En rupture avec les joueurs, les jours du sélectionneur Jorge Sampaoli à la tête de l'Argentine sont comptés, après l'élimination en huitièmes de finale du Mondial et un piètre bilan à la tête de l'Albiceleste, malgré un contrat qui court jusqu'en 2022.

L'Association argentine de football (AFA) aimerait qu'il démissionne, mais il a écarté toute intention de faire ce cadeau à la fédération, qui l'a arraché au FC Séville en juin 2017.

La pression sur Sampaoli s'intensifie. « Plus seul qu'un fou solitaire », titre à la Une le journal sportif Olé. « La sortie, c'est par là. La direction (de l'AFA) veut que Sampaoli s'en aille, mais le sélectionneur résiste ».

Si l'AFA le démet de ses fonctions quatre ans avant l'échéance du contrat, elle devrait lui verser une indemnisation d'environ 15 millions de dollars, selon la presse argentine.

D'après un sondage organisé par Olé auprès de 100 000 Argentins, 82% souhaitent le départ de Sampaoli.

En Argentine, les noms de successeurs potentiels, toujours les mêmes, commencent à apparaître: Mauricio Pochettino (Tottenham), Diego Simeone (Atlético Madrid), Marcelo Gallardo (River Plate), Ricardo Gareca (Pérou), Matias Almeyda (Guadalajara). Il est cependant peu probable, surtout pour les deux premiers, qu'ils renoncent à de juteux contrat pour un pile ou face avec la sélection argentine.

Le journal Clarin a déjà enterré Sampaoli, lui attribuant 40 péchés. Parmi lesquels: « Il n'a jamais aligné deux fois la même équipe », « il a sapé lui-même son autorité en se disputant avec son adjoint Beccacece devant les joueurs », « le manque de tact, en s'affichant avec Mascherano, un cahier à la main, quand il se disait que les joueurs faisaient l'équipe ».

Frustration, pas échec

Samedi lors de la conférence de presse qui a suivi la défaite contre la France (4-3), il a été interrogé sur une éventuelle démission, une option qu'il n'envisage pas, et a estimé que l'élimination était plus une frustration qu'un échec.

Lors de la défaite contre la France, les téléspectateurs ont été surpris de voir Sampaoli célébrer seul les buts de son équipe, sans que personne ne s'avance vers lui pour partager l'euphorie du moment, ni ses joueurs, ni les membres du staff.

Aux manettes de la sélection depuis le 1er juin, l'entraîneur de 58 ans a dirigé l'Albiceleste durant 15 rencontres, avec un bilan de 7 victoires, 4 matches nul et 4 défaites.

Avec la sélection du Chili, qu'il a dirigée de 2012 à 2016, il a gagné la Copa América en 2015.

Sampaoli devrait arriver mercredi à Buenos Aires avec la délégation argentine, son staff et les sparring partners, mais la plupart des joueurs ont quitté la Russie par leurs propres moyens.