Jusqu'au bout!
Coupe du monde de la FIFA 2022™ mardi, 3 juil. 2018. 18:24 samedi, 14 déc. 2024. 13:58Entre la Suède et la Suisse, on s’attendait à un match fermé, voire ennuyant. Des équipes reculées, campées sur leur position (au moins une), le genre de rencontre avec peu ou pas de buts où la prolongation est une éventualité plausible et les tirs au but aussi. Ce fut vrai en partie.
C’est le « peu de buts » qui a tenu. Parce que le match, sans être spectaculaire, n’était pas ennuyant. Il aura surtout été caractérisé par plusieurs occasions ratées de part et d’autre. Des passes qui ne trouvaient pas preneur, des tirs qui partaient en vrille n’importe comment, du déchet dans le jeu à des moments stratégiques. Le 0-0 à la mi-temps n’avait rien d’étonnant. Le seul but du match, marqué au-delà de l’heure de jeu par les Suédois, a été en fait dévié par Akanj, de la Suisse. Mais la frappe de Forsberg, son premier but, était solide et cadrée, et bien qu’on puisse penser que Sommer aurait eu une chance d’être dessus n’eut été cette nouvelle trajectoire subite, le but lui a été accordé.
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Avec 18 tirs et 11 corners, plus du double de passes complétées que l’adversaire, la Suisse est passée à côté de son rendez-vous. Et n’a toujours pas marqué en match éliminatoire depuis sa défaite de 7-5 face à l’Autriche en Coupe du monde 1954. C’est donc la Suède qui passe en quart de finale et ce sont les Italiens qui doivent maintenant se consoler en se disant qu’ils ont été éliminés des qualifications par une meilleure équipe qu’il ne paraissait. On se console comme on peut.
L’Angleterre et la Colombie présentaient la dernière affiche des huitièmes de finale, une Angleterre jeune au profil parfait pour 2022 devant une Colombie qui avait créé la surprise en se rendant jusqu’aux quarts de finale en 2014. Des styles aussi opposés que le sont le thé et le café...
Tout comme dans le match précédent, il n’y avait rien de dessiné à la mi-temps, alors que le tableau affichait un 23e 0-0 après 45 minutes de jeu. La Colombie est revenue avec beaucoup d’envie, trop même, mêlant rage de vaincre et indiscipline. Un cocktail explosif qui a mené droit à un pénalty converti par Harry Kane, meneur au titre du soulier d’or. La Colombie a continué d’être entreprenante, même si ça lui a valu plusieurs cartons et en fin de match elle a encore gagné en intensité. Jusqu’à maintenant dans cette Coupe du monde, les minutes d’arrêt de jeu ont été particulièrement prolifiques. Au moins 22 buts y ont été marqués. La Colombie a donc profité de cette tendance et si un tir de Uribe a passé près de faire la surprise, c’est sur le corner qui a suivi que Mina a ramené la Colombie au score, au bout des cinq minutes ajoutées.
L’Angleterre a mal encaissé le choc et a semblé sonnée tout au long de la première prolongation. Même dans la deuxième, elle n’a jamais retrouvé son allant. Le match se dirigeait tout droit vers une séance de tirs au but, un exercice presque toujours fatal pour l’Angleterre. En trois matchs qui se sont terminés de la sorte en Coupe du monde, jamais l’Angleterre n’avait triomphé. Si on y ajoute les Euros, c’est six fois sur sept qu’elle s’était inclinée. Le sifflet final nous a menés vers les tirs au but donc pour une troisième fois dans cette édition de la Coupe du monde.
Le momentum était du côté de la Colombie. Avantage peut-être aussi du côté du gardien puisqu'Ospina joue en ligue anglaise avec Arsenal et même s’il a peu joué étant deuxième derrière Peter Cech, il a la connaissance des joueurs anglais. Mais dans le filet de l’Angleterre c’est un jeune gardien qui n’en a rien à cirer des démons qui hantent son équipe en tirs au but. C’est peut-être pour ça qu’il s’est présenté avec autorité devant les tireurs colombiens et qu’il a su faire l’arrêt qui a fait la différence. La main de Jordan Pickford n’a pas tremblé devant le cinquième tireur, Carlos Bacca, et il a réussi l’arrêt qui amène son équipe en quart de finale. Fin dramatique pour la Colombie qui s’était remise à y croire, fin exaltante pour l’Angleterre qui continue de rêver.
Ces huitièmes de finale ont apporté leur lot d’étonnement avec notamment l’élimination de l’Espagne, du Portugal et de l’Argentine. Les quarts de finales promettent avec une invitée surprise, la Russie, qui si elle a déjà gagné son Mondial, n’entend visiblement pas s’arrêter là.
D’ici là, deux jours pour reprendre notre souffle, deux jours en ayant hâte que ça recommence.