SAO PAUL - Des affrontements ont éclaté lundi au coeur de Sao Paulo entre policiers brésiliens et employés du métro en grève, et les responsables syndicaux ont menacé de poursuivre la grève pendant le match inaugural de la Coupe du monde, plus tard cette semaine.

La grève inquiète au plus haut point les dirigeants puisque le métro sera le principal moyen de transport des amateurs qui assisteront jeudi au match d'ouverture entre le Brésil et la Croatie. Le stade se trouve à environ 20 kilomètres à l'est du centre de Sao Paulo, où la majorité des touristes seront logés.

Une centaine de manifestants ont été chassés d'une gare centrale par les gaz lacrymogènes tirés par des policiers anti-émeute, plongeant l'heure de pointe de Sao Paulo dans le chaos pour une cinquième journée de suite.

Environ la moitié des stations de métro de la ville étaient ouvertes, mais le service était grandement réduit.

Le leader syndical Altino Prazeres a accusé le gouvernement de refuser de négocier tout en rappelant que les grévistes exigent une hausse salariale de 12,2 pour cent, ce que les autorités refusent catégoriquement. Un tribunal du travail a déjà tranché que la hausse devrait être de 8,7 pour cent.

Le secrétaire des Transports de l'État de Sao Paulo, Jurandir Fernandes, a déclaré aux journalistes que 60 des grévistes ont été remerciés, mais le syndicat dit ne rien savoir de ces congédiements.

Après avoir été évincés par les policiers lundi, les grévistes se sont dirigés vers le centre de la ville, où environ 400 d'entre eux se sont rassemblés devant l'édifice gouvernemental qui abrite le secrétariat du Travail.

Un tribunal du travail de Sao Paulo a imposé, pendant la fin de semaine, une amende de 175 000 $ US au syndicat pour la première journée de grève. Chaque journée additionnelle de débrayage coûtera 220 000 $ US au syndicat.

La compagnie gouvernementale qui gère le métro offre une hausse salariale de 8 pour cent et dit ne pouvoir faire mieux puisque les tarifs n'ont pas été augmentés depuis deux ans.

Une augmentation décrétée l'an dernier a été annulée en réponse à des manifestations violentes.

Les manifestations antigouvernementales se multiplient depuis un an. Les militants reprochent au gouvernement d'avoir dépensé des milliards de dollars pour accueillir la Coupe du monde pendant que les hôpitaux, les écoles, les forces de l'ordre et les transports sont lourdement sous-financés.

Les policiers de plusieurs villes et les enseignants de Rio de Janeiro sont aussi en grève.