RIO DE JANEIRO, Brésil - Une présence européenne est assurée en demi-finale de la Coupe du monde de soccer puisque l'Allemagne et la France vont s'affronter au stade Maracana vendredi.

Les deux pays vont tenter de colmater les lacunes qu'ils ont exposées dans leur victoire de deuxième tour.

Atteignant les quarts de finale d'une neuvième Coupe du monde de suite, l'Allemagne doit être considérée comme légèrement favorite en raison de sa vaste expérience. Mais on entretient des doutes quant à sa défense, peu mobile et poreuse, qui a été criblée dans la victoire de 2-1 obtenue en prolongation contre l'Algérie, lundi. N'eût été du brio du gardien Manuel Neuer, l'Algérie aurait créé la surprise.

La France a également dû trimer dur afin d'accéder au groupe des 16, en marquant deux fois dans les 11 dernières minutes de jeu pour défaire le Nigeria 2-0.

La performance en demi-teinte des Français a fait contraste avec le jeu explosif affiché au cours de la phase de groupes.

La France s'était élevée au rang des équipes favorites après avoir réussi huit buts contre la Suisse et le Honduras.

Mais l'équipe inexpérimentée de Didier Deschamps n'a pas été l'ombre d'elle-même contre le Nigeria, peut-être en raison de la pression ressentie par le poids des attentes.

Face aux Allemands, Deschamps estime que ses troupiers doivent être considérés comme les négligés.

« N'oubliez pas qu'au cours des deux derniers gros tournois, l'Allemagne a atteint la demi-finale. Ce n'est pas rien », a-t-il souligné, en parlant de la Coupe du monde de 2010 et du Championnat européen de 2012.

« Ils sont habitués de jouer à un haut niveau et ils possèdent l'expérience des grandes tribunes. Tous les joueurs allemands évoluent dans de grands clubs, plusieurs d'entre eux avec le Bayern Munich. »

Après avoir amorcé l'épopée brésilienne en bafouant le Portugal 4-0, l'Allemagne n'a pas offert de performance convaincante. La nervosité gagne l'équipe et Joachim Loew - qui ressent la pression de mener l'équipe vers la conquête d'un premier titre en quatre participations à un tournoi majeur - fait preuve de retenu dans ses propos.

« Devrais-je être déçu que nous nous retrouvions dans le groupe des huit?, a-t-il demandé avec une pointe d'ironie. Il y a de ces matchs dans un tournoi où le désir de vaincre doit vous propulser. »

La défense est indubitablement une source de préoccupation pour Loew, même si le retour probable de Mats Hummels (maladie) à la position de centre va combler la perte de Shkodran Mustafi pour le reste du tournoi (blessure à une cuisse).

Il pourrait également y avoir un changement au centre de la défense de la France puisque Mamadou Sakho devrait être disponible à revenir après avoir raté le rendez-vous contre le Nigeria, en raison d'une blessure à une cuisse.

Il faut dire que Laurent Koscielny a été excellent à sa place, aidant la France à blanchir ses rivaux pour la troisième fois en quatre matchs, et qu'il ne mériterait pas de perdre son poste.

Dans le camp français, plusieurs jeunes, comme les Paul Pogba, Raphael Varane et Antoine Griezmann, doivent composer avec la forte pression d'un grand rendez-vous pour la première fois. L'entraîneur Deschamps, lui, demeure imperturbable.

« Il y a une forme d'insouciance avec des jeunes joueurs, a souligné Deschamps. Ils sont débordants d'énergie. C'est ce que vous voulez voir chez des jeunes. Mais c'est également une question de qualité de jeu. »

À chacun des duels Allemagne-France, on se rappelle du fameux choc de 1982 en demi-finale de la Coupe du monde, quand l'Allemagne de l'Ouest a effacé un retard de 1-3 pour créer l'égalité et l'emporter aux tirs de barrage.

L'Allemagne de l'Ouest a aussi vaincu la France, 2-0, au cours de la Coupe du monde de 1986. Mais la France a remporté quatre des six duels depuis la réunification du pays en 1990.

La rencontre à Rio de Janeiro fournira une autre occasion au vétéran attaquant Miroslav Klose d'améliorer le record de 15 buts dans les tournois de la Coupe du monde, qu'il partage actuellement avec le Brésilien Ronaldo. Mais Klose ne devrait pas être de la formation partante.