin de tous les Marocains du monde ». De son côté, l’Iran sera dirigée par le Portugais Carlos Queiroz, lequel ne désire pas désigner de favori, préférant déclarer qu’il sera « ému » d’affronter les deux pays de la péninsule ibériques. « Ce sera très spécial pour moi ».

 

Pour l’Argentine, laquelle a connu toutes sortes de difficultés lors des qualifications, le tournoi sera un nouveau départ. Seulement, il faudra se préparer de la meilleure des façons contre l’Islande, le « Petit Poucet » qui a joué de vilains tours au Portugal et à l’Angleterre lors de l’Euro en 2016. L’Islande se promet d’ailleurs de bien analyser ses adversaires, dont le Nigeria. Aux journalistes qui demandaient de quelle façon il aborderait le match face aux Super Eagles, l’entraîneur Heimir Hallgrímsson a dit que le plan n’était pas encore prêt, mais que « s’il l’était, je ne le vous donnerais pas maintenant! » Pourra-t-on frustrer Lionel Messi comme on l’avait fait face à Cristiano Ronaldo? « Je l’espère bien », a rajouté Hallgrímsson.

 

En simplicité

 

Enfin, les groupes A, G et H semblent plus faciles pour les favoris. La Russie devrait pouvoir trouver le moyen de se qualifier dans un groupe où l’Uruguay sera probablement déçu de ne pas également passer. Pour l’Angleterre et la Belgique, on a cru un instant à la formation d’un groupe de la mort, mais sans manquer de respect au Panama et à la Tunisie, les Européens feront figure de favoris. Pour ce qui est des Polonais et des Colombiens, on compte bien s’affirmer face au Japon qui doit sortir de sa timidité tandis que le Sénégal aura moins de pression à supporter. Ça pourrait causer quelques surprises.

 

En terminant, comme me le faisait remarquer Jean Gounelle, on entre dans une phase complètement différente de la compétition après de longues qualifications. La Coupe du monde elle-même comporte une phase qualificative et un mode « élimination » où les équipes ne se comportent pas nécessairement aussi bien dans les deux situations. Ici, j’aurais cité l’exemple de l’Italie, qui se donne toujours du mal dans les matchs de groupe avant de prendre son erre d’aller dans les matchs éliminatoires. Si seulement ils étaient en Russie…

 

Sur ce, bons baisers de Russie, à très bientôt et bon tournoi.