LONDRES, Royaume-Uni - Gareth Southgate n'est pas si gentil : derrière ses bonnes manières et son calme très « british », le sélectionneur est sur le point de réussir sa révolution pour installer la jeunesse au pouvoir en Angleterre.

Nommé dans le sillage du bruyant licenciement de Sam Allardyce en septembre 2016, le poli technicien de 47 ans a avancé ses pions en coulisses, sans jamais se départir de son calme en public.

Mine de rien, celui qui était souvent décrit comme manquant de caractère est arrivé à ses fins, en se débarrassant des cadres vieillissants Rooney et Hart ainsi que des promesses non tenues Wilshere, Sturridge, Barkley ou Smalling. Sans vraiment faire de vague.

L'ancien entraîneur des moins de 20 ans anglais s'est appuyé sur le jeune noyau de Tottenham (Dier, Alli, Kane) et a lancé dans le grand bain de nombreux jeunes, dont Loftus-Cheek et Maguire. Si bien que les Anglais de Russie seront les « Trois Lions » les moins expérimentés depuis ceux du Mondial 1962 au Chili.

Mais, tout ne réussit pas pour autant à Southagte. Il prône un style offensif et un pressing soutenu, mais son équipe a profondément ennuyé Wembley lors des matchs de qualifications. 

Les Anglais se sont tout de même qualifiés haut la main, mais parfois dans une enceinte vide ou sous les moqueries des supporters.

Des déceptions qui n'ont pas entamé sa capacité a maintenir le cap avec calme et certitude, comme il l'a fait durant toute sa carrière de joueur.

Rejeté par le centre de formation de Southampton, il s'est aguerri dans les divisions inférieures jusqu'à devenir international.

L'ancien défenseur ne s'est jamais laissé impressionner, comme lorsque à 22 ans, il réussissait à se tailler une place de capitaine chez les « Bad Boys » du Crystal Palace du début des années 1990.

Indestructible, il s'est même relevé après avoir manqué le tir au but décisif à Wembley contre l'Allemagne en demi-finale de l'Euro 1996.