Aperçu des groupes E, F, G et H de la Coupe du monde 2018
Coupe du monde de la FIFA 2022™ mercredi, 13 juin 2018. 00:38 mercredi, 11 déc. 2024. 17:50
Aperçu des favoris, joueurs à surveiller et équipes surestimées. Voici le survol des groupes E, F, G et H de la Coupe du monde en Russie.
Le groupe E
Ça commence par le Brésil. Toujours le Brésil. Pourquoi est-ce ainsi? Parce qu’il est le seul pays sur cette planète à s’être qualifié pour chaque Coupe du monde, et le Brésil n’a tout simplement pas l’habitude d’arrêter sa route dans la phase de groupes. À priori, ça ne risque pas de changer en Russie. Non seulement le groupe regorge de talent, il compte sur le retour en force de sa vedette Neymar, lequel vient de marquer à ses deux derniers matchs amicaux.
De plus, le charisme de l’entraîneur Tite semble galvaniser un groupe qui cherchera à se racheter après la débâcle d’il y a quatre ans. Que ce soit dans sa version plus offensive avec Coutinho en milieu de terrain, ou même avec trois récupérateurs comme Paulinho, Fernandinho et Casemiro, la Seleçao devrait s’emparer sans problème de la tête du groupe E.
Derrière, la lutte s’effectuera à trois entre Suisse, Serbie et Costa Rica. La Suisse mise sur l’expérience de plusieurs de ses joueurs cadres. On pense à Lichtsteiner, Dzemaili ou Shaqiri. Ça ne marque pas beaucoup de buts, mais cette équipe suisse contrôle le tempo d’un match avec une régularité qui devrait lui permettre d’obtenir des résultats suffisants pour bien se positionner. Qualification dans l’ennui? Ça se pourrait bien que oui...
La Serbie, pour sa part, aura le luxe de disputer la compétition libre des attentes qu’on place sur les autres pays du groupe. On parle beaucoup de Sergei Milinkovic-Savic, le milieu de terrain de la Lazio, comme d’une étoile montante, mais l’élément-clé de la formation demeure selon moi Nemanja Matic, le milieu défensif de Manchester United. Peu importe le schéma tactique privilégié, Matic sera au coeur de la formation serbe. Ce qu’il faudra surveiller, c’est l’impact de son volume de travail sur ses partenaires. Au Portugal comme en Angleterre, Matic a contribué de façon significative aux succès des équipes où il a évolué dans les dernières années. Ça pourrait bien fonctionner de la même façon avec la Serbie.
Si le Costa Rica avait surpris tout le monde en 2014 au Brésil en sortant vivant du groupe de la mort, il sera moins évident pour les Ticos de profiter de l’élément de surprise cette année. On retrouve chez cette équipe une défense moins étanche qu’on l’a déjà connue, malgré la présence du gardien Keylor Navas. L’attaque dépendra grandement de l’inspiration de Bryan Ruiz, un numéro 10 de 32 ans qui semble avoir ralenti. Pour Ruiz comme pour le Costa Rica, on peut se demander si le déclin s’est amorcé avant d’arriver en Russie.
Le groupe F
S’il existe une autre constante en Coupe du monde (hormis le Brésil), c’est chez l’équipe allemande qu’on peut la trouver. D’ailleurs, la Mannschaft défendra son titre mondial en Russie cette année et le groupe de Joachim Löw s’est renouvelé sans perdre de sa qualité. Timo Werner, Thomas Müller et Julian Draxler devraient s’occuper de l’attaque, et si on fait vite, on pourrait peut-être même voir Marco Reus participer à un tournoi majeur avant qu’il soit de nouveau blessé. Bref, j’ose me mouiller en prédisant que la phase de groupes, ce sera du gâteau forêt noire pour l’Allemagne. Cela dit, on pourra toujours remettre en question les choix du sélectionneur Löw à un stade plus avancé de la compétition.
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Le scénario le plus plausible dans le groupe F laisse présager que le Mexique et la Suède seront les nations se disputant la deuxième position. Le Mexique, habitué à se qualifier pour le tour éliminatoire, entame toutefois la compétition avec beaucoup d’inquiétudes. L’entraîneur Juan Carlos Osorio est loin de faire l’unanimité avec ses nombreuses rotations. Osorio aura beau justifier sa gestion d’effectif en expliquant qu’il cherche à surprendre ses adversaires, cette politique semble en pleine contradiction avec sa quête de synchronisme dans le jeu collectif. Or, si leurs rivaux suédois forment un groupe bien soudé et organisé sur le terrain, il demeure qu’ils apparaissent plutôt limités dans le secteur offensif. Il n’y a plus de Zlatan à la pointe de l’attaque, et on compte énormément sur Emil Forsberg pour produire une petite étincelle. L’ennui, c’est qu’elle ne suffit toutefois pas toujours à enflammer le jeu scandinave.
Pour sa part, la Corée du Sud possède des atouts offensifs qui pourraient bien rendre jaloux les Suédois. À Tottenham cette année, Son Heung-Min a montré qu’il pouvait marquer tant du pied gauche que du pied droit. On aura aussi remarqué l’intrépide Hwang Hee-Chan en Ligue Europa avec le Red Bull Salzbourg. Enfin, il serait divertissant de voir en action l’ancien pupille de la Masia du FC Barcelone Lee Seung-Woo, si on lui en donne l’occasion. Le problème, c’est que la ligne arrière comporte autant de doutes que l’issue d’un sommet entre Donald Trump et Kim Jong-un. Autrement, on croirait plus fort aux chances des Coréens.
Le groupe G
Les surprises surviennent inévitablement là où on ne les attend pas. Or, dans le groupe G, on ne peut imaginer que la Belgique et l’Angleterre aient des problèmes à se qualifier. On dira ce qu’on voudra sur le classement de la FIFA, bien que la Tunisie pointe à la 14ème position, personne ne s’attend à ce qu’elle embête l’Angleterre (13e) lors du match d’ouverture entre les deux équipes. Mais sait-on jamais…
Décevants à l’Euro il y a deux ans, les Anglais ont fait de la place à quelques nouveaux visages dans leur équipe. Mais ce sont les joueurs qui arrivent à maturité qui devraient faire la différence. Harry Kane, Raheem Sterling et Dele Alli donneront du punch à l’attaque des Trois Lions. Le milieu de terrain et la ligne arrière manquent toutefois de profondeur pour que l’Angleterre atteigne le rang de favori. Qu’à cela ne tienne, on voit bien les Anglais en huitièmes. Et peut-être bien que pour une fois, ils gagneront un match en penalties.
La Belgique peut quant à elle prétendre au statut de favori en bonne et due forme. En terme de talent, les Diables rouges n’ont rien à envier aux autres formations. Et la récente victoire contre le Costa Rica laisse présager que la Belgique ne devrait pas avoir de mal à marquer des buts. Quand ils ne concluront pas l’action par eux-mêmes, Eden Hazard, Dries Mertens et Kevin de Bruyne seront là pour alimenter des attaquants de pointe comme Romelu Lukaku et Michy Batshuayi. Là où on se pose davantage de questions sur la Belgique, c’est au poste de sélectionneur. Roberto Martinez ne manque pas de connaissances tactiques, mais ses choix ne font pas toujours l’unanimité dans les médias, ni même au sein de son effectif. Quand KDB se met à envier les choix de Juan Carlos Osorio, ça parle au diable, comme on dit à Bruxelles.
Du coup, pour la Tunisie et le Panama, la commande paraît bien lourde. Trop, en fait. On pourrait certes parler de la motivation du Tunisien Khazri, joueur dont le passage au club anglais de Sunderland n’a pas été concluant, ou du danger sur jeu aérien que représente le Panaméen Roman Torres, le mastodonte des Sounders de Seattle. Sauf que la vérité, c’est qu’il en faudra beaucoup plus pour effrayer les Anglais et les Belges.
Le groupe H
La surprise qu’on n’attend pas, constitue-t-elle vraiment une surprise à partir du moment qu’on annonce que c’est dans le groupe H qu’elle surviendra? Pendant que vous méditez sur cette considération philosophique, je vous soumets bien humblement l’hypothèse que les favoris annoncés que sont la Colombie et la Pologne ne traverseront pas la phase de groupe en toute tranquillité.
Pour les Cafeteros, il sera difficile de répéter le parcours d’il y a quatre ans au Brésil dans l’environnement de travail en Russie. James Rodriguez, Ivan Cuadrado et Radamel Falcao tenteront d’illuminer le jeu colombien, mais l’ambiance sera sans doute moins propice à la fête que ce ne fut le cas au pays de la samba. En contrepartie, la Pologne devrait pratiquement se sentir chez elle en Russie. Cet avantage géographique pourrait permettre à Robert Lewandowski de finalement livrer la marchandise pour son équipe nationale dans le cadre d’un tournoi majeur.
Mais dans ce groupe, pour tout vous dire, c’est le Sénégal qui fait le plus accélérer mes battements de coeur. Pendant que tout le monde s’extasiait devant les exploits de Mo Salah cette saison à Liverpool, on a un peu oublié l’apport du non moins électrisant Sadio Mané. Le Sénégalais sera la bougie d’allumage d’une formation imprévisible mais plutôt excitante à voir jouer. Dans un groupe plus ouvert qu’il ne peut en avoir l’air, les représentants africains ont une occasion de renverser l’ordre établi. Quant au Japon, il y a certes du talent, mais celui-ci ne suffit pas à enlever l’impression de naïveté que dégage l’équipe lorsqu’elle perd possession du ballon. Kagawa, Honda, Inui, c’est bien joli, mais ça manque de rigidité quand il faut s’affairer à casser ce que l’adversaire est en train de construire.
Ici s’achève l’aperçu de la phase de groupe. Et peu importe la précision des prédictions mentionnées plus haut, je m’engage à revenir vous en faire de nouvelles dans la portion éliminatoire du tournoi.