PARIS - Avec trois outsiders sérieux, l'Italie, l'Uruguay et l'Angleterre, en plus du Costa Rica, le groupe D est l'un des plus relevés du Mondial 2014 et il laissera forcément au tapis au moins un ancien champion du monde.

Ce groupe D pèse à lui seul sept Coupes du monde (quatre pour l'Italie, deux pour l'Uruguay et une pour l'Angleterre), davantage que toute autre groupe du Mondial brésilien.

Il met également aux prises le champion d'Amérique du Sud (Uruguay), demi-finaliste de la dernière édition, et le vice-champion d'Europe (Italie).

Résultat, une qualification pour les 8e de finale de l'Angleterre de Rooney, Gerrard ou Lampard apparaîtrait presque comme un exploit. Pour le Costa Rica, ce serait inouï.

Brillant en Afrique du Sud en 2010 puis lors de la Copa America 2011, l'Uruguay a pourtant eu les plus grandes difficultés à se qualifier pour le Brésil.

Seulement cinquième des éliminatoire sud-américains, la « Celeste » a dû passer par un barrage face à la Jordanie pour retrouver son grand voisin brésilien, à qui elle a fait tant de mal en 1950.

De plus, son attaquant vedette Luis Suarez, auteur d'une saison de folie, joueur de l'année et meilleur buteur en Angleterre, doit être opéré d'un genou après un problème à l'entraînement mercredi. Il s'agit d'une intervention sur les ménisques, et l'encadrement uruguayen se veut rassurant, soulignant qu'il devrait être présent au Mondial. Mais retrouvera-t-il vraiment la forme et l'efficacité qu'il avait avant ce repos forcé?

L'Uruguay pourra toutefois compter sur Edinson Cavani, prolifique avec le Paris SG (25 buts aux côtés de l'ogre Ibrahimovic) et une solide défense bâtie autour de Diego Godin, champion d'Espagne avec l'Atletico Madrid. De quoi voir grand.

« L'Uruguay est la seule équipe qui peut ébranler psychologiquement la sélection du Brésil », estimait même il y a deux semaines l'ex-N.10 de la « Seleçao », Zico.

Si l'Uruguay, qui commence en douceur face au Costa Rica, assume son statut, beaucoup de choses pourraient se jouer dès le 14 juin dans la fournaise de Manaus, avec un brûlant Angleterre-Italie.

Serpents et tarentules

Remake du quart de finale de l'Euro 2012 remporté aux tirs au but par les Azzuri, cet Angleterre-Italie a aussi des airs de « rumble in the jungle », surnom du célèbre duel Ali-Foreman en 1974 sur le ring de Kinshasa.

Car il fera très chaud et très humide à l'Arena Amazonia de Manaus, en pleine Amazonie.

« Les Anglais ne sont pas totalement étrangers au climat de Manaus. C'est une ville tropicale avec un climat que les sujets de la Reine connaissaient bien du temps de leur empire dans des pays où le soleil ne se couchait jamais », avait assuré en mars le ministre brésilien des Sports Aldo Rebelo.

Dès le lendemain du tirage au sort, les tabloïds anglais avaient en effet pointé le rendez-vous de Manaus, entre raccourcis et exagérations.

Le « Mirror », évoquant Manaus comme l'un des endroits « les plus mortifères » au monde, avait ainsi publié en Une un photo-montage sur fond de jungle, avec le sélectionneur anglais Roy Hodgson affublé d'un casque colonial et qui commençait « à sentir monter la chaleur ».

« Oui, nous sommes une ville au coeur de l'Amazonie, avec nos problèmes, comme ailleurs, mais il n'y a pas de serpents vénéneux qui rampent dans les rues ou de tarentules qui tombent des arbres », avait répliqué le maire, Arthur Virgilio Neto.

S'ils survivent aux serpents et aux araignées, les Italiens, même un peu vieillissants, semblent tout de même offrir un peu plus de garanties sportives que les Anglais.

Mais il est possible aussi que le classement du groupe se fasse en fonction des résultats obtenus contre le Costa Rica.

Deuxièmes du tour final des éliminatoires Concacaf derrière les Etats-Unis, les « Ticos » s'appuient sur une bonne défense et sur quelques talents offensifs comme Bryan Ruiz (PSV Eindhoven) et Joel Campbell (Olympiakos).

Concentrés sur leurs affrontements directs, les trois gros seraient bien inspirés aussi de ne pas abandonner de points à la petite sélection centre-américaine.