MADRID - L'équipe d'Espagne, championne du monde en titre, a vu ses plans perturbés par la finale 100 % espagnole en Ligue des champions et son équipe-type risque peut-être de manquer de temps pour effectuer les ultimes réglages avant le Brésil.

Onze jours, c'est le court délai dont la « Seleccion » devrait disposer pour s'entraîner au grand complet, entre le 2 juin, date de début d'un stage aux États-Unis, et le 13 juin, jour de son entrée en lice face aux Pays-Bas en Coupe du monde.

La faute à la C1, dont la finale a été remportée samedi dernier par le Real Madrid aux dépens de l'Atletico (4-1 a.p.). Entre la mise au repos de huit joueurs finalistes et diverses blessures, le sélectionneur espagnol Vicente del Bosque a dû différer l'annonce de sa liste de 23 joueurs et composer un groupe provisoire de 19 noms pour affronter la Bolivie en match de préparation vendredi à Séville (20 h GMT).

« Nous sommes un cas particulier, nous sommes l'unique sélection qui s'est retrouvée dans cette situation puisque deux de nos clubs ont atteint la finale de la Ligue des champions », a souligné Del Bosque dimanche.

Du coup, contrairement à d'autres grands favoris comme le Brésil, la Roja n'a pas encore pu à ce jour travailler avec la totalité de son effectif et elle ne devrait pouvoir le faire qu'à partir de lundi prochain.

Cette semaine, les 19 joueurs convoqués ont travaillé au centre d'entraînement de Las Rozas, près de Madrid, avec un état d'esprit peut-être altéré par le fait que tous ne sont pas assurés d'aller au Mondial : Del Bosque a expliqué qu'aucun joueur de sa liste préliminaire de 30 n'était écarté et qu'il réduirait cette liste à 23 noms après la rencontre contre la Bolivie.

Del Bosque :« Le temps est suffisant »

L'incertitude? « Nous ne voulons pas trop y penser », a coupé l'attaquant Fernando Torres mardi. « Nous sommes un groupe qui a passé beaucoup de temps ensemble et nous retrouver pour nous entraîner ensemble est toujours un plaisir [...] La concurrence est saine, comme elle l'a toujours été. »

Reste que Vicente del Bosque, avec son habituel sens de la diplomatie, aurait sans doute aimé éviter cette situation inconfortable. Reconnaissant des « doutes », il a souhaité attendre de jauger l'état de forme de certains de ses hommes et a exclu d'emmener au Brésil des joueurs diminués, ce qui entretient le doute autour de Diego Costa (cuisse) ou de Jesus Navas (cheville).

Malgré tous ces contretemps, Del Bosque s'est néanmoins voulu rassurant à un peu plus de deux semaines d'entamer la défense du titre mondial conquis en 2010 en Afrique du Sud.

« Nous ne voulons pas nous plaindre du fait que nous disposons de peu de jours. Je crois que le temps que nous avons est suffisant pour arriver en bonne condition le 13 juin », a-t-il jugé. « Notre liste est dans la continuité, elle vient de loin et nous avons beaucoup de joueurs qui ont déjà travaillé avec nous. »

Il est vrai que l'Espagne, dont le jeu s'est rôdé au fil de ses récentes conquêtes (Euro 2008, Mondial 2010, Euro 2012), n'a peut-être pas besoin de longues mises en places tactiques pour être performante : son soccer bien huilé et son inégalable expérience peuvent suffire.