QUITO - Surnommé Le Train ou encore Usain Bolt, le véloce ailier équatorien Antonio Valencia arrive au Mondial avec deux objectifs : oublier la terrible saison de Manchester United et rendre hommage à son coéquipier en sélection Christian Benitez, terrassé par un arrêt cardiaque en 2013.

Né à Nueva Loja, petite ville perdue dans la jungle équatorienne aux confins de la Colombie, Toño Valencia va disputer à 28 ans sa deuxième Coupe du monde après celle de 2006 en Allemagne.

Doté d'une vitesse de pointe hors du commun, il s'est imposé ces dernières années à Manchester United, où son explosivité et ses centres d'une précision diabolique font merveille.

Cette saison toutefois, ni ses qualités ni l'addition de talents des Red Devils n'ont pu éviter au club une saison blanche après le départ de sir Alex Ferguson. Seulement 7e de la Premier League, le champion 2013 ne sera pas européen pour la première fois depuis 1989.

Déçu, Valencia compte bien redresser la tête au Brésil, où l'Équateur affrontera la France, la Suisse et le Honduras dans le groupe E.

Lorsqu'il a entamé sa carrière chez les professionnels à l'âge de 15 ans, Valencia n'était qu'un joueur moyen presque frêle, mais son passage en Europe à 20 ans lui a permis de se transformer physiquement et d'exprimer pleinement son potentiel.

Après avoir fait ses armes dans son pays à Caribe Junior et à El Nacional, il rejoint en 2005 la Liga espagnole, à Villareal puis au Recreativo Huelva. Mais c'est trois ans plus tard, à Wigan (Angleterre), que son talent apparaît au grand jour, et en 2009 il est recruté pour environ 20 millions d'euros par le grand Manchester United.

Après Best, Beckham ou Ronaldo

Après le départ de Cristiano Ronaldo au Real Madrid, on lui attribua même le numéro 7 porté par d'illustres anciens qui ont fait vibrer Old Trafford, après Best, Cantona ou encore Beckham.

« Il y a beaucoup de joueurs qui ont un talent supérieur au mien, mais plus que tout j'aimerais avoir la capacité de démarrage d'Antonio Valencia », dit de lui en forme d'hommage son coéquipier, la star de ManU Wayne Rooney.

Valencia a dû se remettre en 2011 d'une grave blessure à la cheville gauche qui l'a éloigné des terrains pendant six mois, mais il semble aujourd'hui avoir retrouvé ses qualités.

Avec les Tricolor, Valencia a disputé 37 rencontres depuis 2004. Au cours des dernières qualifications de la zone Amsud, il a gagné le brassard de capitaine sous les ordres du Colombien Reinaldo Rueda.

Mais en juillet 2013, il doit affronter le décès brutal de son ami et coéquipier en sélection, Chucho Benitez, talentueux attaquant foudroyé par une crise cardiaque.

L'image d'un Valencia inconsolable face au cercueil de son ami a marqué les Équatoriens et la Tricolor tient à bien figurer au Mondial pour rendre hommage à son buteur, auteur de cinq buts au début des qualifications.

Fiche de l'Équateur :

Palmarès

Coupe du monde : huitième de finale en 2006, 3e participation

Copa America : 4e en 1959 et 1993

Classement FIFA (mai 2014) : 28e

Sélectionneur : Reinaldo Rueda (COL) (depuis juillet 2010)

Principaux clubs : Barcelona et Emelec de Guayaquil, Liga de Quito, Deportivo Quito, El Nacional de Quito

Joueurs vedettes : Antonio Valencia, Jefferson Montero, Cristian Noboa, Walter Ayovi et Felipe Caicedo

Parcours en qualifications : 4e de la zone AmSud

Équipe-type : Dominguez - Paredes, Guagua, Achilier, Erazo - Castillo, Valencia, Noboa, Saritama - Montero, Caicedo