Décidément inséparables... Lionel Messi a quitté le Mondial-2018 dès les huitièmes, battu samedi par la France. Et Cristiano Ronaldo l'a imité quelques heures plus tard, impuissant à tromper la défense uruguayenne qui le prive probablement de sa dernière opportunité d'être champion du monde.

C'était le dernier épisode en date de leur rivalité décennale, et la promesse d'un sacré choc en quarts de finale puisque les vainqueurs de France-Argentine et Uruguay-Portugal se retrouveront à ce stade du Mondial, le 6 juillet à Nijni Novgorod.

Mais ce sera finalement sans Messi, battu 4-3 par la France, ni Ronaldo, défait 2-1 par l'Uruguay. 

Le Mondial en Russie vient ainsi de perdre 10 Ballons d'or (cinq chacun, depuis 2008).

À 33 ans, le Portugais champion d'Europe 2016 pourrait bien avoir disputé là son dernier match de Coupe du monde.

« Ce n'est pas le moment du parler de l'avenir », a indiqué sur un canal TV de la FIFA Ronaldo, interrogé sur son avenir international avec le Portugal.

Son sélectionneur, lui, s'est montré optimiste.

« Je suis convaincu que Cristiano a encore beaucoup à donner au soccer. En septembre une nouvelle compétition débute, la Ligue des nations de l'UEFA, et j'espère qu'il sera avec nous », a dit Fernando Santos.

Il pourrait terminer sa carrière sans avoir inscrit de but en phase finale de la compétition... Contrairement à son grand fan Kylian Mbappé, qui vient d'y inscrire un doublé à 19 ans tout mouillé.

Ce n'est pas faute d'avoir essayé pour Ronaldo, qui a inscrit quatre buts lors de la phase de groupes pour permettre à son Portugal de rêver. Impliqué, motivé, collectif, il a encore été impressionnant d'engagement face à l'Uruguay.

Mais dangereux? À son crédit, une tentative cadrée dès la 6e minute, mais sur le gardien de la Celeste Fernando Muslera, une lourde frappe contrée par Lucas Torreira, resté quelques instants au sol de douleur sur le coup (12e), et un coup-franc directement dans le mur (31e).

Muselé par Godin

L'assoiffé de buts a surtout été muselé par un défenseur aussi dégingandé qu'impitoyable, la référence de l'Atlético Madrid Diego Godin. Le capitaine uruguayen connaissait visiblement par coeur son Ronaldo, qu'il affronte à chaque derby madrilène, et ce duel de grands joueurs a tourné à l'avantage de l'ami d'Antoine Griezmann.

Ce sont donc bien les deux Colchoneros qui se retrouveront en quarts de ce Mondial, pour un autre duel à l'accent très espagnol. 

La faute, pour Ronaldo comme pour Messi, à une équipe pas digne de leur leader technique. « C'est souvent difficile d'être au niveau d'un tel joueur », avait dit de son no 10 l'entraîneur argentin Jorge Sampaoli. « C'est une lueur d'espoir, un guide pour nous et nous devrons faire de notre mieux pour être à son niveau. »

Côté portugais, si Ronaldo a effectivement joué les éclaireurs en phase de poule, son équipe n'aura pas réussi à retrouver l'assise défensive qui a fait sa force à l'Euro. Samedi, elle a par exemple laissé beaucoup trop d'espace à un buteur comme Edinson Cavani. Le Parisien ne s'est pas privé pour punir les errements, d'un doublé superbe (7e, 62e) alors que Pepe avait arraché l'égalisation pour la Selecçao (55e).

Beau joueur autant que pressé de reprendre le jeu, Ronaldo a ensuite offert son épaule musclée à Cavani, touché à une jambe, jusqu'à sa prise en charge par un médecin uruguayen (74e), avant de s'échiner en vain à égaliser.

Demi-finaliste en 2006, huitième de finaliste en 2010 et éliminé au premier tour en 2014, il risque bien d'en rester à sept buts inscrits en quatre Coupes du Monde.

C'est un de plus que Messi, comme il a aussi gagné une Ligue des champions de plus (cinq) et peut envisager de ravir un sixième Ballon d'Or en janvier prochain, contre cinq pour Messi. Mais dans l'immédiat cet affamé de titres doit surtout être déçu de ne pas pouvoir être sacré en Russie... Exactement comme Lionel Messi.