Nous avons assisté à une corrida à l’arena Fonte Nova de Salvador aujourd’hui et à
la mise à mort d’un taureau par une armée de picadores et de matadores pourtant pas issus de la péninsule ibérique. Espagne-Pays-Bas a donné un spectacle inattendu. Alors que les Espagnols avaient bénéficié d’un penalty généreux et pris les devants sur la transformation de Xavi Alonso, la première banderilla a été plantée dans le garrot de la bête par une tête de Van Persie, avant la rentrée au vestiaire à la mi-temps. Le plus beau but de la Coupe du monde jusqu’ici. 1 à 1. Mais c’est en deuxième que les choses ont déboulé. La défense de l’Espagne a éclaté, le milieu de terrain est devenu poreux.

Les Espagnols peinaient face aux Néerlandais, multipliaient les erreurs, donnaient des ballons dangereux, manquaient de communication. À la 53e minute, Arjen Robben plante la deuxième banderilla en devenant le premier joueur des Pays-Bas à marquer dans trois Coupes du monde. Il parvient à se défaire sans trop de mal du duo Piqué-Ramos, toujours en retard d’un ou deux pas et incapable de communiquer entre eux. Puis DeVrij marque son premier but international sur un corner où Casillas, avec ses trois banderillas dans les flancs, argumente un peu fort que Van Persie lui a nui. Un coup de plus sur le taureau : carton jaune.

Ébranlé, Casillas fait une mauvaise sortie et laisse Van Persie s’emparer du ballon. Il a un but béant devant lui et le retour de Ramos sera inutile. Le taureau saigne et peine à se relever… L’estocade est donnée par Robben lancé en contre et qui une fois dans la surface, se joue du gardien déjà à terre et marque le cinquième but de la rencontre. Le regard du taureau se voile, le matador a gagné. Les Pays-Bas ont vengé leur défaite en finale de la Coupe du Monde.

En trois grands rendez-vous internationaux, Iker Casillas et l’Espagne n’avaient accordé que cinq buts. Ils en ont concédé autant dans un seul match, dont quatre dans une seule mi-temps. Le choc de cette défaite est aussi le premier dans cette édition 2014 de la Coupe du monde. Mais il faut dire que seulement trois fois dans les 10 dernières éditions, le champion en titre est parvenu à remporter son match d’ouverture. En 2010, l’Italie avait fait 1-1 avec le Paraguay. On ne s’attendait certes pas à un tel résultat aujourd’hui. On soupçonnait que l’aura de la Roja avait un peu faibli, mais pas à ce point…La question maintenant : saura-t-elle se relever?


Mexique 3-0…euh non, 1-0

L’arbitrage prend trop de place en ce début de Coupe du Monde. D’abord le Mexique qui en fait les frais avec deux buts refusés sur des hors-jeux inexistants, puis les Pays-Bas qui sont sanctionnés d’un autre penalty farfelu. Déjà entaché par la controverse soulevée par le pénalty accordé au Brésil dans le premier match, le corps arbitral n’avait pas besoin de se retrouver sur la sellette une autre fois. C’est vrai que l’arbitrage est souvent remis en cause dans les grands rendez-vous internationaux. Si on a amélioré la chose en amenant la technologie qui permet de vérifier si un but est bel et bien entré, il serait temps d’accepter la reprise vidéo sur certaines actions, comme les fautes qui amènent aux pénalties. Ça éviterait à bien des arbitres de se couvrir de ridicule…

Dans le cas du Mexique, ce sont deux buts valides qui lui ont été refusés, ce qui pourrait venir le hanter si jamais la deuxième position du groupe, en présumant que le Brésil terminera en tête, devait se jouer à la différence de buts. Et deux buts qui auraient mis Giovanni Dos Santos à égalité avec Neymar au classement des buteurs, aux côtés maintenant de Robben et van Persie. Son compteur est toujours à zéro…

Plus technique, plus inspiré, le Mexique a pris l’initiative dès les premières minutes. Quelques montées, une échappée de Peralta, un premier but refusé de Dos Santos, les « lions indomptables » sont loin de se comporter en rois du terrain. Il faudra attendre la 12e minute pour qu’ils puissent mettre un premier ballon dans la surface adverse, sur un corner qui ne sera pas menaçant. Ce corner a cependant semblé les réveiller un peu et leur action la plus dangereuse sera une combinaison entre Assou-Ekoto et Eto’o qui se retrouve absolument seul devant les buts. Mais son tir n’est pas cadré. Cependant, il s’est retrouvé seul devant le but de Francisco Ochoa. La défense du Mexique ne pourra se permettre trop de laxisme devant un tel attaquant.

Quelques chances ratées par le Mexique, après un deuxième but refusé à Dos Santos. Dont celle où Marquez et Moreno se nuisent sur un coup franc d’Aguilar. Parlez-vous les gars! Le but de Peralta, en deuxième mi-temps, viendra soulager un Mexique qui devenait un peu nerveux, à la merci d’un mauvais but encaissé. La meilleure chance du Cameroun viendra devant une tête croisée de Moudango servi par Assou-Ekoto. Un arrêt déterminant d’Ochoa qui préserve ainsi la victoire des siens. L’entraineur allemand a sa tête des mauvais jours. L’avenir des Camerounais est un peu à l’image de la météo du match : pluvieux sans chance d’éclaircie… Le Mexique gagne, mais aurait mérité mieux.


Australie vaillante, Chili dominant

La défaite écrasante de l’Espagne ouvrait la porte au Chili, une équipe qui avait des ambitions légitimes de faire la surprise dans ce groupe difficile et qui voit subitement sa cote remonter avec la sévère défaite de l’Espagne. Après un début partagé, le Chili prend l’avantage sur sa première montée vers le but adverse. Alexis, l’attaquant de Barcelone, combine avec Aranguiz et marque le premier but du Chili. Les Socceroos ont à peine le temps de reprendre leur souffle que Valdivia marque un deuxième but, à deux minutes du premier. La marée rouge déferle sur les côtes australiennes…Dès lors, les Chiliens prennent le contrôle du ballon et laissent un pauvre 30% de possession à l’adversaire. Pourtant, Cahill réussit à réduire la marque avant la mi-temps. Infatigable, l’attaquant utilisé en pointe marque un très beau but qui redonne espoir aux siens. L’Australie n’a jamais lâché et ne lâchera pas. Ce n’est pas le style de la maison…

Et ça se sent en deuxième demie parce que le Chili, bien que toujours dominateur, ne parvient pas à reprendre l’ascendant sur ses rivaux. Les Australiens sont menés par un Cahill qui a du feu dans les yeux et l’entraîneur Jorge Sampaoli montre quelques signes de nervosité. L’Australie n’est certes pas venue en figurante et ce n’est pas l’équipe démunie que l’on disait. Wilinskon réussit un sauvetage sur la ligne de but, gardant son équipe dans le match. Ce ne sera pas suffisant cependant. Dans les arrêts de jeu, Jean Beauséjour y va d’une frappe impressionnante de l’extérieur de la surface de réparation, sur un long retour donné par Ryan. 3 à 1, victoire logique du Chili, mais sans être cependant l’arme offensive que l’on croyait.

Un bon mot sur l’arbitre de la rencontre, l’Ivoirien Noumandies Doue qui nous a offert une très bonne performance. Ça valait la peine qu’on le souligne.