NATAL  - Et encore un Européen à terre! L'Uruguay a décroché son billet pour les 8e de finale du Mondial 2014 en battant (1-0) l'Italie qui rejoint l'Espagne et l'Angleterre autres éliminés de marque à l'issue du premier tour.

Dans l'autre match du groupe D, le Costa Rica, déjà qualifié, a assuré sa première place avec un nul face à l'Angleterre (0-0), déjà éliminée, qui quitte tristement le Brésil, où la sélection aux Trois Lions n'aura inscrit que deux buts en trois matches.

Après la défaite, le sélectionneur de l'équipe d'Italie Cesare Prandelli et le président de la Fédération italienne  Giancarlo Abate ont annoncé leur démission, mardi après l'élimination de l'équipe nationale dès le premier tour du Mondial-2014.

« Le projet technique est de ma responsabilité et j'ai annoncé à la Fédération que je remettais ma démission, car quand un projet technique faillit, il faut prendre ses responsabilités", a dit Cesare Prandelli. Giancarlo Abate a lui aussi dans la foulée annoncé sa "démission irrévocable » et a formé l'espoir que le sélectionneur revienne sur sa décision.

Dans les derniers matches de la journée, la Côte d'Ivoire visera une première qualification de son histoire en huitièmes de finale de Coupe du monde en cas de succès sur la Grèce à Fortaleza. La Colombie, déjà qualifiée, jouera pour réaliser un sans-faute face au Japon, presque éliminé, à Cuiaba.

L'Uruguay, sacrée en 1930 et 1950, ou l'Italie, couronnée en 1934, 1938, 1982 et 2006? L'un des deux monuments du foot savait qu'il raterait le wagon des huitièmes de finale dans ce « groupe de la mort » (D) qui a bien mérité son nom.

Dans la chaleur tropicales de Natal (nord-est), c'est l'Uruguay, demi-finaliste en 2010, qui a survécu dans la douleur, arrachant sa victoire sur une tête de Godin, à la réception d'un corner, face aux Italiens réduits à 10 depuis l'exclusion de Marchisio (60e).

Suarez avec les dents

Mais l'Uruguay risque d'affronter la Colombie en 8e de finale sans son buteur attitré Luis Suarez qui, dans le dos de l'arbitre mais sous la loupe grossissante des caméras, a mordu le défenseur italien Chiellini en milieu de seconde période.

Coutumier de ce type de comportement, il encourt plusieurs matches de suspension si la Commission de discipline de la FIFA se saisit du cas.

Pour La « Nazionale » cette défaite constitue une sacrée contre-performance. L'Italie sera absente des huitièmes de finale pour la deuxième fois consécutivement, puisqu'en 2010, elle avait été sortie sans gloire en Afrique du Sud.

Au cimetière des éléphants, l'Italie rejoint l'Espagne, tenante du titre et éliminée après deux défaites face aux Pays-Bas (5-1) et au Chili (2-0), et l'Angleterre, partie sans gloire sur un nul face au Costa Rica.

Ces trois équipes européennes pourraient être rejointes jeudi par le Portugal, qui devra battre le Ghana tout en tablant sur une large défaite des Etats-Unis face à l'Allemagne pour atteindre les 8e de finale. Autant dire que les chances des coéquipiers du Ballon d'or Cristiano Ronaldo semblent particulièrement réduites!

Dans le groupe C également, un seul billet pour les huitièmes de finale est en jeu, puisque la Colombie est déjà qualifiée.

Le deuxième billet reviendra à la Côte d'Ivoire en cas de succès sur la Grèce.Giorgio Chiellini et Gaston Ramirez

Pour les Grecs, la qualification passe par un succès sur la Côte d'Ivoire et une défaite (ou un nul) du Japon.

Les Japonais accèderont aux 8e de finale en cas de succès sur la Colombie et de défaite ivoirienne.

Problème: la Côte d'Ivoire rêve d'accéder pour la première fois de son histoire aux huitièmes de finale. Et la Coupe du monde devient une affaire d'Etat. La prime de qualification promise aux joueurs a été doublée, passant de 24.400 euros à 48.800 euros.

La décision, prise par le chef de l'Etat Alassane Ouattara, a été annoncée aux joueurs par le président de l'Assemblée nationale Guillaume Soro, qui a traversé l'Atlantique et leur a rendu visite à leur camp de base au Brésil. Les Grecs sont prévenus!

La défaite fait deux victimes

 Prandelli et  Abete ont annoncé leur démission, mardi après l'élimination de l'équipe nationale dès le premier tour du Mondial-2014.

« On n'a pas eu une seule occasion, probablement parce qu'on est techniquement limité ou pas bien structuré, a-t-il ajouté. C'est ma responsabilité, le projet technique n'a pas fonctionné et j'en assume donc toute la responsabilité».

Prandelli s'est aussi plaint de l'ambiance depuis la prolongation de son contrat jusqu'en 2016, juste avant le Mondial-2014: «Depuis que j'ai prolongé, quelque chose a changé, je ne sais pas pourquoi, mais on a été considéré comme un parti ».

« Il faudrait plus de moyens pour arbitrer, parce qu'une expulsion injuste a conditionné tout un match et a conduit à un échec », a-t-il aussi déclaré en faisant référence au carton rouge reçu par son milieu Marchisio à l'heure de jeu.

Le président de la FIGC a formé l'espoir que le sélectionneur revienne sur sa décision. "Prandelli a signé sa démission, je convoquerai un conseil fédéral vendredi ou lundi et je lui ai dit que j'espérais qu'il retirerait sa démission".

Le dirigeant a estimé que le sélectionneur avait eu des résultats probants avec la place de vice-champion d'Europe en 2012 et la troisième place à la Coupe des Confédérations. « Il a amené ce projet technique, il aurait pu le porter encore », a-t-il estimé.

Giancarlo Abete a lui aussi dans la foulée annoncé sa «démission irrévocable».

Buffon s'en prend aux jeunes

Gardien et capitaine de l'Italie, Gianluigi Buffon (36 ans) a critiqué sans les nommer ses jeunes partenaires bien timides dans la défaite fatale contre l'Uruguay.

 « On entend souvent dire qu'il faut du changement, que Buffon, Pirlo, De Rossi, Chiellini et Barzagli sont vieux, mais la vérité c'est que quand il faut pousser le chariot, ceux-là sont toujours au premier rang », a dit Gigi à la chaîne italienne Sky.

« Il faut les respecter un peu plus, pas pour ce qu'ils ont été mais pour ce qu'ils représentent encore », a ajouté Buffon.

Sans citer de nom, le gardien champion du monde 2006, irréprochable mardi et fusillé sur le but, a conclu que "sur le terrain, il faut +faire+, le +pourrait faire+ ou le +il fera peut-être+ ne suffisent pas".

Lors du match contre l'Uruguay, il avait notamment passé une soufflante terrible à Mattia De Sciglio (21 ans), coupable d'une relance ratée.

Sur la Rai, Daniele De Rossi a validé "chaque virgule du concept exprimé par Gigi Buffon. "C'est vrai que nous incarnons l'état d'esprit juste et il est aussi vrai que nous donnons toujours tout", a-t-il dit.

Dans le même groupe D, l'autre capitaine éliminé, l'Anglais Steven Gerrard, avait également critiqué indirectement ses jeunes équipiers, estimant que certains joueurs Anglais devenaient trop riches à un trop jeune âge et que cela nuisait à leur performance.

« Sur ceux qui veulent l'argent, la célébrité et tout ce que le football apporte, bien sûr que ça a un effet », avait dit Gerrard (34 ans) à la BBC.

« Quand on a la mentalité et le caractère qu'il faut (...) on travaille aussi dur que possible pour devenir le meilleur joueur possible, mais nous avons besoin de plus de joueurs de ce genre » en Angleterre, avait ajouté Gerrard.